GiLLOT. Mère de neuf enfants et âgée de 57 ans, Kourati A. ne semble pas du tout avoir le profil du voyageur qu’on s’imagine pouvoir poser ...
GiLLOT. Mère de neuf enfants et âgée de 57 ans, Kourati A. ne semble pas du tout avoir le profil du voyageur qu’on s’imagine pouvoir poser problème dans un aéroport. Et pourtant, le 23 décembre 2014, cette Dionysienne a littéralement pété les plombs à Gillot alors qu’elle revenait d’un voyage à Mayotte, d’où elle est originaire.
Ce jour-là, elle force le passage alors qu’une douanière veut la contrôler. La quinquagénaire s’est énervée, abandonnant son chariot et ses trois bagages pour passer les portes et atteindre ses proches qui l’attendaient dans le hall d’accueil de l’aéroport. Elle a confié son précieux sac à main à sa famille avant de revenir sur ses pas pour récupérer ses valises.
"Ça s’est passé violemment, témoigne la douanière qui n’avait jamais rien vu de tel en 35 ans de carrière. Cette dame m’a menacée de mort en faisant mime de m’égorger. Elle s’est aussi roulée par terre quand les policiers sont arrivés". Les trois policiers auront à leur tour tout le mal du monde à maîtriser la mère de famille qui finira par les mordre ! Elle refusera aussi de présenter ses papiers d’identité, tandis que ses proches bousculeront à leur tour les fonctionnaires dans le dos.
Aidée d’un interprète, la prévenue qui a le dos presque totalement courbé à la barre explique que la douanière l’aurait provoquée "en la traitant de "+Comores+" et "+d’esclaves+", ce que dément fermement la fonctionnaire visée, à l’audience. "C’est pas facile d’être Mahorais, en particulier à la Réunion", lâche Me Saïd Larifou qui parle finalement d’un malentendu pour sa cliente dont le casier est vierge. Mais pour l’avocat, son comportement s’expliquerait surtout par ses problèmes de surdité.
La vice-procureure n’a pas la même lecture du dossier et requiert six mois de prison avec sursis et 750 euros d’amende. "Où irions-nous si chacun se comportait comme vous l’avez fait ? C’est inadmissible !"
Après en avoir délibéré, le tribunal a bien prononcé une peine de six mois avec sursis, mais pas d’amendes, préférant surtout obliger la prévenue à verser des dommages et intérêts aux fonctionnaires pris à partie.
Pas besoin d’interprète pour comprendre que cette dernière n’était clairement pas enchantée de devoir le faire, comme elle l’a fait comprendre d’un signe de la main qui voulait dire non en fin d’audience.
H.A. clicanoo.re