A l'heure où j'écris ces quelques lignes, la tendance des résultats pré-provisoires de l'élection partielle, qui concernait 13 ...
A l'heure où j'écris ces quelques lignes, la tendance des résultats pré-provisoires de l'élection partielle, qui concernait 13 bureaux de vote de Mdremani et cinq autres localités d'Anjouan, donnerait un écart qui n'est que de quelques 900 voix en faveur de Azali Assoumani.
Si cela venait à se confirmer Mohamed Ali Soilihi aurait réalisé, là, une réelle performance en terre sambiste.
Cette élection, on la disait suicidaire dans le camp même des azalistes, tellement elle s'annonçait difficile pour Mamadou et son équipe, en ce sens qu'elle se déroulait sur des terres du parti Juwa. Le gourou de ce parti, qui, dans un pays comme la France aurait été interdit car assimilable à une secte, s'y était d'ailleurs très particulièrement investi durant la campagne, au point qu'il était parfois difficile de savoir qui de lui et de l'ancien putschiste était le vrai candidat en lice. Le plus grand illusionniste que les Comores n'auront jamais connu avait sorti tout son jeu.
Tout aura été mobilisé pour donner une "raclée à Mamadou et Msaïdié", disait-on non sans arrogance dans le camp CRR-Juwa. C'est peine perdue car ce dernier a résisté et il s'en sort plutôt bien. En atteignant la barre des 35% sur les terres de Sambi, seuil qu'il s'était en réalité fixé, comme il le confiait en off, Mohamed Ali Soilihi est désormais sûr de remporter définitivement l'élection présidentielle.
Mais avant l'officialisation de cette victoire, devenue quasi certaine, Mohamed Ali Soilihi et son équipe peuvent d'ores et déjà fêter deux autres victoires. La première est celle d'avoir ramené le Droit à Anjouan en permettant à six localités, privées de leur droit de vote, de le retrouver, à travers une élection partielle, tout en étant conscient que les résultats de cette dernière pouvaient ne pas être en leur faveur. Mais le courage d'un grand homme se mesure surtout par sa capacité à livrer des batailles lorsque celles-ci s'avèrent nécessaires, même celles qu'il n'est pas sur de remporter.
La seconde victoire que Mamadou peut fêter, ce soir, est celle d'être parti défier Sambi sur ses terres et y arracher l'honorable score qui pourrait avoisiner les 40%. Ainsi ce soir Mohamed Ali Soilihi perd peut être la bataille de Mremani mais il ne perd certainement pas le combat final.
Said Idriss Ibrahim