Il y a de cela trois ans je refaisais le monde avec un ami. On a parlé actualité internationale soudain est venu le moment où l’on devait p...
Il y a de cela trois ans je refaisais le monde avec un ami. On a parlé actualité internationale soudain est venu le moment où l’on devait parler des Comores, Je lui ai dit que Mamadou allait sans doute se présenter aux présidentielles en 2016 et se faire élire d’une manière ou d’une autre quand bien même son bilan ne plaide pas pour lui.
Cet ami, connaissant l’incompétence notoire de Mamadou de me demander ce qui me fait croire cela et comment une telle faillite politique pouvait-elle présider aux destinées des comoriens pendant une période de cinq ans.
C’est ainsi que je lui disais qu’une telle élection serait non pas le fruit du peuple comorien qui saisit parfaitement bien l’incompétence de Mamadou mais de ce qu'on aime à appeler "la communauté internationale".
Quelle communauté internationale ? celle dont on parle ici ce sont principalement les institutions de Bretton Woods - comprendre FMI et Banque Mondiale -. Aussi certains bailleurs de fonds (là aussi on parle finance) comme l'Union européenne. On me dira pourquoi ces institutions parient non pas sur le peuple comorien mais sur leur soldat Mamadou et vice versa. La réponse est tout simplement que c'est Mamadou leur comptable attitré aux Comores.
Là vient l’intérêt politique de se poser la question de cet homme qui quasiment depuis notre indépendance a été aux manettes de la finance et de l'économie de notre pays. Cet homme est un suppôt de la finance internationale aux Comores. Il n'a aucune vision politique. Aucune sensibilité politique. Ce qu'il sait faire c'est faire des calculs et présenter la copie à la finance internationale ; raison pour laquelle je parle de comptable mais pas de politicien.
Un politicien c'est quelqu'un dont le rôle principal est de résoudre les problèmes de la cité. Qui comprend les problèmes de son peuple ; qui prend le pouls des conditions de vie de son peuple pour essayer de régler ses problèmes. Ce qui est le contraire de Mamadou. Un technocrate qui ne pense qu’en chiffre.
Cet homme (Mamadou) aux manettes de la finance et de l'économie depuis plus de 20 ans (de toute ma vie j'ai toujours entendu parler de Mamadou aux finances et à l'économie des Comores) n'est pas en mesure de parler d'une seule réalisation de ses deux départements ministériels qui ont été à même d’élever le niveau de vie du comorien moyen. Lorsque le peuple lui parle des conditions difficiles de vie, de la pauvreté qu’il vit au quotidien Mamadou lui rétorque économie et finance en empruntant le jargon de ses mandants de la finance internationale (IPPTE, déficit, croissance, dette, effacement de dette, nationalisation etc.). Des concepts qui ne répondent à aucun des problèmes urgents que font face les comoriens.
Mamadou est un technocrate qui s'entend parler lorsqu'il parle économie ou finance. Son interlocuteur et mandant c'est la finance internationale. Il n'est pas en phase avec les problèmes des comoriens. Il s'occupe de résoudre les problèmes (comprendre calculs) de la finance internationale pendant que les comoriens vivent comme à l'âge de pierre au 21eme siècle. Comment peut-on concevoir qu'un peuple qui très majoritairement utilise le bois pour cuire sa nourriture, des fosses sauvages artisanales comme sanitaires, bougie pour s'éclairer, l'eau de pluie pour s'abreuver quand le climat et clément, le japawa (bateaux de fortunes) pour échapper de la misère (sanitaire, vitale) puisse élire un homme qui a failli dont le rôle était initialement d’améliorer ses conditions de vie ?
Le peuple comorien n'est pas dupe. Ce Mamadou comprenant qu'il n'a aucune base populaire parie à son tour sur « sa » communauté internationale (Bretton Woods, UE etc.). Cet éclairage nous permet de comprendre les enjeux actuels aux Comores. Il nous permet de décoder le langage de cette communauté internationale (UE et consorts) dans ce processus électoral. Ainsi, Mamadou est dépeint par les relais médiatiques de ce gang financier internationale comme le réformateur (mon œil !), le seul qui élève le débat politique dans ces élections présidentielles pendant que les autres candidats s'invectivent sur des sujets inutiles. Aussi, quand on apprend que l'union européenne introduit un recours à la cour constitutionnelle pour contester les résultats des élections on comprend pour qui roule cette supposée communauté internationale (Cf. Jeune Afrique). Cette Union européenne se fout de la gueule de qui ? Seule les candidats dans le processus électorale sont habilités à introduire un recours mais pas un observateur.
En même temps, quand on connait un tant soit peu cette union européenne on ne s’étonne pas de cette manœuvre. L’union européenne qui est une bureaucratie s’est toujours moquée des peuples, de leurs volontés. Il faut voir comment elle a traité le peuple grecque après l’élection de Alexis Tsipras. Lui indiquant qu’il n’a pas élu le bon leader (comprendre le leader servile).
On comprend donc que cette forfaiture n'a de but que de tordre la main de la cour constitutionnelle qui je l’espère ne se laissera pas intimider par la mafia financière internationale et cette union européenne technocratique et antidémocratique.
Mohamed FAHAD
Etudiant en Master II Diplomatie et relations internationales,