Les violences xénophobes qui secouent Mayotte sont un drame qui ne laisse pas indifférents les militants de Lutte ouvrière. Que des exploit...
Les violences xénophobes qui secouent Mayotte sont un drame qui ne laisse pas indifférents les militants de Lutte ouvrière. Que des exploités s’en prennent à d’autres exploités est totalement inadmissible et un réel danger pour les classes populaires.
Lutte ouvrière tient d’abord à dénoncer la responsabilité de l’État français dans une situation qui s’est détériorée, au point que des vies d’hommes, de femmes et d’enfants soient aujourd’hui mises en danger.
Les luttes des travailleurs Mahorais pour les mêmes droits que ceux de France sont légitimes. Elles sont la condition de toute amélioration des conditions de vies à Mayotte. Les récentes grèves et manifestations des travailleurs, des chômeurs et des jeunes mahorais portaient cette ambition. Elles seules pouvaient faire aboutir les justes revendications posées. Ceux qui font croire que les actions violentes à l’encontre des Comoriens des autres îles pourraient protéger le peu que possèdent les Mahorais mentent effrontément. En faisant des Comoriens des boucs émissaires, ils veulent en fait masquer les responsabilités des autorités françaises et des bourgeois de Mayotte dans la situation de la population pauvres vivant dans l’île.
L’immigration importante venant des autres îles comoriennes trouve son origine dans l’aberration de frontières dressées pour diviser les populations de même origine, en laissant celles ne vivant pas sous statut de département français dans un plus grand dénuement. Si de nombreux Comoriens mettent leur vie en danger, c’est pour échapper à la misère. En faire des boucs émissaires de la situation difficile des Mahorais est une impasse mortelle qui livre les Mahorais autant que les autres Comoriens ou les exploités de toute autre nationalité pieds et poings liés aux diktats de ceux pour qui toute division des exploités est une garantie de leur pouvoir.
L’État français, ex-puissance coloniale, a une responsabilité de premier ordre dans la situation actuelle à Mayotte et en Union des Comores. Il n’a que de la répression à offrir, signe qu’il se refuse à écorner un système d’exploitation et d’oppression entièrement conçu pour servir le capitalisme.
Lutte ouvrière affirme sa complète solidarité avec les victimes d’une économie anarchique, incohérente, qui détruit les richesses au lieu de les mettre au service de l’humanité et qui cherche à dresser les populations les unes contre les autres alors que leur coopération est leur seul gage d’avenir.
Lutte ouvrière