Nombreux, étions nous à croire que l'arrivée du président Dr Ikililou Dhoinine à La grande île allait bâtir un espoir, allègement du vi...
Nombreux, étions nous à croire que l'arrivée du président Dr Ikililou Dhoinine à La grande île allait bâtir un espoir, allègement du visa étudiant. Hélas, ce n'était qu'un voyage touristique en famille.
Arrivé lundi 29 février dans l'île rouge, le président était attendu par bon nombre d'étudiants comoriens casaniers dans leur studio de peur d'être appréhendés par la police de migration.
Non, rien de concret et la désillusion se lit sur le visage de chacun de nous.
Suite à cette instabilité diplomatique, nombreuses questions méritent d'être posées: pourquoi les étudiants comoriens restent toujours marginalisés et opprimés à Madagascar?
Est ce une incompétence diplomatique ou une faute d'origine?
Toute réponse possible mérite à priori une analyse d'observation.
Le visa étranger en territoire malgache s'élève à 300 000 ariar (soit moins de 70€).
Des sénégalais, gabonais, ivoiriens, des africains de toute nationalité sont ici dans l'île Rouge et personne ne subit la répression des étudiants comoriens à Madagascar.
On nous prend comme des vaux à rien. Pour un comorien, le visa long séjour s'élève à plus de 350€.
Mais à qui donner espoir de notre désarroi quand les ministres de l'intérieur et des affaires étrangères n'ont pu parvenir à rien. À qui louer nos espoirs quand même après deux jours de dit travail, le Président n'est parvenu à concrétiser aucune de nos revendications ?
Pire est aussi la situation de nos amis étudiants en prison. "On nous donne un petit tas de riz et quelques morceaux de porc". Me confie un étudiant comorien qui vient d'être libéré après que ses parents lui ont envoyé le billet de retourner au pays.
Vous me direz " pourquoi vous ne faites pas vos visas, 350€ euros c'est rien..."
Ma réponse sera celle de tout étudiant comorien à Madagascar : "le problème c'est pas l'argent mais plutôt le temps et les circonstances que l'on met pour l'avoir".
D'autres vous diront que "moi je l'ai fait au ministère de l'intérieur malgache et j'ai finalement appris que c'était un faux visa".
Autant de problèmes pour l'étudiant comorien dans cette île voisine.
Mais pour ceux qui croyaient que l'arrivée du président allait alléger les choses, on vous l'affirme Rien n'est conclu et Rien n'est de concret.
Tout reste à prier...
Mohamed Mbaé
Étudiant chercheur en communication et en littérature francophone