La candidature de Fahmi Saïd Ibrahim était celle d’une alliance forte entre deux formations politiques dont celui de l’ex-président Sambi. ...
La candidature de Fahmi Saïd Ibrahim était celle d’une alliance forte entre deux formations politiques dont celui de l’ex-président Sambi. Lors des primaires, le PEC s’est vu recouvert d’un tissu vert aux étoiles jaunâtres du parti JUWA. Après les résultats du premier tour, la cour constitutionnelle a confirmé l’élimination de Fahmi. C’est ainsi que cette disqualification surprise a incité les partisans de JUWA à se joindre aux candidats de l’opposition pour revendiquer ensemble la révision de ces résultats controversés.
Le recomptage des voix est alors devenu la condition exigée par les partis lésés par la décision de l’autorité électorale. Ce qui a donné naissance au fameux mouvement « Nariwazé ». Et Le parti JUWA en avait même fait une condition obligatoire pour une alliance avec un candidat au second tour. Mais après la signature, par certains ténors de ce mouvement, d’un protocole d’accord visant à renforcer la sécurisation du second tour, « Nariwazé » a perdu une grande partie de sa force.
Convaincus que le scrutin du 10 avril 2016 aura, les responsables du parti JUWA ont pris la décision de faire alliance avec la CRC pour soutenir la candidature d’Azali. Par ailleurs, l’accueil spectaculaire de ce leader charismatique à Anjouan, par les anjouanais et les militants de JUWA, hier, a provoqué un violent séisme au sein de l’UPDC si bien que Msaidié et ses collaborateurs courent à la vitesse d’un TGV pour rechercher des militants de JUWA et l’argent coule à flot mais le but est loin d’être atteint. Certains alimentent des rumeurs selon lesquelles, c’est le JUWA d’Anjouan qui collabore avec Azali en se basant sur les positions personnellement ambitieuses et impuissantes de Barwane et Sidi.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’y a pas de JUWA anjouanais. Il s’agit d’un parti national bien structuré et dont les électeurs sont attentifs aux décisions que prennent les responsables. D’autre pensent également que Nariwazé est une partie de JUWA qui s’oppose à cette alliance avec la CRC. Mais non ! Le reste de ce mouvement (Nariwazé) n’est rien d’autre qu’une coquille qui recouvre, encore une fois, le parti PEC de Fahmi Saïd Ibrahim. En effet, la popularité de ce parti est affaiblie par cette alliance stratégique qui était censé conduire leur leader à Beit-Salam. Mais en politique, il faut prendre des risques et c’est le prix à payer. Aujourd’hui, ce parti n’a plus besoin d’être l’ombre de ce soleil. Il préfère manifester sa déception et mener son combat en utilisant « Nariwazé » comme slogan.
Il faut dire qu’Azali confirme sa position de favori pour cette élection et les raisons sont multiples :
- Sur le terrain, Mamadou reste le candidat le plus contesté. On n’a pas besoin d’être diplômé en science politique pour le voir.
- Autour de Mohamed Ali Soilihi, la confusion est totale.
- Les électeurs qui voteraient Mamadou par intimidation sont désormais entrain de voir ailleurs
- UPDC a effectué une opération d’auto-sabotage de son meeting à Mbatsé Mohéli : C’est une preuve que la division de ce parti est réelle et il risque l’explosion au lendemain du prochain scrutin
- Les partisans de Juwa, les fideles de Sambi et les anjouanais sont déterminés à se rendre en masse dans les urnes pour sanctionner le régime actuel. Car, Ils ont très bien compris les manœuvres de Houmed Msaidié. Et le rêve d’une victoire assurée, pour cet homme, est en entrain de se briser au fur et à mesure.
- La plupart des alliés de Mohamed Ali Soilihi ont trahi leurs électeurs en choisissant de s’allier à au candidat le plus mauvais et impopulaire. Il est incertain que leurs propres familles suivent leur consigne de vote. Et encore moins leurs militants.
- Les nouvelles mesures de sécurisation du second tour sont défavorables au candidat du pouvoir : sa victoire serait celle de la corruption et de la fraude
Un certains nombres de questions se posent :
- Pourquoi Sambi ne s’est pas prononcé personnellement en faveur d’Azali mais qu’il a laissé ses collaborateurs et responsables de son parti s’en occuper ?
- Le PEC serait-il entrain de vivre ses derniers instants de collaboration avec JUWA ?
- Y aurait-il des militants du PEC corrompus par le candidat du pouvoir afin d’alimenter
L’abstention chez les partisans de JUWA pour ensuite ouvrir la voie libre à Mamadou vers le Pouvoir?
- Quel avenir pour le couple Fahmi-Sambi ?
Youssouf Ben
Océanographe Consultant indépendant