«Le plus mauvais gouvernement est celui qui n’a d’autre ressort que, la tête d’un prince qui étant incapable, est si présomptueux, qu’il ne...
«Le plus mauvais gouvernement est celui qui n’a d’autre ressort que, la tête d’un prince qui étant incapable, est si présomptueux, qu’il ne fait état d’aucun conseil. Le meilleur de tous est celui dont le principale mouvement est en l’esprit souverain, qui bien incapable d’agir par soi-même, a tant de modestie et de jugement, qu’il ne fait rien sans bon avis, fondé sur ce principe qu’un œil ne voit pas si clair que plusieurs(…). Un prince capable est un grand trésor en un Etat, un conseil habille et tel qu’il doit être n’en est pas moindre, mais le concert de tous les deux ensemble est inestimable puisque c’est de là que dépend la félicité des Etats. » Cardinal de Richelieu dans « ses Maximes »
Les Comores célèbrent la 41ème année de leur indépendance proclamée d’une façon unilatérale le 6 Juillet 1975. Nous saluons le courage et la décision de nos ainés qui ont proclamé cette indépendance et ceux de nos ainés qui ont milité pour cette indépendance, plus particulièrement ceux de Mouvement de libération nationale des Comores (Molinaco), Parti Socialiste des Comores (PASOCO) et d’autres. Nous leur devons cet acquis inestimable et nous prions à Dieu, en ce mois béni de Ramadan, qu’Il bénisse er accorde le paradis, pour ceux qui sont déjà morts et allonge et bénisse la vie de ceux qui sont vivants pour encore des nombreuses décennies. Ils ont accompli leur devoir avec les moyens qu’ils en avaient et nous ont donné en legs sacré ce pays indépendant.
Défilé militaire du 6 juillet 2016, 41 ème fête de l’indépendance des Comores |
Cependant Cette indépendance reste inachevée du fait de l’occupation de Mayotte et de l’usage d’une monnaie coloniale, le Franc Cfa, appelé aux Comores Franc Comorien (kmf). Il est donc de notre devoir de parachever cette indépendance afin d’accomplir la mission que nos aînés nous ont demandé d’accomplir. Ces deux problèmes qui nous empêchent de vivre pleinement notre souveraineté nationale et de profiter de ses facteurs des développements sont solvables. Avant d’attaquer la question de Mayotte qui nécessite plusieurs facteurs ou forces concordantes dont la force économique, basé sur notre monnaie, nous devons, en premier lieu avoir notre propre monnaie nationale en quittant la zone franc CFA.
Pour jouir pleinement notre souveraineté nationale, quittons la zone Franc Cfa
« Nous avons acquis l’indépendance, mais c’était une indépendance nominale, artificielle. Le temps viendra où vous devrez vous battre pour atteindre la vraie indépendance, c’est-à-dire l’indépendance économique. » Felix Houphouët Boigny Ex Président de la république de Côte d’Ivoire ;
Les dirigeants politiques Comoriens depuis l’indépendance du 6 Juillet 1975 ont toujours crié que la France représente leur ennemi. Il y a ceux qui l’ont proclamé dans des longs discours et d’autres à basses voix en faisant de l’hypocrisie politique. Mais ils ont tous laissé à la France les soins de continuer à nous coloniser économiquement par le biais de sa monnaie, celle utilisé aux Comores sous le nom de Franc Comorien. Or ils savaient et savent toujours que le nerf de la guerre est l’argent. La monnaie est l’oxygène d’un pays et ne peut pas être confié à un pays même plus développé. On a proclamé l’indépendance pour se débarrasser du colonialisme dans tous le sens du mot et non pour continuer à s’incliner et à tendre la main.
L’indépendance monétaire avant la libération de Mayotte
« Nous n’avons besoin de personne pour fixer les règles des combats que nous allons livrer. Nous devons étudier la nature du combat en question, étudier l’ennemi, étudier ce qui se joue contre nous, et ensuite dresser un plan de bataille et mettre au point une stratégie. Alors, on obtiendra des résultats. Mais tant qu’on permettra à un tiers de venir nous dire ce que nous devons faire - et ces gens-là n’ont jamais qu’un mot à la bouche : non-violence... paix...il faut aimer tout le monde... mon dieu, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Tant qu’on aura droit à ce genre de sornettes, on n’aboutira jamais à rien. » Malcolm X Derniers, discours p.138
Après quarante un ans d’indépendance à minima, on voit tous là où on est : le pays le plus pauvre et le plus attardé de l’Océan Indien. Nous devons avoir le courage de regarder la réalité en face, non seulement de nous regarder mais aussi de regarder les autres et nous assumer. Dans ce cas de figure, nous n’aurons rien à proposer, ni à dire à nos frères Comoriens de Mayotte que les faire sortir de leur mirage de paradis pour rejoindre le prétendu enfer que nous avons créé par nos mains. La libération de Mayotte doit précéder d’une indépendance totale de trois îles. Nous devons nous libérer de la France, tant au niveau monétaire qu’au niveau de la défense nationale. Les Comores d’Aujourd’hui ont tous les atouts pour s’assumer et prendre du large par rapport à son ancien colonisateur afin de respirer du nouvel air frais. Après plusieurs années d’instabilité alternée par des Coup d’Etat et des élections aux fortunes diverses, les Comores amorcent ces quinze dernières années une stabilité politique et une alternance insulaire et au sommet de l’Etat. Cette alternance est loin d’être parfaite ou démocratique, car la volonté du peuple, à plusieurs reprises, a été détourné en faveur des intérêts de ceux qui ont le pouvoir au moment des élections.
Le respect de la volonté du peuple est l’unique signe de la démocratie
La démocratie a été définie comme le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. La légitimité de nos dirigeants vient de cette onction populaire qu’ils ont eue contre les autres prétendants. Mais s’il s’avère que ce sont nos institutions organisatrices des élections de la Commission Nationale électorale Indépendante (la CENI) à la Cour Constitutionnelle et au président de l’Union en exercice qui ont détournés la volonté populaire en faveur d’un candidat au détriment d’un autre, la démocratie n’y est pas et la légitimité se trouve bafoué.
Les dirigeants des Comores d’hier et d’aujourd’hui sont loin d’avoir cette légitimité sauf au niveau insulaire dont nous ne pouvons que féliciter l’évolution par rapport au régime d’Ahmed Abdallah Sambi qui avait triché pour imposer ses gouverneurs et son successeur, à la présidence de l’Union. Le 26 décembre 2010 Mohamed Said Fazul a été spolié de sa victoire en faveur d’Ikililou Dhoinine tout comme en 2016 Mohamed Ali Soilihi a été spolié en Faveur d’Azali Assoumani .Ce sont deux candidats qui ont été détournés de leurs victoires en faveur d’un autre et qui avaient préféré se taire pour l’intérêt supérieur de la nation et de la paix civil. S’il y a eu évolution au niveau insulaire et cafouillage et de la fraude, au niveau de l’union, il nous faudra remédier rapidement à cette situation afin que le pouvoir populaire consistant à designer ses dirigeants ne soit pas violé. Ceci doit aller dans le sens de la dissolution de la CENI et de la Cour Constitutionnelle et de leur refondation d’une manière plus proche du peuple et moins manipulable par le pouvoir en exercice.
La fête de l’indépendance avec le retour de l’ancien président Azali Assoumani
« Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise » Jean Monet
Le retour imposé de l’ancien président de l’Union le Colonel Azali Assoumani par Ikililou Dhoinine par trucage atroce du scrutin présidentiel et par détournement de la volonté populaire inquiète le peuple Comorien. Ceci est d’autant plus inquiétant qu’Azali Assoumani remet aux pouvoirs ses anciens collaborateurs que le peuple avait bannis et honnis à cause de leurs comportements douteux et peu recommandables. Il a oublié totalement les huées populaires qu’il a subies jusqu’à dans son village natal et la défaite de son Poulin, Ibrahim Halidi, toutes humiliations que le peuple leur avait infligées. En plus il ne semble vouloir changer de cap en pensant aux intérêts supérieurs de l’Etat au détriment de la gestion clanique et villageoise, voir familiale de son pouvoir déjà décrié. Pour cela le nouveau président de l’union doit revoir sa décision d’annuler les embauches effectué pendant la période préélectorale afin d’apaiser les familles et notre jeune nation. Nous ne cautionnons pas ce genre de méthode qui consiste à embaucher juste pour des objectifs électoraux. C’est une méthode qui date dans notre pays et il faudra mettre des lois pour interdire tout recrutement quel que soit sa forme à un an des élections présidentielles ou autres.
Licencier n’est pas un signe de bonne gouvernance ni d’un bon gestionnaire ou d’un homme de courage
« Si vous ne pouvez pas voler dans les airs, alors il faut courir. Si vous ne pouvez pas courir, il faut marcher .Si vous ne pouvez pas marcher, il faut ramper ; quoique vous fassiez vous devez continuer d’avancer. » Dr Martin Luther King
Mais nous ne devons pas punir les victimes d’un système dont nous sommes tous responsable. Au lieu de licencier dans la globalité il faudra au contraire examiner les situations au cas par cas là où il ya des nécessités de services.. Ce n’est pas le besoin, le travail ou le moyen qui manque pour attribuer à nos jeunes mais une bonne organisation administrative avec de la bonne volonté et la bonne foi. Or depuis le retour au pouvoir d’Azali Assoumani, on ne nous parle que des licenciements comme politique de gestion et d’économie de nos ministères et des directeurs des sociétés d’Etat. On a l’impression d’avoir un homme qui a tout fait pour conquérir la femme d’autrui jusqu’à la forcer à divorcer toute suite après jusque allant exiger en même temps de la femme, qui a eu des enfants avec son ex-mari, de les expulse du foyer. Or on sait tous qu’avant de conquérir ce pouvoir par le trucage Azali Assoumani connaissait la situation.
Azali Assoumani doit garder ces jeunes dans emplois respectifs. Nous avons beaucoup d’endroit où affecter ces jeunes, au niveau de nos régions, en favorisant la politique de la décentralisation. Pourquoi n’est pas décentraliser l’administration et la justice au niveau de nos régions? On nous objectera qu’on n’a pas assez des moyens pour payer ou les faire travailler. Or il nous faut rapidement diminuer les salaires et les indemnités de nos dirigeants, à commencer par ceux du président de l’union, des ministres, des gouverneurs, des commissaires du gouvernorat et des directeurs des sociétés d’Etat. Nous sommes le seul pays au monde où seuls les dirigeants profitent de l’Etat (salaire, logement, indemnités, voyages carburants) pendant que le peuple crève de la misère noire.
En dehors de la fonction publique l’Etat peut favoriser la création de moyennes et petites entreprises en créant un fond d’appui à l’emprunt pour la création d’entreprise. Il ne doit s’agir que d’ emprunts qui pourront faciliter les jeunes diplômes à se prendre en charge sans mettre en danger les bijoux de famille ou les patrimoines immobiliers de la famille auprès des sociétés des crédits ou des banques étrangères implantés à Moroni. Que Dieu bénisse les Comores et les Comoriens dans l’unité de l’archipel et de la nation à savoir Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande Comore.
Said Ahmed Said Abdillah
Président du Parti Comores Alternatives (P.C.A) Moroni Comores