La décision de la Cour Constitutionnelle (CC) de reprendre les élections dans les 13 bureaux de vote est certainement discutable, elle peut...
La décision de la Cour Constitutionnelle (CC) de reprendre les élections dans les 13 bureaux de vote est certainement discutable, elle peut même paraître scandaleuse au regard de l’ingérence de la France qui a œuvré derrière l’Union Européenne, voire même à travers le Délégué de l’ONU qui a récemment effectué un périple aux Comores. Elle constitue en tout cas un succès relatif du camp Mamadou qui se donne un peu d’air.
A mon humble avis, ce choix ne peut se comprendre et être accepté que dans l’optique de préserver la paix. Et je me réjouis de l’attitude du camp Azali qui réserve ses analyses de la décision, s’apprête à aller aux élections en exigeant une sécurisation renforcée des bureaux de vote et de toutes les opérations électorales. Car après ce qu’il faut bien appeler un 3ème tour, il sera inconvenant que les vaincus cherchent à mener le pays dans des troubles.
Une leçon doit être tirée. La CC joue un rôle trop important pour que sa composition soit laissée à la discrétion de ceux qui nomment ses membres. Qui plus est des choix clientélistes comme chacun le sait. Penser que le pays a voté, choisi ses dirigeants et que huit citoyens nommés viennent trancher sans recours possible, soulèvent des sérieuses questions sur nos institutions. Le « copier-coller » habituel des dispositions d’un pays étranger doit être abandonné. Il faudra modifier la Constitution : spécifier des critères de désignation des membres de la CC et soumettre chaque nominé à un débat et un vote de l’Assemblée Nationale.
Ceux qui ont le pouvoir ont toujours du mal à le laisser. Dans les pays aux vieilles traditions démocratiques il a fallu beaucoup de temps pour que l’alternance devienne courante. En France il a fallu attendre 23 ans (1958-1981) pour assister à la première alternance dans le cadre de la 5ème République. Nous en sommes loin encore et cela se comprend. Tout est donc mis en œuvre pour se transmettre le « relais ». Il faut espérer que durant ce 3ème tour, les abus (qui ont toujours été le fait de ceux qui disposent de la machine du pouvoir) soient stoppés. Notre vœu est que la transparence gouverne ces nouvelles élections et que le vaincu accepte sa défaite.
Idriss (01/05/2016)