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A deux jours de la proclamation des résultats définitifs des élections par de la cour constitutionnelle(CC), le président de la CENI a organisé une conférence de presse à l’insu des membres de cette institution pour se plaindre du déroulement du scrutin à Anjouan. Pourtant, elle avait 5 jours, après l’annonce des résultats provisoires, pour déposer son recours auprès la Cour constitutionnelle, comme tous les candidats.
Interrogé par la radio Labaraka Fm, Mr Latuf, membre de la CENI et expert des questions électorales, a indiqué que le communiqué de presse que Jazza vient de publier n’engage aucunement la Commission Electorale Nationale Indépendante. Selon Mr Latuf, ce n’est pas le moment approprié, pour un président de la CENI d’inviter la presse pour parler d’élection. Il estime que la CENI a déjà fait son travail et a publié les résultats obtenus. Maintenant, il reste à la CC d’étudier les plaintes de toutes les parties concernées par le processus électoral.
Il a également indiqué que Djazza a pris cette décision de parler à la presse de son plain gré, avec la complicité de quelques membres de la CENI dont il ignore les motivations, dans le seul but d’influencer la décision de la CC. Toutefois, d’après ce membre de la CENI, il reste confiant que la CC ne se laissera pas influencer par ce genre de manœuvres. Et quand on analyse cette attitude de Djazza, on comprend très bien qu’il a failli à sa mission qui consistait à faire gagner Mohamed Ali Soilihi. Nous savons tous dans quelles conditions Mr Djazza a publié les résultats provisoires. En effet, il a fallu attendre l’intervention du chef d’Etat major pour que ces résultats soient publiés. Aujourd’hui, le patron de cette commission cherche un moyen de s’excuser auprès de son client, Mamadou, en faisant semblant d’être de son côté, même après avoir usé toutes ses cartes sans résultat positif.
Un autre membre de la CENI en la personne de Zola a également été interrogé par cette même radio sur la question d’Anjouan. En fait, c’est lui qui a été envoyé dans cette île en tant qu’observateur et superviseur de la CENI. Quand on lui a posé la question sur la conférence de presse organisée par Mr Djazza, il a réagit de la même façon que son collègue Latuf. Mr Zola n’a pas caché son mécontentement par rapport à l’attitude de son patron. Il a indiqué par ailleurs que la plupart des membres de la CENI n’ont jamais eu connaissance de la rédaction de ce communiqué : ils l’ont appris après parution dans la presse.
Il faut savoir que Zola est le seul membre de la CENI capable de répondre aux questions relatives au déroulement du scrutin à Anjouan. C’est pourquoi, le journaliste en a profité pour lui poser un certain nombre de questions permettant de mettre la lumière sur ce qui s’est passé réellement dans cette île le 10 avril 2016.
En ce qui concerne le saccage des urnes, Mr Zola a indiqué qu’aucun candidat n’a participé à cela. C’est la population elle-même qui s’est révoltée après avoir constaté qu’il ya eu bourrage des urnes dans certains bureaux de votes. Selon ce membre de la CENI, il est difficile d’identifier les acteurs de ces actes puisqu’il ne s’agissait pas d’un groupe de 10 ou de 20 personnes mais d’une foule toute entière qui a participé au saccage de ce matériel. En ce qui concerne la prétendue complicité du candidat Salami dans cette affaire, Mr Zola n’a pas exclu une éventuelle implication des partisans de Juwa mécontents, mais il n’a pas la certitude que ces derniers aient pu agir sous ordre de Mr Salami. Il faudrait ouvrir une enquête impossible pour pouvoir justifier la présence de ce candidat dans toues ces bureaux de vote au même moment.
Quand on lui a posé la question sur la reprise du vote dans les bureaux dont l’activité a été suspendue, Mr Zola a clairement précisé que ce vote avait repris plus tard dans la journée sans la connaissance de la CENI. Ça s’est passé notamment à Vouani et à Lingoni où les gens ont réussi à faire voter pus de 600 personnes en moins d’une heure. C’est là où on a constaté des procès verbaux indiquant que tout le monde a voté pour un seul candidat. Ce qui est paradoxale pour ne pas dire anormale. Mais seule la CC en décidera.
Pour ces deux membres de la CENI interrogés par Labaraka Fm, Mr Dazza a bien utilisé le tampon de la commission et sa signature en tant que président mais le communiqué qu’il a publié ainsi que son contenu n’engagent en aucun moment la CENI. Il faut alors se poser la question de savoir pourquoi Djazza cherche t-il encore à se mêler d’un dossier qui n’est plus sous sa juridiction? De quel droit le président de la CENI se permet-il de faire des commentaires officiels sur des élections dans cette période d’attente des résultats définitifs ? Veut-il encore essayer de jongler au moment où le ballon ne se trouve plus dans son terrain ? Que Mr Djazza laisse la CC faire son boulot. Il a déjà sifflé la fin du match et tout le monde connait l’équipe qui a gagné. Il ne reste plus que quelques heures pour que la coupe soit remise au champion. Par Youssouf Ben
