Comores, un manque de leaders politiques
Un leader d'opinion, de groupe ou un chef d'État, sont des personnalités ordinaires contrairement aux idées reçues.
"Rien de moins politique qu'un intellectuel" faisait remarquer déjà Ibn Khaldun, et de faire comprendre que les personnes qui réussissent le mieux en politique sont les "hommes d'intelligence moyenne" car ces derniers parviennent naturellement à user du sens de la mesure et de la modération dans l'exercice de leurs décisions, chose moins évidente chez les personnes de grande intelligence habituées aux spéculations purement intellectuelles trop éloignées des réalités quotidiennes. Le Prophète Muhammad, prières et saluts de Dieu sur lui, enseigne les chefs en ces termes " mettez-vous au pas des plus faibles ", une injonction qui appelle à la pondération des autorités.
Faut-il être stupide pour conduire les hommes ? certainement pas mais posséder de grandes connaissances ou de grandes capacités intellectuelles ou professionnelles ne sont pas une condition sine qua none pour être en mesure de diriger les humains, les bons dirigeants trop intelligents demeurent une exception dans l'histoire politique. Or,aux Comores il suffit d'être catalogué très intelligent ou très érudit pour se prévaloir la fonction de leader politique.
Photo d'archives, campagne des présidentielles de 2016 |
Sans hitlérien, Hitler faisait remarquer que,"'un grand théoricien est rarement un grand chef, un agitateur est probablement un meilleur chef car commander est synonyme de pouvoir bouger les foules", il ajoute que, " l'aptitude à donner naissance à des idées n'a rien à voir avec celle du commandement", mais chez-nous on a tendance à confondre les deux. Quand 'Omar alkhattab destitua Ziad b. Abi suffian au poste de gouverneur de l'Irak et 'Amr b. Al. 'As alors gouverneur de l'Égypte, les gouverneurs déchus voulaient des explications et le calife précisait qu'il ne voulait pas que les populations soient victimes de la supériorité intellectuelle de leurs dirigeants respectifs.
Un manque de leaders politiques politiques dignes de cristalliser les potentialités et les capacités des citoyens est criant aux Comores, il est encore temps pour nous d'apprendre ce qu'il faut avoir ou plutôt ce qu'il faut être pour devenir chef d'État ou chef de parti.
Connaître quelques rudiments en psychologie du comportement afin de pouvoir dénicher en soi ou chez l'autre l'étoffe d'un leader pourra nous éviter les conséquences malheureuses des fausses prétentions. Par Muhammad Soidrouddyne Hassane