Au lendemain de la publication des résultats de la primaire de l’élection présidentielle, le colonel Azali qui s’est retrouvé in extremis 3...
Au lendemain de la publication des résultats de la primaire de l’élection présidentielle, le colonel Azali qui s’est retrouvé in extremis 3ème à quelques encablures de Maître Fahami, s’’est posé deux questions :
1- Comment éviter coûte que coûte le recomptage et éliminer ainsi le spectre de ce Fahami qui pourrait m’évincer de cette troisième place ?
2- Comment s’allier avec Sambi, seule chance de redevenir président ?
Pour le militaire de carrière qu’il fut, la première question n’a pas été d’une difficulté insurmontable: il a appris longuement l’art de l’infiltration, du noyautage de l’adversaire et de la diversion.
Pour cela, il fit appel à son vieil ami Bolero et lui tena ces propos :
Bolero, voilà ce qu’on va faire. Toi, tu es déjà à la présidence, désinforme à outrance, fais tout pour que le fossé entre Ikililou et Sambi se creuse davantage, rendant impossible tout soutien éventuel de Sambi à Mamadou. Quant à moi, je vais infiltrer le ‘’ Narawaze’’, d’ailleurs mon beau frère Ibrahim Hissane y est déjà. Je vais m’asseoir tous les jours avec eux, protesté avec eux, et finalement les lâcher à quelques jours du scrutin. Aussitôt les deux missions entamées, Azali appela Sambi et les deux hommes se rencontrèrent. Bien sûr, c’est Azali qui parla le premier :
Fundi, je vais redevenir président. Et Fundi de répondre, tu redeviendras président mon fils, et cela à deux conditions.
Premièrement, tu appliqueras tout mon programme politique, économique et religieux. Secundo, tu me permettras de fouetter Ikililou. Azali aussitôt répondu avant que Sambi ne finisse : Fundi, je ferai tout ce que tu voudras, tout ce que tu me demandes et même ce que tu ne peux pas me demander. Et c’est quoi mon fils ? Tu seras Imam de ce pays. Et ton ami Fundi Toihir, interrogea Sambi. Qu’est-ce que tu en feras puisque quand il y aura un Imam, il ne peut pas y avoir de Mufti. Azali acquiesça et dit : de toute façon c’est une élection et ce Toihir ne peut rien m’apporter étant donné qu’il est de Ntsoudjini.
Un penseur disait qu’en politique il ne faut pas tout se rappeler et ne surtout pas tout se dire car souvenez-vous qu’en 2006, Sambi jeta en prison sous prétexte de détournement tous les proches d’Azali. Et pour ce dernier, tous ceux-là l’ont mérité sauf Idarousse. Idarousse est le neveu d’Azali, fils aîné de sa sœur, un garçon que ses détracteurs appelaient aux temps de son oncle, le ‘’ Régent de la République’’.
L’épisode de la prison fut atroce pour son oncle Azali ety pour Idarousse. Celui-ci en est sorti meurtri et son père fut par la suite emporté de maladie et sans aucun doute de chagrin. Pour qui connait Azali, la rancune est une vertu ( dixit Appache de Foumbouni). Et c’est pour cela qu’il a omis volontairement de faire allusion de cette histoire à Sambi lors de leurs retrouvailles. Et Sambi ne le suit pas. A la sortie de l’entretien, un proche d’Azali lui murmura à l’oreille la question : pourquoi tu n’as pas parlé de ce qu’il a fait à Idarousse. Le colonel répondit : ‘’chaque chose en son temps. Et comme dit dit l’adage, la vengeance est un plat qui se mange froid’’.
Abdillah Mohamed