Discours du président de l'Union de Comores Comoriennes, Comoriens, Mes Chers Compatriotes, Le 10 avril 2016, les Comoriens se...
Discours du président de l'Union de Comores
Comoriennes,
Comoriens,
Mes Chers Compatriotes,
Le 10 avril 2016, les Comoriens se sont rendus massivement aux urnes, dans le calme et la sérénité, pour accomplir leur devoir civique et élire le futur Président de la République et les Gouverneurs des Iles Autonomes.
Le peuple comorien a ainsi démontré au monde entier, sa sagesse et sa maturité politique que je tiens à saluer ici.
Je voudrais ainsi, mes Chers Compatriotes, vous adresser mes sincères félicitations pour ce comportement exemplaire qui atteste, une fois de plus, de l’ancrage de la démocratie dans notre pays.
Je tiens également à saluer les différentes institutions qui n’ont ménagé aucun effort pour la tenue de ce rendez-vous important de la vie politique des comoriens; je pense notamment au Gouvernement de l’Union, à la CENI et aux forces de défense et de sécurité.
Je pense également à la société civile, à la presse locale et étrangère ainsi qu’à la Communauté Internationale qui ont tous accompagné le processus électoral.
Mes Chers Compatriotes,
Nous entrons dans la phase finale du processus électoral qui va nous permettre de connaître le Président de l’Union et les trois Gouverneurs des Iles Autonomes, pour les cinq années à venir.
Cet exercice, nécessairement complexe, s’est traduit par un long débat social et politique qui s’est ouvert depuis le 21 janvier 2016.
L’ensemble des parties prenantes de notre société ont pu s’exprimer, les ambitions se sont affirmées, et les projets de sociétés se sont dévoilés.
J’ai pris l’engagement de tenir, contre vents et marées, ce rendez-vous politique majeur, qui est le fondement même de la démocratie, et de respecter le calendrier électoral.
Mon mandat arrivant à son terme, il est de ma responsabilité de veiller à ce que la transition s’opère dans les meilleures conditions, et que toutes les forces politiques du pays puissent s’exprimer, afin que le peuple puisse désigner celle ou celui qui lui semble le plus apte à gouverner.
Tel était mon premier engagement, et j’estime l’avoir tenu.
Cependant, mes Chers Compatriotes, une élection démocratique transparente, ne se limite pas à la liberté d’expression des uns et des autres, à l’organisation des meetings ou encore au dévoilement des projets politiques.
Pour organiser une élection démocratique digne de ce nom, il est nécessaire de fixer des règles du jeu équitables et de garantir leur respect. Cet engagement je l’ai également tenu.
En outre, j’ai ouvert l’élection à la Communauté Internationale afin qu’elle puisse exercer son rôle d’observateur critique, comme il est de tradition, dans les pays en développement.
J’ai mis en place un cadre de concertation, ouvert à l’ensemble des partis politiques afin qu’ils puissent suivre et contrôler toutes les étapes du processus électoral.
J’ai renoncé à prendre part au débat politique alors que mes amis politiques et même mes proches intimes y étaient engagés.
Je me suis abstenu de prendre parti, comme jamais aucun Président ne l’a fait avant moi.
J’ai gardé cette attitude, au nom de l’impartialité et en ma qualité de Garant des institutions républicaines et de l’Unité Nationale.
Tout au long du processus électoral, j’ai été attentif aux revendications des uns et des autres, et j’y ai accédé, lorsqu’elles étaient fondées.
Entre les deux tours, j’ai été jusqu'à repousser la date de démarrage de la campagne électorale, afin qu’on puisse réunir toutes les conditions nécessaires à la tenue d’une élection libre et démocratique.
En effet, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, pour que le choix de nos compatriotes puisse s’exprimer, dans la liberté et le respect d’autrui.
Ainsi, comme vous le savez, la CENI a publié, le 15 avril dernier, les résultats provisoires et les a transmis à la Cour Constitutionnelle, l’arbitre ultime de cette compétition républicaine.
J’exhorte, alors, toute la population à garder son calme et à faire confiance à ce Juge du contentieux électoral, de notre pays.
Je lance un appel solennel aux candidats et à leurs états-majors, pour qu’ils soient à la hauteur de leurs engagements, à la hauteur du mandat présidentiel qu’ils briguent aujourd’hui, en respectant la volonté du peuple et l’expression des institutions qui nous régissent.
Il est inacceptable que des discours qui attisent la haine entre les Comoriens ou des gestes qui relèvent de la menace, soient le mode de communication des personnalités qui prétendent gouverner demain, notre pays.
Je le dis haut et fort, ici, que la République sera intraitable face à tous ceux qui souhaiteront, d’une façon ou d’une autre, menacer la paix et la sécurité de nos concitoyens.
Je mettrai tous les moyens de l’Etat, pour que l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, sur les élections soit respecté, car notre pays a, comme à l’accoutumée, besoin de promouvoir sa jeune démocratie, garant de notre stabilité, et d’hommes épris de paix et animés de bonne volonté, pour présider aux destinées de son peuple.
Par ailleurs, je tiens à remercier la Communauté Internationale, pour l’assistance qu’elle nous apporte, pour l’expérience qu’elle nous fait partager et pour le recul qu’elle nous permet de prendre du fait qu’elle n’est pas impliquée dans le débat partisan.
Elle est là, parce que l’Etat comorien le lui a demandé. Elle nous accompagne sur le plan technique et sur le plan financier.
Ces élections se sont déroulées sans aucun souci matériel parce que cette Communauté internationale, que ce soit dans le cadre bilatéral, ou multilatéral, est allée jusqu’au bout de ses engagements, en accompagnant les efforts du Gouvernement.
Par conséquent, je tiens à lui renouveler, encore une fois, nos sincères remerciements et notre profonde gratitude.
Mes Chers Compatriotes,
J’ai la ferme intention de mener mon mandat jusqu’à son terme, dans la sérénité et la stabilité.
J’entends léguer à mon successeur une démocratie apaisée, un pays uni et stable, capable de poursuivre les efforts engagés pour le développement économique de notre pays.
Je compte sur vous, sur votre sagesse, sur votre patriotisme et sur votre attachement à la paix et à la stabilité pour honorer ces objectifs majeurs.
- Vive la République,
- Vive l’Union des Comores dans la paix, la stabilité et la concorde,
- Qu’Allah bénisse et protège notre chère patrie.
- Je vous remercie.
26 avril 2016 - Par B.S