A Anjouan, dans les régions concernées par les partielles, plusieurs centaines de personnes patientaient, dans le calme, mercredi matin de...
A Anjouan, dans les régions concernées par les partielles, plusieurs centaines de personnes patientaient, dans le calme, mercredi matin devant les bureaux de vote ou une centaine de forces de sécurité, dont des militaires armés, montaient la garde. "On n'avait pas pu voter la dernière fois, mais aujourd'hui, les militaires m'ont protégée, moi et mon mari aveugle", a expliqué un citoyen, qui a pu effectuer son devoir électoral peu après l'ouverture, comme prévu, des bureaux de vote à 07H00.
A Mramani, les opérations de vote avaient dû être interrompues: des centaines de personnes s'étaient pressées dans la cour de l'école pour voter, provoquant des débordements.
Au total, 6.305 électeurs enregistrés dans 13 bureaux de vote n'ont pas pu s'exprimer le 10 avril, selon la Cour constitutionnelle qui a ordonné de réorganiser le scrutin dans ces localités d'Anjouan.
Ces électeurs qui représentent seulement 2% du corps électoral comorien sont cependant en mesure de changer les résultats très serrés du vote remporté, selon les résultats provisoires, par Azali Assoumani.
Le colonel Assoumani, qui a déjà occupé la fonction suprême de 1999 à 2006, est arrivé en tête avec 40,98% des suffrages. Mais il devance de seulement 2.000 voix son principal adversaire, Mohamed Ali Soilihi dit "Mamadou" (39,87%).
Le vote se déroule sous haute sécurité. Mercredi, des militaires bloquaient les routes d'Anjouan conduisant aux bureaux de vote. Seules les personnes munies d'un laissez-passer pouvaient circuler.
Azali Assoumani a affiché sa "sérénité" et sa "confiance" lundi sur l'issue du scrutin. "Si les structures de vote sont sécurisées, il n'y a pas de raison pour que je ne sois pas président en 2016, inch'Allah", a lancé lundi le colonel, chemise à fleurs et barbe de plusieurs jours.
Le colonel Assoumani bénéficie du soutien clé de l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi, originaire d'Anjouan où il est très populaire.
De son côté, "Mamadou", qui s'est déclaré "plus combatif et encore plus optimiste" que jamais, a reçu l'appui du candidat arrivé en troisième position au second tour, Mouigni Baraka (19,15%).
Une situation singulière puisque le nom de Mouigni Baraka figure toujours sur les bulletins de vote: il ne peut pas juridiquement retirer sa candidature d'une partielle.
Les bureaux doivent fermer à 18H00 pour ce "troisième tour", journée chômée et payée à Anjouan. Les résultats pourraient être connus dès mercredi soir ou jeudi, alors que l'investiture du nouveau président a été maintenue au 26 mai.
Habarizacomores.com avec AFP, photos ©Eric Dimeco
Habarizacomores.com avec AFP, photos ©Eric Dimeco