De l’élection présidentielle 2016, on peut tirer, en attendant le bilan des spécialistes, quelques enseignements ; Le premier a trait a...
De l’élection présidentielle 2016, on peut tirer, en attendant le bilan des spécialistes, quelques enseignements ;
Le premier a trait au sursaut national,
Pour la première fois de l’histoire des Comores indépendantes, le candidat affiché soutenu par l’étranger, est battu ; d’ordinaire c’est la personnalité ayant les faveurs de la France et les partenaires extérieurs qui attirent les électeurs comoriens et tous les yeux sont rivés sur lui.
Mais pourquoi en serait-il ainsi alors que le pays va à vau-l’eau.
Pour le cas d’espèce, ce candidat et ses colistiers se vantaient de façon béate d’être les représentants désignés des forces extérieures sans pudeur ni retenue ;
« Ils gagneront les élections mais notre candidat ira à Beit-Salam » entonnaient ils.
C’est une idiotie.
Cette situation on ne peut plus loufoque pour un pays qui se dit indépendant a réveillé chez les comoriens un sentiment à la fois de dégout et de mépris ; c’est plutôt l’inverse de ce qu’ils espéraient qui s’est produit.
Les comoriens ont eu un haut le-cœur.
Le deuxième enseignement vient de la faillite des membres des organes électoraux
Nous avons assisté à un spectacle désolant des membres des organes, pris la main dans le sac, dans des manœuvres frauduleuses au vu et au su de tout le monde ;
Les primaires ont été entachées des irrégularités les plus monstrueuses de mémoire d’électeur et de praticien de la chose électorale. Ils n’ont pas fait d’erreurs plutôt mais commis des délits répréhensibles par le code pénal.
Il n’est un secret pour personne que certains membres de la CENI et non des moindres et ses démembrements ont été mouillés dans des activités de marigot alors même qu’ils sont censés incarner la probité et l’honnêteté scellées par un serment devant Allah et les hommes.
Pour ces personnes qui se sont illustrées par la négative, resterait-il encore en elles une once de piété et de conscience. ?
Ces hommes et femmes choisis par nos institutions les plus représentatives n’ont pas eu la capacité nécessaire pour résister aux injonctions des politiques protecteurs et ont fini par céder ; la corruption a eu raison de leur personnalité et leurs activités ont été loin d’une exemplarité ;
Il va falloir qu’il soit installé dans l’avenir, un filet de sécurisation pour sauver ces organes considérés comme indépendants par la législation électorale.
Le risque serait grand si nous laissions subsister un décalage entre nos mots à connotation démocratique et les activités de ces organes opérationnels.
Le troisième enseignement réside dans la perméabilité du président élu à avoir fait sienne la volonté de ses alliés à jouer un grand rôle lors des dernières étapes de la bataille.
L’imprégnation des cadres des autres partis au cœur de la stratégie fut une arme redoutable dans l’application du protocole d’accord, lequel est resté au travers de la gorge des candidats du pouvoir.
Les candidats et représentants de partis alliés ont été propulsés en face -avant pour aller eux même aux charbons et se frotter aux adversaires dans la dernière ligne opérationnelle..
Cette politique de la redistribution des rôles a bien payé car elle a fait germer une véritable révolution des mentalités. Désormais, les alliés ne sont plus des appendices des candidats en tête de peloton. Ils seront au centre du dispositif.
Et enfin la contribution de la diaspora dans le débat fécond qu’il y a eu dans les réseaux sociaux.
Certains blogs, envahis par la haine et l’assurance de gagner ont essayé de polluer les espaces médiatiques par des archives retouchés et reconstruits pour faire peur mais ils n’ont pas réussi à plier le plus grand nombre.
La bataille fut évidemment rude dans l’affirmation de l’identité nationale, quand il s’est avéré que le peu d’indépendance nationale dont dispose la pays allait être remise en cause par les alliés objectifs des forces occultes extérieures..
Les cadres de la diaspora ont fait montre d’endurance et se sont investis et pris position contre ceux qui ont hypothéqué la nation.
Djouanid Djoubeir