Les opérations électorales de l’élection présidentielle et le 2eme tour des élections des gouverneurs des iles autonomes de ce 10 avril 2...
Les opérations électorales de l’élection présidentielle et le 2eme tour des élections des gouverneurs des iles autonomes de ce 10 avril 2016 ont pris fin depuis dimanche soir. Les opérations de dépouillement ont fini et les plis contenant les résultats sont progressivement transmis aux instantes habilitées. Selon le code électoral, les documents électoraux établis par les responsables des bureaux de vote, sont transmis à 5 institutions. Les documents électoraux sont constitués au niveau du Bureau de vote en cinq (5) enveloppes inviolables.
Ces enveloppes inviolable sont destinés à la CENI (Commission Nationale Electorale Indépendante), à la Cour Constitutionnelle, au Ministère en charge des élections, à la CEII et à la CECI. En principe ces enveloppes inviolables sont déposées le soir même du scrutin au siège de la CECI par les Présidents des Bureaux de Vote. La CECI se charge de les transmettre à la CEII qui à son tour les transmet à la CENI. Celle-ci se charge de transmettre les enveloppes inviolables destinées à la cour constitutionnelle et celles destinées au Ministère en charge des élections.
Pour l’ instant, les résultats provisoires se font toujours attendre. Comme la nature a horreur du vide des résultats fantaisistes sont publiés par les quartiers généraux des candidats, les réseaux sociaux et les sites internet. Les opérations de centralisation des résultats qui sont en cours sont lentes. Elles nourrissent des inquiétudes de la part des partis politiques de l’opposition qui craignent encore une fois, une tentative de détournement des suffrages exprimés.
Ailleurs, avec des pays qui ont milles fois la superficie de notre territoire, le soir même du scrutin, on connait le vainqueur des élections, chez nous, avec 300 000 électeurs, il faut attendre des jours et des jours pour connaitre les résultats des scrutins. Le processus prévu par le code électoral pour centraliser les résultats est lourd, anachronique et archaïque. Comme lors des précédents scrutins, cette étape de la centralisation des résultats demeure lente, chaotique et désorganisée. Le palais du peuple qui abrite ces opérations de centralisation est comme une ruche. Les principaux acteurs du processus électoral s’y retrouvent pour la collecte des informations. Les enveloppes y sont acheminées et celles des iles arrivent toujours avec du retard.
Les résultats issus des opérations de dépouillement dans les bureaux de vote commencent à tomber et comme à chaque élection, chaque camp clame sa victoire. Ce qui est sûr, le futur locataire de Beit-Salam n’aura pas la majorité des voix des Comoriens comme ses prédécesseurs. En effet, les scrutins qui viennent de se dérouler ont démontré encore une fois, le faible enrôlement de la population, dans les listes électorales. L’opération de bio métrisation des listes électorales a abouti au recensement de près de 301 000 lectures personnes sur les 400 000 personnes attendue, soit un écart de plus de 100 000 électeurs qui n’ont pas été recensés.
De 2010 à 2016 les bureaux vote ont perdu plus du deux tiers de leurs inscrits. Certains bureaux qui avaient dans le passé plus de 600 électeurs de votants se sont retrouvés avec une centaine d’électeurs inscrits lors de ce scrutin, voire moins. En outre, le tiers des cartes électorales établies avec beaucoup de retard, n’a pas été distribué. Des milliers de cartes électorales non distribuées ont été visibles dans la plupart des bureaux de vote ce dimanche et la CENI, les CEII et les CECI ont failli dans leur mission de distribution de ces cartes.
Ainsi, encore une minorité de la population a voté pour la majorité des électeurs qui n'était pas recensée ou ne disposait pas de cartes d'électeurs. Notre futur Chef de l'Etat sera choisi par la minorité des électeurs inscrits sur les listes électorales. Par ComoresDroit