Ainsi se condense, laconiquement, l’attitude du camp Azali-Sambi avant et après le verdict tant attendu de nos sages. Hier et davantage au...
Ainsi se condense, laconiquement, l’attitude du camp Azali-Sambi avant et après le verdict tant attendu de nos sages. Hier et davantage aujourd’hui notre jeune institution est mise au pilori et l’objet de tous les quolibets de ceux dont la conception de la démocratie se résume à la « pensée unique ». Des propos mêmes outrageants voire menaçants, reflet de la personnalité de leurs auteurs, tournent en boucle. Le Caporal aurait-il excellé par rapport au Général tout comme l’adepte face au maître ? Une chose est certaine. De tels comportements affirmeraient-ils hélas une certaine conception du pouvoir de certains qui en aspirent à nouveau à l’exercice, affidé aux « Oukases » et « Fatwas » ?
Rappelons que la cour constitutionnelle avait à répondre à de nombreuses requêtes soumises par les trois candidats. On le prédisait déjà dans notre précédent papier que le contentieux était réel et sérieux tant le caractère à la fois grave et abondant des irrégularités était manifeste. Ce jour, 30 avril 2016, La cour constitutionnelle de notre pays vient de poser une jurisprudence en déclarant : « …n’est point être en mesure d’assurer de la sincérité des élections de gouverneur et du Président et ordonne la reprise de l’élection dans 13 bureaux de vote sur l’île d’Anjouan …».
Aussi, conviendrait-il de saluer une telle décision, certes inédite en droit constitutionnel, mais sage et courageuse en ce qu’elle permettra à 6305 comoriens de retrouver leur droit de vote, un droit constitutionnel dont ils étaient privés à l’issue du second tour. Mon attachement au respect de la légalité m’en inspire satisfaction autant à l’égard de notre jeune démocratie que de ces frères et sœurs à qui le Droit redonne la possibilité d’exprimer leur choix à qui ils souhaitent.
Naturellement, je comprends l’insatisfaction de ceux-là pour qui recourir à une voie légale dans une démocratie est un détail et à plus forte raison leur « stupéfaction » comme l’exprime la déclaration du collectif JUWA- CRC de Marseille, qui a été jusqu’à mettre en cause la sagesse de nos juges pour n’avoir pas délibéré en leur faveur. En revanche, je m’interdits de partager leurs propos qualifiant de « vermines »les autres par ce qu’ils pensent différemment.
Nous autres, à qui d’aucuns croient pouvoir nous ôter notre droit de cité, n’espérons ni moins ni plus que le respect des institutions et les décisions qui en émanent même si celles-ci ne nous satisfassent. Et pour cette raison, nous ne sommes pas d’accord avec ce que vous dites mais nous continuerons à nous battre pour que toujours vous puissiez le dire. Il est tout à fait vrai que le verdict de nos sages n’est ni une décision martiale ni divine, ce qui peut être pose problème à certains qui ont plutôt une autre conception du pouvoir !!!
Par Mohamed Ahamed Takou