Lors de son dernier show à Mutsamudu, le président Azali Assoumani n’était pas à son meilleur niveau. Son discours improvisé a eu le mérite...
Lors de son dernier show à Mutsamudu, le président Azali Assoumani n’était pas à son meilleur niveau. Son discours improvisé a eu le mérite de faire part de l’absence de cohérence des idées et de la légèreté des projets.
Émaillé de contradictions, ce discours laisse croire que le président revendique encore la légitimité comme si elle lui était contestée. Au lieu de faire admettre une vision politique de nature à rassurer le peuple et à lui demander de se mettre en ordre de marche vers la lutte contre la pauvreté, il s’est livré à un exercice périlleux de décharge, d’autodéfense et de mise en garde prophylactique. Il vient de nous apprendre, magistralement, que tout responsable qui demande des moyens pour travailler doit se faire virer. Voulait-il nous dire que le travail ne nécessite-t-il pas de moyens mais, seulement de volonté ? Voulait-il nous dire qu’il a donné assez des moyens aux responsables administratifs et qu’en redemander, ce serait pour autre chose ? Ou bien voulait-il nous dire qu’il va devoir partir parce que la nation ne lui a pas donné les moyens pour travailler ? Le président nous doit des explications car il nous a berné par le quiproquo le plus évasif.
En ce qui concerne les centaines des jeunes mis au chômage, il a assumé la responsabilité de les avoir sanctionné cruellement parce qu’ils étaient recrutés sur des bases politiques mensongères. Que va-t-on faire de lui qui est recruté clairement suite à une campagne électorale, lui qui a juré être le président de tous les comoriens et non celui de ses partisans et qui ne fait, depuis son investiture, que recruter ses amis politiques ?
Sachant que les gouvernorats n’ont pas encore de moyens pour fonctionner, voyant que les communes n’ont aucun moyen pour subsister, entendu que les ministères n’ont pas encore les moyens d’exercer, que peut-on comprendre de son injonction « que celui qui demande des moyens s’en aille » ? Si le président n’a pas déjà perdu la boussole, il doit nous indiquer quelle direction va-t-il prendre, lui qui est prompt à diriger sans moyens et prêt à partir s’il les demande au pays et/ou à la communauté internationale. Par Dini Nassur