L’élection présidentielle 2016 aura été marquée par des soubresauts imprévisibles dès le début du lancement du processus. D'entrée ...
L’élection présidentielle 2016 aura été marquée par des soubresauts imprévisibles dès le début du lancement du processus.
D'entrée de jeu le Gouvernement, par l'entremise de son bouillant Ministre de l’intérieur, retire le projet de loi portant modification du code électoral déjà amendé par la commission spécialisée et ce à la surprise de nos élus et des partis politiques ; les motivations sont tout simplement d'ordre politique : maintenir les mêmes membres de la CENI et permettre aux Exécutif candidats de rester en place pour garder la main sur les finances publiques et l’ensemble de l’administration.
Le consensus sur la bonne disponibilité d’esprit d'aller aux urnes pour l’ensemble de la classe politique se trouve ébranlée, l'opposition ayant jugé que le pouvoir a décidé de passer outre et de piper les dés.
Pour renchérir, le Ministre en charge des élections, annule une disposition réglementaire qu'il a lui-même introduite, laquelle devait permettre pour la première fois de l’histoire, aux comoriens de l’étranger de prendre part au vote; cette disposition considérée comme irrégulière au regard de la loi électorale et surtout du code la nationalité a été maintes fois attaquée par l'opposition et beaucoup de juristes. Elle a été rapportée par une simple déclaration de routine.
Début de la biométrisation des élections. |
Ainsi le pouvoir a dû affronter les affres des organisations de la diaspora et du Groupe de réflexion qui avaient cru que les comoriens allaient enfin participer au choix du premier d'entre eux, en l’occurrence le président de la République;
Ce vœu pieux a été rapidement dissous quand le gouvernement, bien qu'il soit le détenteur des moyens budgétaires, a motivé ce retrait par le manque de fonds nécessaires et l'absence d'un environnement juridique approprié . Curieux paradoxe.
A l’avant-veille des élections, c'est-à-dire à moins d’une semaine des opérations, des soupçons graves de confection de plusieurs dizaines de milliers de fausses procurations ont pesé sur les candidats du pouvoir à partir de la France et à l’aide de papiers d’identité et des carte électorales remises pendant les vacances d’été.
la CENI, d’abord hésitante et puis, sous la pression des 24 autres candidats sort un texte complémentaire interdisant l’utilisation des procurations durant l’ensemble des scrutins.
Le double scrutin des primaires et du premier tour des Gouverneurs a eu lieu dans les conditions que l’on connait, accouchant des résultats contradictoires (CENI et ministre de l’Intérieur) et difformes avec le fameux 104 %, devenu indélébile.
A la surprise générale, l'un des candidats favoris, le prince Fahami Said Ibrahim ne figure pas sur le peloton de tête devant concourir au tour suivant mais c'est le Gouverneur de Ngazidja, inattendu, qui apparaît sur l'écran.
Un grand mouvement , regroupant 20 candidats conteste les résultats communiqués par la CENI et le ministre de l’intérieur, et demande dans la foulée un recomptage des voix: le mouvement connu sous le vocable de "Narawazé est né", lequel prend siège dans les grandes places publiques.
Pour redorer son blason et sauver l’image ternie du pays, le Chef de l’Etat s’en mêle et fait engager des négociations entre les parties en présence ; il en ressort un protocole de sécurisation de l’élection présidentielle et des gouverneurs des îles signé par le Ministre de l’Intérieur, la CENI, le mouvement Narawazé et les candidats avec la bénédiction sans paraphe de la Cour Constitutionnelle.
Au sortir des urnes, le candidat du pouvoir de l’Union comme des gouvernorats sous la couleur du pouvoir sont battus sont battus à plate couture..
Contre toute attente la CC sort un arrêt singulièrement incompris qui renvoie à des partielles sur l’île d’Anjouan, un cas de figure ne s’inspirant ni d’une disposition législative ni de la jurisprudence qui a déclaré le Docteur Ikililou Dhoinine , président de la République.
Malgré cette prolongation et sans faux fuyant, Azali Assoumani se déclare prêt à retourner aux urnes sur le seul prisme de la paix et de la stabilité.
Par un revirement spectaculaire, les candidats du pouvoir par la voix de leur direction de campagne, remettent en cause l’accord de sécurisation ayant servi lors du dernier scrutin, ce qui a réveillé la Communauté Internationale, laquelle a dépêché plus d’une vingtaine d’experts pour assurer la sincérité et la transparence des opérations. Ainsi, l’UDPC et sa coalition se trouvent en conflit frontal avec nos partenaires singulièrement le système des Nations Unies et l’Union Africaine qui continuent à croire qu’on ne change pas les règles en plein jeu..
A la sortie des urnes, Azali Assoumani et Dr Salami candidats de l’opposition sortent gagnants dans 11 bureaux sur 12, le treizième étant mis en quarantaine.
Malgré ce deuxième coup fatal, le porte-parole de la coalition autour de Mohamed Ali Soilihi, maitre Said Larifou, publie un communiqué peu glorieux, déclarant son candidat victorieux avec une nette amélioration sur l’ile d’Anjouan. On ne peut plus ridicule
Je dis qu’il s’agit là d’une attitude méprisante, grosse de conséquences destructrices pour l’avenir du pays et pour les prochaines générations.
(dernière version)
Djounaid Djoubeir