Je suis parmi les nombreux comoriens qui avaient cru que Sambi allait incarner une nouvelle génération politique. Celle qui saurait faire d...
Je suis parmi les nombreux comoriens qui avaient cru que Sambi allait incarner une nouvelle génération politique. Celle qui saurait faire des attentes de la population l'ultime combat en vue de redonner l'espoir au peuple et de lui faire aimer le pays. Mais, je suis également parmi ceux et celles qui ont vite compris que les nobles intentions du président le plus populaire de notre époque, ne pourront pas se transformer en projets bancables dans le sens où cela est destiné à rassurer mais non, en aucun cas, à assurer.
Il est notoire de ne retenir, du président dont j'ai contribué à la brillante élection, que la persistance de pouvoir se tromper et de ne jamais être capable de se remettre en cause.
Il s'est trompé en disant au peuple qu'il allait transformer le pays en un véritable chantier de développement. Il croyait lancer le secteur du bâtiment comme levier du développement économique pour, à la fois, créer des emplois, lancer de grand stravaux, éradiquer l'habitat précaire, reconstruire les infrastructure du développement notamment les routes, les hôtels et réhabiliter le secteur de l’énergie. Il s'est trompé, ses intentions restent vierges.
Il s'est trompé en promettant de restaurer la justice et la bonne gouvernance dans un pays où la corruption devient de plus en plus le sport national favori. L'habilité de corrompre et de se faire corrompre est « naturellement » un phénomène de société. L'opération « tolérance zéro » est un fiasco risible. La justice a perdu la confiance des justiciables. Les dirigeants des société publiques sont les nouveaux riches du pays. Il s'est trompé, son règne est beaucoup plus marqué par les passe-droits.
Il s'est trompé en disant rehausser l'image du pays sur le plan international. La terrible histoire de vente de passeports, au profit de ses amis « investisseurs arabes », de lui même et de ses proches, a porté un coup de massue à notre bonne réputation. Ses amis sont partis après avoir pillé le pays. Les projet promis restent de vieux rêves. Le pays est maintenant montré du doigt dans le grand banditisme international. Il s'est trompé, la citoyenneté économique n'a pas été un atout de développement mais, c'est une malédiction.
Il s'est trompé en se permettant de désigner les dirigeants du pays et à les imposer au peuple. Il a imposé Ikililou Dhoinine, qui allait se révéler une catastrophe nationale. Il a imposé Mamadou qui allait devenir un grand profondeur de fonds publics. Il a imposé Anisse qui allait devenir un grand traître, selon ses propres termes. Il s'est trompé dans le choix de ses relais qui rassurent.
Il s'est trompé en affirmant a ses militants que rien ne lui empêcherait de devenir président de l'Union en 2016. Il a ravivé les espoirs de ses soutiens, il a redressé le pays contre la configuration constitutionnelle la plus bâtarde et la plus anti démocratique de notre histoire. Il a oublié, lors de la révision constitutionnelle qu'il avait initiée pour prolonger son mandat, de demander au peuple s'il voulait ou non cette présidence tournante imbécile. Il s'est trompé en ne s’intéressant qu'à ce qui l'arrange.
Et voilà qu'il se trompe, à nouveau, en faisant croire qu'il va réussir à recompter les voix du peuple suite aux fraudes constatées lors des derniers scrutins. Il était déjà parti en compagne à Anjouan pendant que ses partenaires se battaient pour faire respecter le suffrage populaire. Il sème la cacophonie en cherchant à faire élire celui qui saura défendre ses intérêts.
Cette fois ci, il se trompe en pensant qu'on le croit encore. Seuls, quelques inconditionnels allergiques aux critiques et aux questionnements sur le gourou, continueront à vénérer le messie tout en étant convaincus que la magie n'a plus d'effets notables.
Par Dini Nassur
Par Dini Nassur