Le mouvement de grève se poursuit à Mayotte, toujours paralysée par des blocages routiers. Une délégation entame des pourparlers ce vendredi...
Le mouvement de grève se poursuit à Mayotte, toujours paralysée par des blocages routiers. Une délégation entame des pourparlers ce vendredi, au ministère des Outre-Mer, pour réclamer les mêmes droits qu'en métropole.
L’île de Mayotte a le regard tourné vers Paris. Trois syndicalistes mahorais se sont déplacés dans la capitale ce vendredi. Ils sont notamment reçus par la ministre des Outre-Mer George-Pau Langevin et Ericka Bareigts, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité réelle, pour négocier une sortie de crise. Les grévistes réclament une application immédiate du code du travail national, des prestations sociales alignées sur la métropole et des mesures pour l’attractivité du territoire.
Malgré l’injonction du préfet de lever les barrages et l’arrivée de renforts, de nombreux axes routiers restent bloqués. Certaines communes éloignées du chef-lieu, Mamoudzou, commencent à souffrir d’une pénurie. Faute de pouvoir être approvisionnées, les grandes surfaces et les supérettes sont désormais presque vides. De nombreux salariés sont dans l’incapacité de se rendre sur leur lieu de travail. Une centaine d’entre eux est menacée de chômage partiel. Des collectifs de travailleurs exaspérés envisagent de déposer une plainte pour «entrave à la liberté du travail». Certains ne sont plus payés depuis le début du mouvement. D’autres dorment dans leurs voitures depuis plusieurs nuits.
Dans le 101e département français, l’ancienneté professionnelle n’est prise en compte qu’à partir de 2009. «Il faut imaginer qu’il y a ici des personnes qui ont commencé leur carrière dans les années 70, qui ont trente ans d’ancienneté et ne touchent que 300 euros ou 400 euros de retraite dans une île où la vie est très chère», s’indigne Frédéric Muller, qui a prévu une réunion samedi après-midi pour décider de l’avenir du mouvement.
Depuis le 30 mars, les grévistes réclament l’égalité réelle, à savoir une égalité de traitement entre Mayotte et les autres départements français. Le département ne bénéficie pas des mêmes prestations sociales ou du même code du travail que les citoyens métropolitains. Les salariés mahorais sont encore aux 39 heures, le Smic local ne s’élève qu’à 7,30 euros de l’heure contre 9,67 euros en métropole. Une étude de l’Insee dévoilée jeudi, estime que le coût de la vie à Mayotte est supérieur (+6,9%) que dans les autres départements, alors même que 85% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Amandine Debaere Correspondance à Mayotte - liberation.fr
Au ministère des Outre-Mer, ce vendredi. Photo Thomas Samson. AFP |
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A Mayotte, les contestataires ont appelé à maintenir le mouvement tant que les discussions avec le gouvernement n’ont pas abouti. «Nous ne pouvons pas mettre fin à un mouvement de cette longueur, de cette ampleur, sans avoir de réels engagements, explique Frédéric Muller, membre de l’intersyndicale et secrétaire Snep-FSU. Il ne faut pas que cette rencontre ne soit qu’une mascarade. Nous voulons un échéancier précis ou des engagements fermes. Il y a des points symboliques sur lesquels nous ne voulons pas céder.» La principale mesure attendue porte sur la reconnaissance de l’ancienneté des salariés.Malgré l’injonction du préfet de lever les barrages et l’arrivée de renforts, de nombreux axes routiers restent bloqués. Certaines communes éloignées du chef-lieu, Mamoudzou, commencent à souffrir d’une pénurie. Faute de pouvoir être approvisionnées, les grandes surfaces et les supérettes sont désormais presque vides. De nombreux salariés sont dans l’incapacité de se rendre sur leur lieu de travail. Une centaine d’entre eux est menacée de chômage partiel. Des collectifs de travailleurs exaspérés envisagent de déposer une plainte pour «entrave à la liberté du travail». Certains ne sont plus payés depuis le début du mouvement. D’autres dorment dans leurs voitures depuis plusieurs nuits.
Dans le 101e département français, l’ancienneté professionnelle n’est prise en compte qu’à partir de 2009. «Il faut imaginer qu’il y a ici des personnes qui ont commencé leur carrière dans les années 70, qui ont trente ans d’ancienneté et ne touchent que 300 euros ou 400 euros de retraite dans une île où la vie est très chère», s’indigne Frédéric Muller, qui a prévu une réunion samedi après-midi pour décider de l’avenir du mouvement.
Depuis le 30 mars, les grévistes réclament l’égalité réelle, à savoir une égalité de traitement entre Mayotte et les autres départements français. Le département ne bénéficie pas des mêmes prestations sociales ou du même code du travail que les citoyens métropolitains. Les salariés mahorais sont encore aux 39 heures, le Smic local ne s’élève qu’à 7,30 euros de l’heure contre 9,67 euros en métropole. Une étude de l’Insee dévoilée jeudi, estime que le coût de la vie à Mayotte est supérieur (+6,9%) que dans les autres départements, alors même que 85% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Amandine Debaere Correspondance à Mayotte - liberation.fr