La France chante à tout bout de champ l'amitié entre les Comores et la France. Alors qu'elle endosse la responsabilité des exaction...
La France chante à tout bout de champ l'amitié entre les Comores et la France. Alors qu'elle endosse la responsabilité des exactions commises contre des Comoriens à Mayotte, alors qu'elle renforce la répression et annonce des expulsions massives des « clandestins», alors qu'elle ferme la porte à toute issue négociée sur la question de l'ile comorienne de Mayotte, elle vient par la voix de son ministre, Vallini, proposer le « renforcement du partenariat » entre les deux pays et « son soutien » au nouveau président.
Et fidèle à elle-même, on voit cette France occupante, interdire à des journalistes comoriens de se rendre à Mayotte pour faire leur métier. Voilà la réponse appropriée de l'ambassadeur de France aux Comores aux journalistes d'Alwatwan qui eux, lui ont offert toute une page pour servir à notre peuple la propagande mensongère de l'Etat français sur les crimes commis à Mayotte contre des Comoriens. Alwatwan qui a récidivé en rapportant sans la moindre observation les mêmes mensonges du Ministre français Vallini, Alwatwan qui subit frontalement la loi d'airain français devra riposter dans ses prochaines éditions en dévoilant systématiquement la politique anti-comorienne de la France.
De gauche à droite. André Vallini et Azali Assoumani |
Si nous Comoriens, sommes suffisamment naïfs ou manquons d'esprit de suite ou jouons au pragmatisme, il n'en est rien pour la France qui mène son entreprise d'annexion de l'ile comorienne sans état d'âme. La France ne peut pas accepter des reportages de Comoriens sur la situation actuelle à Mayotte puisqu'ils ne pourront que mettre à nu ses pratiques inacceptables par la communauté humaine.
Une des questions clé qui gouvernent les destinées de notre pays, ce sont nos relations avec la France. Pas seulement sur la question de principe relative à l'intégrité territoriale de notre pays, mais aussi et peut être surtout sur le développement économique et social. L'idée absurde généralement admise comme une vérité élémentaire impose la France comme un partenaire indispensable alors qu'il est clair que la France a tout intérêt à ce que la partie indépendante croule sous la pauvreté. C'est la meilleure façon pour elle de perpétuer son annexion, de convaincre les Maorais de rester sous sa domination.
La stratégie française aux Comores est très pointue, elle nous fait croire à l'aide alors qu'en réalité elle nous administre un poison qui tue à long terme, elle combine judicieusement la carotte et le bâton, elle séduit et fait peur aux dirigeants comoriens de tous les niveaux, elle marginalise ses vrais opposants quand elle n'arrive pas à les dévoyer.
La nouvelle direction du pays saura-t-elle appréhender cette relation complexe ? Dans son discours d'investiture le Président Azali semblait conditionner le développement des relations entre les Comores et la France à la résolution juste et durable de la question de l'île comorienne de Mayotte. Les extraits de son discours parus dans Alwatwan de ce jour ne font pas ressortir cette orientation qui serait nouvelle et féconde pour notre pays.
Le pays attend du nouveau pouvoir des gestes forts en ce début de mandat pour nourrir ses espoirs. Il s'agit entre autres des positions qui vont être prises sur la question de Mayotte, notamment dans la perspective de l'AG de l'ONU débutant en septembre.
Il s'agit aussi de la réduction de la masse salariale en réduisant les postes de complaisance, ces multiples conseillers inutiles, les doublons dans les exécutifs (un gouvernement ou commissariat d'une part et un cabinet du Président ou du Gouverneur d'autre part). Changement de culture au sommet de l'Etat ou continuation du gâchis ? Résistance ferme et judicieuse face à l'annexion ou capitulation honteuse ? Les prochains mois nous le diront.
Idriss (27/05/2016)
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