La cour constitutionnelle a validé les résultats définitifs des élections présidentielles de 2016 pour le successeur d’IKILILOU pour un m...
La cour constitutionnelle a validé les résultats définitifs des élections présidentielles de 2016 pour le successeur d’IKILILOU pour un mandat de cinq ans.
Les trois candidats engagés pour le second tour présidentiel à savoir Mohamed ALI SOILIHI en tête suivi de MOUGNI Baraka ,et AZALI en troisième position ont passé ce deuxième tour avec calme et sérénité ; Mohamed SOILIHI censé être éliminé au premier tour et sauvé par le système de fraude minutieusement orchestré par MSAIDIE ministre de l’intérieur en même tant numéro deux du candidat du pouvoir, du jamais vu dans une vraie démocratie d’être à la fois candidat à une élection présidentielle en utilisant les moyens de l’Etat et le soir du scrutin revêtir le tablier du ministre de l’intérieur pour superviser les élections .
Cette fraude maquillée en résultats acceptables a permis Mohamed ALI SOILIHI d’être adoubé comme candidat favori du pouvoir avec le soutien du président sortant IKILILOU et son agent double Boléro chargé de la défense et qui a fait fausse route au dernier moment au tandem Mamadou/ Msaidié pour préparer en coulisse le retour de son mentor AZALI; cette double casquette de Boléro a été utile pour IKILILOU pour mieux préparer une remise du pouvoir de manière honorable , mais aussi de rester fidèle à son parti et à titre de rappel sa mission initiale est de torpiller le retour de SMBI au pouvoir, sur ce point il a raté car sans l’alliance CRC et DJUWA AZALI ne pourra pas gagner.
Cette alternance réussie pour le revenant AZALI, dont le pouvoir ne s’attendait pas à cette victoire surprise, mais cette élection est terminée en eau de boudin pour Mohamed SOLIHI et MSAIDE. Premier rebondissement qui va rester dans l’histoire politique des Comores, on s’assoit sur la constitution et le code électoral pour créer un troisième tour pour faire plaisir au tandem Mohamed SOILIHI MASAIDIE placé en deuxième position soutenus officieusement par les lobbys –pro-européen alors qu’il y a eu une jurisprudence en 2002 pour des bureaux de vote saccagés à en Anjouan et à Moroni; ce manque de respect de la constitution et du code électoral comorien décrédibilise le pays et fragilise un peu les institutions, mais le climat tendu qui prévaut après la proclamation des résultats du second tour donnant AZALI vainqueur oblige le candidat déclaré par la CENI de jouer le jeu de l’apaisement et d’éviter une crise politique ou un sabordage des institutions.
On a assisté durant ce deuxième tour à un bal de pantalonnades et des alliances contre nature , des hommes politiques de DJUWA ( AHMED DJANFAR , SIDI AMED BARWANE) de CRC ( ABDOU SOEF)ou RIDJA (LARIFOU) sans convictions idéologiques ,ni principes politiques qui vont à la soupe du candidat du pouvoir sûr de gagner. Taraudés par la faim et la misère , ils ont mis de côté leur égo et mis aux oubliettes les attaques qu’ils ont proféré contre MSAIDIE et MAMADOU au premier tour de ce scrutin . La ,politique du ventre a eu le vent en poupe durant cette période ,elle consiste d’aller cirer les pompes de celui qui aura le pouvoir demain ; donc la fidélité en politique et les convictions idéologique sont jetées au musée GREVIN . Enfin dernier rebondissement de cette alternance gagnée par le peuple contre le candidat du système est l’engagement des intellectuels dans cette bataille électorale.
On peut dire qu’ il y a eu une guerre des salives. D’une part, les intellectuels qui pratiquent le prosternement à l’égard de MAMADOU et MSAIDIE, pas d’exigence auprès du candidat du pouvoir sur les thématiques touchant les vraies préoccupations des comoriens à savoir par exemple le manque de l’énergie, de l’eau ou l’augmentation de la pauvreté à un seuil sans précédent, il faut gober sans discernement, ni esprit d’analyse de l’intox, la campagne de l’enfumage sur le Web ou le slogan bidon du style, le pays n’est pas endetté mais reste pauvre ; nous pensons qu’un candidat à une magistrature de cette envergure doit présenter un bilan crédible et tracer un cap clair pour les cinq prochaines années; d’autre part ceux qui ne suivent la ligne de campagne du candidat du pouvoir i, il est étiqueté AZALISTES et subissent le lynchage.
Cette vision manichéenne de quelques intellectuels durant cette campagne ne répond pas aux attentes des citoyens comoriens . Nous estimons que les intellectuels sont sommés de mettre leur talent et leur notoriété au service des causes plus générales ou concrètes comme chez nous la lutte contre la corruption à toutes les échelles ou la défense de l’enracinement de la démocratie aux Comores. Ailleurs, les intellectuels sont fréquemment sollicités pour éclairer le public et donc peser sur l’opinion.
Ce qui leur est demandé est de la réactivité, l’adaptation au temps court des médias et une présentation didactique de leur position. Le triomphe du peuple contre le candidat du système a montré la maturité du peuple comorien et c’est aussi un signal d’avertissement à AZALI que le peuple t’a donné sa confiance, ça ne s’achète pas , mais ça se mérite.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY