Ce n'est pas le titre du film français très connu que nous évoquons ici mais une triste réalité récemment vécue ici chez nous. Elle...
Ce n'est pas le titre du film français très connu que nous évoquons ici mais une triste réalité récemment vécue ici chez nous.
Elle, c'est Zaharia Saïd Ahmed qui s'est rappelée à notre souvenir ce mardi 8 mars lors de la célébration de la journée internationale de la femme à Moroni.
Certes, comme chaque année, c'est le moment des bilans des luttes menées depuis assez longtemps, déjà, par les femmes comoriennes. Un bilan pas aussi reluisant qu'on pourrait le croire même s'il n'est pas pour autant aussi sombre que pourrait le laisser penser une certaine tendance au comoro-scepticisme ambiant de par les temps qui courent.
Les festivités en ce 8 mars à Moroni étaient notamment marquées par la distinction de plusieurs femmes comoriennes de par leurs actions et leurs combats de tous les jours.
Le fait qu'elles soient décorées par leurs paires nous aurait fait croire que les femmes comoriennes dépassent les hommes dans ce sens qu'elles reconnaissent les mérites des unes et des autres. Mais non, c'est une illusion.
Dans ce milieu, comme dans celui des hommes, on joue des coudes, on se bouscule, on se piétine, on se déteste assez cordialement. Le pousse-toi que je m'y mette est présent, très présent. Comme chez les hommes. On doit toujours niveler, et par le bas, s'il le faut pour qu'il n'y ait aucune tête qui dépasse. Interdit donc d'avoir une tête qui dépasse.
Aussi avons-nous ressenti comme une gifle au combat mené par Zaharia tout au long de ces dernières années pour que la femme comorienne soit là ou se prennent les décisions. Nous l'avons vue aux avant-postes pour faire respecter la présidence tournante au profit de Mohéli lorsque vers la fin du mandat d'Ahmed Abdallah Sambi, certains exégètes voulaient interpréter la constitution au détriment de Mohéli.
Mais comme sous nos cocotiers, les îliens que nous sommes ont cette fâcheuse tendance à céder à la mémoire courte, personne ne s'en rappelle pas trop.
Zaharia Saïd Ahmed n'a pas été distinguée et a même été oubliée par ses sœurs ce 8 mars à Moroni, peut-être pour la sanctionner d'avoir osé briguer un siège de député à Fomboni, une fois, et même la présidence de la république lorsque le tour revenait à Mohéli en 2011.
Mais qu'a-t-elle fait au bon Dieu, Zaharia Said Ahmed, pour mériter tout cela?
Mohamed Hassani
Mohamed Hassani