Certes, tous nos villes et villages ont connu cette période de violence politique mais, grâce au climat démocratique qui prévaut dans notre...
Certes, tous nos villes et villages ont connu cette période de violence politique mais, grâce au climat démocratique qui prévaut dans notre pays, elle reste derrière nous du moins, elle est négligeable dans les autres îles de l’archipel des Comores hormis Anjouan.
Le comportement de certains militants de juwa au cours de l’investiture du gouverneur à Anjouan nous rappelle que le chemin reste encore long pour une démocratie apaisée dans la deuxième île des Comores. Néanmoins, il faut rester confiant et reconnaître que le leader de juwa n’a pas apprécié le comportement de ses militants et il l’a fait savoir par ses gestes de refus à ce comportement sauvage d’un autre temps. En fait, l’ancien Raïs et leader charismatique incontestable, a montré encore sa hauteur d’un homme d’état contrastant avec les prétendus opportunistes qui se font remarquer dans les rues et sur les réseaux sociaux par les insultes et l’agressivité d’un temps révolu.
En fait, en tant que Comorien originaire d’Anjouan, je ne suis pas fier du comportement agressif de mes compatriotes en rapport avec les dernières élections.
En effet, les inégalités sociales insupportables et les injustices dans notre île expliquent la souffrance d’une frange importante de la population, en quête d’une solution idéale pour améliorer la qualité de sa vie. Sans légitimer ni justifier la violence politique à Anjouan, il paraît évident que la responsabilité des gouvernements successifs est engagé dans cette barbarie. Et, ils assument une grande responsabilité dans la dérive de la jeunesse Anjouanaise.
Il est inacceptable que des jeunes Anjouanais et prétendus cadres passent leur temps sur les réseaux sociaux à s’insulter et attiser la haine entre citoyens.
Au moment où chacun doit mettre un peu d’eau dans son vin pour panser les plaies héritées d’un passé douloureux de notre île caractérisé par la haine, il n’est pas normal de diviser davantage les communautés au risque de réveiller des rancœurs qui n’ont plus droit de cité dans une société civilisée.
Il ne faut pas occulter le fait que nous vivons sur une île instable par rapport à sa propre histoire faite d’humiliations et d’injustices lesquelles étaient entretenues par un pouvoir dominant et peu soucieux de la souffrance du peuple. Par conséquent rien n’est moins sûr sur cette île et tout peut arriver à tout moment.
N’en déplaisent à ses détracteurs, l’ancien Raïs, par son charisme représente une chance pour rassembler les Anjouanais en particulier et les comoriens en général. Il serait regrettable que la brutalité vienne des militants qui se réclament de juwa, alors qu’ils ne représentent pas les valeurs d’unité et de respect incarnées et défendues par l’ancien Raïs. D’ailleurs lors de son allocution lors de l’investiture gâchée par une horde de jeunes indisciplinés, il n’a pas manqué l’occasion de défendre les valeurs morales qui le caractérise.
Espérons qu’Anjouan prendra le même chemin vers une démocratie apaisée à l’instar des autres îles sœurs où les élections et les investitures se sont déroulées dans une bonne ambiance dans le respect des uns et des autres.
Docteur Abdou Ada Musbahou
Chirurgien
Des hôpitaux