Une série de mesures visant une réforme de l’éducation en général, et la valorisation de l’enseignement professionnel et technique en parti...
Une série de mesures visant une réforme de l’éducation en général, et la valorisation de l’enseignement professionnel et technique en particulier, c'est ce qu'a annoncé le ministère de l’éducation nationale dans une conférence de presse, samedi.
80% de diplômés de l’Université des Comores seraient sans emploi. Un constat amer qui a poussé le ministère de l’éducation nationale à faire de l’enseignement professionnel et technique, sa priorité. Un secteur négligé à en croire le ministre de tutelle pour qui le problème démarre dès la case Baccalauréat où seules trois séries techniques et professionnelles sont disponibles.
Une politique incitative et promotionnelle en la matière, voilà ce que préconise Abdou Mhoumadi, qui s’est adressé à la presse pour la première fois, samedi. La mise en place à partir de cette année, d'une commission d’orientation des étudiants boursiers, dans le cadre de l’enseignement professionnel, est une solution à explorer selon lui. L’idée est d'orienter les étudiants en fonction des besoins réels du pays en matière d’emploi et, de surcroit, établir une base de données et rayer une bonne fois pour toutes le pêle-mêle.
Le problème des enseignants sous employés, et qui ont fait l’objet d’une étude lors de la 11ème édition de la conférence nationale sur l’éducation en septembre dernier, figure parmi les priorités du ministre. Selon les statistiques avancées, il y a actuellement 1 enseignant pour 9 élèves dans l’enseignement général. Et 1 enseignant pour 2,9 étudiants dans l’enseignement professionnel et technique. L'effet, selon Abdou Mhoumadi, d’un terrible syndrome appelé recrutements « politiques » bien que les textes en vigueur exigent un concours avant le recrutement, tel qu’il l’a souligné affichant une certaine résignation.
Une situation encore plus flagrante dans des collèges comme ceux de Douniani et de Ntsimoichongo, ou encore au lycée de Dembeni, pour ne citer qu’eux. Le collège de Douniani par exemple n’a que trois enseignants sur douze divisions, à en croire le mouvement de 117 enseignants suspendus par l’Exécutif de Ngazidja. Raison qui explique le redéploiement mis en exergue par le ministère avant tout recrutement. Et dans ce cas précis, les sortants de l’IFERE seront la priorité.
Une révision de la loi portant orientation de l’éducation nationale (celle de 1994 jugée obsolète), une loi d’orientation de l’enseignement professionnel et technique (en cours d’élaboration), l’apprentissage de la nouvelle technologie depuis le primaire (obligatoire dans chaque école), l'apprentissage des langues (Arabe et Anglais) depuis le primaire, une généralisation des écoles d’excellence pour les meilleurs élèves figurent parmi les réformes que projette le ministre.
« Le chemin est encore trop long et parsemé d’embuches. Mais c’est en se mettant en route qu’il va se raccourcir », a déclaré Abdou Mhoumadi, entouré du président de l’Université et du commissaire à l’éducation de Ngazidja. Parmi les points abordés lors de la conférence, la reprise du concours d'entrée en sixième et la réinstauration des langues aux oraux du Bac et BEPC.
Toufé Maecha