COMMUNIQUE DU CDISCOM (Collectif de Défense de l'Intégrité et de la Souveraineté des Comores) SUR LA CRISE ÉLECTORALE Ils ont osé !...
COMMUNIQUE DU CDISCOM (Collectif de Défense de l'Intégrité et de la Souveraineté des Comores) SUR LA CRISE ÉLECTORALE
Ils ont osé ! Ils, ce sont les 25 candidats aux « Présidentielles 2016 », la classe politique comorienne, le Gouvernement comorien avec à sa tête le Président Ikililou, les institutions de l’Etat… qui n’éprouvent aucun scrupule à sacrifier les intérêts supérieurs de leur pays, sur l’autel des courses présidentielles de 2016, échues pourtant de droit, à l’ile comorienne de Mayotte, en prenant le risque de verrouiller pour de bon, la revendication de l’île comorienne de Mayotte, pour faire plaisir au pays occupant. La mauvaise volonté manifestée par les autorités comoriennes promptes à passer au deuxième cycle des « Tournantes », en faisant fi du tour de Mayotte, est un reniement abject, de la promesse faite le 17 février 2001, lors des accords de Fomboni. Promesse engageant les signataires de cet accord, à se retrouver au terme du premier cycle des « Tournantes » des 4 îles (Ngazidja Ndzuwani, Mwali et Maore), pour dresser un état des lieux et poser les bases d’institutions démocratiques viables et pérennes adaptées aux réalités comoriennes du moment.
Car à y regarder de plus près, la Constitution comorienne recèle bien des solutions de rechange, à même de permettre à ce premier cycle de « Tournante », d’aller à son terme, avant l’inéluctable droit d’inventaire, qui déciderait de la poursuite ou non d’un autre cycle de « Tournantes ». Nous estimons au CDISCOM que « les Assises nationales » initiées par le « Mouvement du 11 août » et puisées au puits des valeurs véhiculées par l’esprit et la lettre de la Constitution comorienne, arrivaient à point nommé pour fournir, à défaut de la « Tournante de Mayotte », un échappatoire inespéré à cette classe politique comorienne et plus particulièrement au Président Ikililou, devenu par la force des choses, un agent supplétif de l’occupation par la France de l’île comorienne de Mayotte, au détriment des intérêts supérieurs de la nation comorienne. Des « Assises nationales » qui seraient chargées, à défaut de « Tournante de Mayotte », de faire à l’occasion de cette interruption incongrue du premier cycle des « Tournantes », le bilan des 40 ans d’indépendance, avant les élections présidentielles et des gouverneurs en 2016. L’on sait ce qu’il en est advenu !
On ne peut en même temps, comme aiment à le faire les autorités comoriennes, se targuer de respecter et défendre la Constitution comorienne et la violer allègrement, voire même s’en affranchir lorsqu’il s’agit de satisfaire les intérêts de la France. Pour notre part, nous nous refusons de cautionner des mascarades d’élections, concoctées dans les officines de la « Françafrique », afin d’éloigner encore plus, l’île comorienne de Mayotte de son ensemble naturel. Nous refusons après cette imposture manifeste, d’être mis devant le fait accompli par ces usurpateurs grand’comoriens, en participant à leur cuisine politicienne, pour savoir qui a triché, qui a volé quoi, qui a insulté qui etc.
La « Tournante » de Mayotte qui est consubstantielle à la revendication de l’île comorienne de Mayotte est une question nationale, autour de laquelle, tous ces affidés de la puissance occupante de l’île comorienne de Mayotte, étaient en principe censés se retrouver, afin de bannir pour de bon, tout ce qui peut ressembler à un marché de dupes ou autre compromission juridico-constitutionnelle, destinés à torpiller tout projet de rapprochements, d’échanges, d’ententes, du vivre ensemble… entre Comoriens des quatre îles.
Une chose est sûre : les parties comoriennes et françaises n’en prennent pas le chemin ! Pire : la grande majorité des responsables politiques comoriens, se gardent bien, de dire ou de faire quoi que ce soit, qui puisse indisposer, de quelque manière que ce soit, la puissance occupante de l’île comorienne de Mayotte. Il va donc de soi, que le triptyque : « intégrité, souveraineté et unité », qui nous est si cher et que nous qualifions de non négociable, ni cessible et encore moins négociable, n’a aucun droit de cité dans les média et discours officiels.
Nous au CDICOM (Collectif de Défense de l’Intégrité et la Souveraineté des Comores), nous continuerons contre vents et marées à nous battre sans trêve ni pause, comme nous l’avons toujours fait, jusqu’à ce que les institutions comoriennes (Gouvernement, Parlement, Cour constitutionnelle…), se décident à se ressaisir et à se mettre en branle, pour que Mayotte bien qu’occupée par la France, ait droit, ne serait-ce que symboliquement, aux prérogatives dévolues aux trois autres îles sœurs, au nom de la sacro sainte appartenance de Mayotte à son ensemble naturel comorien.
Et ce, soit dit en passant, en dépit d’une part, de la non promulgation par le Président Azali de la loi organique adoptée le 4 juin 2005, par l’Assemblée Nationale de l’Union des Comores, intégrant l’île de Mayotte dans l’agenda de la présidence tournante des Comores et d’autre part, à la fin de non recevoir adressée par le Président Sambi à une requête du Comité Maore, pourtant approuvée par la Cour constitutionnelle, demandant le rétablissement, conformément à la Constitution, de quatre vice-présidents, dont celui de Mayotte, pour chaque candidat aux « Tournantes présidentielles » etc. La population comorienne attend donc toujours, de leurs responsables politiques, qu’ils se comportent, non en agents supplétifs de l’occupation française à Mayotte, mais en vrais patriotes comoriens, respectueux de l’esprit et de la lettre de la Constitution et des résolutions pertinentes des instances internationales.
Dès lors, on est en droit de se demander aujourd’hui, si plus de quatre décennies d’indépendance, les Comores fortes malgré tout, du soutien de la communauté et des résolutions des instances internationales, n’ont pas mieux à faire, face à une puissance occupante, qui n’a d’autres arguments, que la politique de la raison et de la loi du plus fort. Plus de quatre décennie de mépris, de souffrance, d’humiliations et de déstabilisations, auraient dû raisonnablement inciter le gouvernement Ikililou à sortir de cette posture pleutre et veule, qui tient plus de la soumission à la « Françafrique », que du patriotisme assumé. Et le reniement arbitraire de la « Tournante » de Mayotte, par le Président Ikililou revient dans un sens, à faire le jeu de l’administration française, en consolidant du coup, l’occupation par la France de l’île comorienne de Mayotte. Tant d’occasions manquées au regard de ce récurrent différend franco-comorien sur Mayotte, n’ont de cesse d’éreinter la confiance et l’image et de la classe politique et surtout du président Ikililou, qui n’a pas su jusqu’ici, capitaliser tous les atouts à sa disposition, susceptibles de faire évoluer favorablement le contentieux franco-comorien sur Mayotte. Force est de constater que le Président Ikililou, a marqué pour l’histoire, les années de sa législature, du sceau de l’incompétence, et surtout du meilleur agent de la « françafrique », pour le grand malheur de Mwali (son île natale) et des Comores (son pays).
Cela étant, le CDISCOM continue de plus bel à se battre à fer émoulu pour toujours promouvoir la démocratie, la justice, les libertés démocratiques, le développement etc.
LE 04 MAI 2016