A Madagascar, le gouvernement vient d’autoriser, à nouveau, la population à aller travailler à l’étranger. Des cas de maltraitance, de tort...
A Madagascar, le gouvernement vient d’autoriser, à nouveau, la population à aller travailler à l’étranger. Des cas de maltraitance, de tortures ou de viols de femmes de ménage malgaches avaient été rapportés ces dernières années dans des pays du Golfe persique ou encore au Liban notamment. Une trentaine de morts avaient même été recensées. Pour mettre un terme à ces drames, l’Etat avait décidé d’arrêter totalement l’octroi de visas de travail en 2014.
Photo d'archives
Bien qu’interdite depuis 2005, la migration vers ces pays dits « à risque » continue souvent par des voies détournées comme Maurice, la Réunion ou encore l’Afrique de l’Est. Il y aurait là-bas actuellement environ 7 000 femmes de ménage malgaches. Pour mettre un terme à ces drames, l’Etat avait décidé d’arrêter totalement l’octroi de visas de travail en 2014. Aujourd’hui, les autorisations reprennent au compte-goutte et les pays à risques restent interdits.
RFI a rencontré une des victimes. Avec le rêve de pouvoir échapper à la pauvreté et payer des études à ses enfants, cette femme avait tenté l’aventure. En 2010, elle part au Koweït pour être femme de ménage. Ce n’est qu’au bout de deux ans qu’elle réussit à s’enfuir.
« J'ai eu zéro, zéro »
« Quand j’étais là-bas, je vivais comme une esclave. Je travaillais dur, je ne mangeais rien et eux me frappaient. Chaque fois, j’ai eu un bleu… Chaque fois, chaque fois ! » Elle affirme également que là-bas, elle n’a jamais été payée. « Rien, rien ! Jusqu’à ce que j’arrive ici, à Madagascar, j’ai eu zéro, zéro ».
Elle garde encore aujourd’hui des séquelles psychologiques et physiques. C’est ce genre de drame que l’administration malgache veut éviter. Les ambassades et consulats, dans les pays d’accueil, vont être mobilisés et avant de pouvoir partir, les travailleurs devront désormais mieux se préparer.
« Deux langues étrangères au minimum »
« Les formations porteront donc sur le métier mais également sur deux langues étrangères, au minimum, et sur la culture du pays qui accueille ces travailleurs-là », a précisé Noëlison Rabearivelo, directeur général de la promotion de l’emploi.
Ce sont les agences de placement de personnel qui seront en charge de ces formations. Pour l’instant, seules onze ont reçu leurs agréments et uniquement pour trois pays à savoir l’Ile Maurice, les Seychelles et Hong Kong. Par RFI