Dans l’histoire politique des Comores depuis sa décolonisation en 1975, c’est la première fois que le pouvoir en place perd les élection...
Dans l’histoire politique des Comores depuis sa décolonisation en 1975, c’est la première fois que le pouvoir en place perd les élections. C’est un réveil citoyen et une prise de conscience des électeurs comoriens, qu’il faut saluer. Nous constatons sans un esprit partisan que les comoriens sont en avance en matière d’esprit démocratique; en revanche les politiques Comoriens marchent à reculons sur le processus du choix du peuple à chaque scrutin. Ce vote du changement remonte depuis les dernières élections législatives et cantonales, l’opposition les a gagnées mais le pouvoir en place a procédé à un tripatouillage au palais du peuple afin de garder la majorité parlementaire donc le message du peuple à l’égard du pouvoir en place, a été brouillé.
Aux Comores depuis belle lurette des politicards en quête du pouvoir se déclarent toujours démocrates en marge du pouvoir, mais une fois aux manettes , ils ne lient jamais les paroles aux actes; et n’admettent pas le verdict des urnes, d’où les fraudes électorales organisées à chaque scrutin pour garder toujours le pouvoir. Nous assistons à un tremblement de terre politique pour le camp de Mohamed Soilihi, car les trois candidats du pouvoir aux élections des gouverneurs ont été laminés et Mamadou et Msaidié ont misé tous les moyens, y compris illégaux pour gagner les présidentielles afin de garder pour cinq ans encore le pouvoir; c’est un pari perdu. Le hold-up électoral du premier tour avec les 104 pour cent a provoqué un coup de tonnerre sur l’ opposition , mais aussi sur la société civile . Le refus du recomptage et le mépris du candidat du pouvoir à l’ égard des manifestants anti-fraude ont abouti à des accords signés par le pouvoir et l’opposition pour se prémunir des éventuelles fraudes pour le second tour.
Cette détermination anti-fraude a été payante car le bouillant Msaidié a tout tenté pour récidiver le coup du premier tour. C’est sous les injonctions du chef d’Etat- major que le fameux docteur Djaza, président de la CENI complaisant du camp Mamadou, sous le coup de l’énervement a publié malgré lui les résultats provisoires qui créditent 40.98 pour cent pour Azali et 39.87 pour Mohamed Ali Soilihi. En observant Djaza, on peut dire que la publication de ces résultats lui est resté dans la gorge, car il est partisan comme tant d’autres du camp du pouvoir, et au mépris du code électoral d’ organiser des élections partielles qui pourraient donner la victoire à Mamadou .
Pour ses partisans , c’est un déluge qui s’abat sur leur camp ; les millions distribués pour acheter ces électeurs miséreux n’ ont pas apporté les résultats espérés. Mamadou et Msaidié ont perdu leur pari, c’est à-dire de garder le pouvoir coûte que coûte, car la perte du pouvoir avec les délices qui vont avec sont une pilule difficile à avaler. Pour eux une lutte à mort est possible par des arguties juridiques afin de renverser la situation à un candidat aux abois qui sent que le pouvoir est en train de lui échapper. La victoire du candidat de l’opposition au détriment du candidat du pouvoir est le triomphe du peuple comorien qui veut du changement et non la continuité.
Le pouvoir change de camp et les politiques comoriens doivent comprendre que la confiance du peuple, ça se mérite, mais ça ne s’achète pas et se gagne par des réalisations concrètes du peuple. L’alternance politique vient d’être réalisé par le réveil et la prise de conscience du peuple. La démocratie est un régime politique qui peut s’appliquer dans toutes les sociétés à condition que l’élite et le peuple l’enracinent et la consolident.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY ©habarizacomores.com