CHN El Maarouf : un hôpital à l’abandon !
Le Centre Hospitalier Nationale (CHN) Maarouf agonise sans que l’Etat réagisse. Le principe hôpital de référence du pays n’a plus de Directeur Général depuis plus de quatre mois. Le 22 juin 2016, le Ministre de la santé, de la Solidarité, de la protection sociale, de la promotion du genre avait suspendu, le Directeur Général du CHN El Maarouf Zain-el Abidine Abdallah jusqu’ à nouvel ordre à la suite du décès d’une femme en couche. L’intérim de la Direction a été confié du Comité de Direction du CHN. Et c’est le responsable de cette direction qui est également propriétaire et Directeur d’ une clinique privée qui dirige le CHN El Maarouf, une aberration.
Zain-el Abidine Abdallah a été nommé par Décret N° 15-194/PR du 27/11/2015,Zain-el Abidine Abdallah au poste de Directeur Général du CHN d' El Maarouf. Il avait succédé à Mohamed Soudjay nommé par décret N°13-068/PR du 13 juin 2013. Ce dernier avait démissionné de de son poste au mois d’aout dernier, après un long bras de fer qui l’avait opposé avec les médecins de l’hôpital. Les médecins contestaient sa gestion de l’hôpital et le manque de conditions de travail. La nomination en juin 2013 de Mohamed Soudjay par le Chef de l’Etat avait violé les dispositions du décret N°11-197 du 15 septembre 2011 portant statuts, organisation et fonctionnement du Centre Hospitalier National El Maarouf. En effet l’article 22 de ce décret dispos que «le Directeur Général de l’établissement est enommé par décret du Président de l’Union, sur proposition du Ministre de la Santé après avis conforme du Conseil d’Administration ».
Photo prise en Aout 2016 ©habarizacomores.com |
L’avis conforme donné par le Conseil d’Administration et validé par le Conseil des ministres n’a pas été respecté par le Chef de l’Etat de l' époque. En effet, en juin 2013, il avait passé outre cet vis conforme portant sur le choix de l’ancien Préfet du Centre, Ali Mohamed Djalim au poste de Directeur Général du CHN El Maarouf. Il a préféré nommer Mohamed Soudjay, qui n’avait pas les capacités techniques pour gérer l’hôpital afin d'accéder aux caprices d’un de ses jeunes loups, ministre de son gouvernement, l’ancien Ministre des relations Extérieures, Abdoulkarim Mohamed, qui a voulu placé un natif de sa région à cette direction. Cette nomination fantaisiste et régionaliste a eu pour conséquence de plonger cet hôpital de référence après deux ans de gestion chaotique.
L' ancien Chef de l’Etat, Dr Ikililou Dhoinine n’avait pas tiré les leçons de sa nomination partisane du mois de juin 2013. Il avait nommé un autre Directeur en violant encore une fois, le décret du 15 septembre 2011. Il avait effet nommé la personne placée en seconde position par le Conseil d’ Administration lors de sa réunion du 24 novembre 2015. La candidate arrivée en première position, Dr Rahamata Ali, avait adressé une lettre ouverte au Chef de l’Etat pour contester ce choix. Dans cette lettre ouverte, elle aimerait savoir ce qui a poussé le Président de l’Union à ne pas suivre la décision du conseil d’Administration qui l’a classé en première position après études des dossiers des dix candidats. Cette jeune femme, née en France et qui a choisi de rentera au pays pour apporter sa contribution au développement de son pays a été sacrifiée au profit des calculs politiques qui n’ont rien apporté aux défis sanitaires affrontés par le pays.
Ainsi, depuis la signature du décret du 15 septembre 2011 portant statuts, organisation et fonctionnement du Centre Hospitalier National El Maarouf par le Chef de l’Etat, ce document a été plusieurs fois violé par le gouvernement. Le ministère de la santé qui était à l’origine de ce texte, n’a toujours pas intégré dans ses agissements que le CHN El Maarouf est un établissement public, ayant la personnalité morale de droit public, doté de l’autonomie administrative et financière. Il continue de violer ces statuts par son ingérence flagrante dans la gestion de cet établissement. Ainsi des membres du Conseil d’Administration ont été nommés et parfois remplacés en violation des dispositions statutaires. La composition des instances dirigeantes de cet établissement sont modifiées sans respecter les dispositions statutaires.
Et pourtant, le nouveau statut du CHN El Maarouf a été obtenu après plusieurs mois de travail consécutifs au processus engagé depuis le 20 juin 2011, par la Ministre de la Santé, avec la mise en place du comité de pilotage et de suivi des Etats Généraux du Centre Hospitalier National El Maarouf. Ce Comité a été composé de 17 personnes regroupant des personnalités issues du corps médical, de la société civile de des partenaires au développement. Il avait pour mission notamment de réexaminer et actualiser si c'est nécessaire et valider les conclusions issues des Etats Généraux de l'Hôpital El Maarouf, de mettre en place un conseil d'administration fonctionnel et d'évaluer les textes règlementaires pour l'organisation et le fonctionnement de l'hôpital.
Au terme de plusieurs séances de travail, le Comité de pilotage a élaboré et validé un projet des statuts de l'Hôpital El Maarouf. Ce projet de statuts rédigé par le président du Pôle Institution du Comité de suivi, Ismael SAADI a été défendu par ce dernier en Conseil des Ministres le 10 aout 2011. Le statut ainsi adopté a tenu compte des textes législatifs et réglementaires en vigueur et des recommandations des Etats Généraux du Centre Hospitalier National El Maarouf. Il visait à doter l'établissement des organes administratifs et de gestion, des organes représentatifs et d'une organisation administrative, budgétaire et financière.
Les nominations des Directeur Généraux du CHN El Maarouf ne respectent pas toujours les dispositions du décret du 15 septembre 2011. Les Présidents de l’Union nomment des partisans qui n’ont pas l’aval du Conseil d’administration. Il est bien beau d'élaborer et d'adopter des textes qui garantissent la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques, mais encore faut-il respecter ces textes dans leur mise en œuvre. Ce qui n'est le cas malheureusement dans ce pays.
Mais de grâce, sauvons le CHN El Maarouf en nommant un Directeur Général ou une Directrice Générale conformémentt aux dispositions du décret du 15 septembre 2011 qui régissent cet hôpital de référence! ©ComoresDroit