Dans une étude que nous avions publiée sur notre site le 20 novembre 2015, nous avions prévu, dans le cadre des élections du 21 février der...
Dans une étude que nous avions publiée sur notre site le 20 novembre 2015, nous avions prévu, dans le cadre des élections du 21 février dernier aux Comores, un score de 17,53% d'intension de vote pour Azali Assoumani suivi de Mohamed Ali Soilihi crédité de 4,12%, puis de Hamidou Bourhane (3,78%) et de Mouigni Baraka
Dans une étude que nous avions publiée sur notre site le 20 novembre 2015, nous avions prévu, dans le cadre des élections du 21 février dernier aux Comores, un score de 17,53% d'intension de vote pour Azali Assoumani suivi de Mohamed Ali Soilihi crédité de 4,12%, puis de Hamidou Bourhane (3,78%) et de Mouigni Baraka (2,72%). Nous avions omis d'inclure Sambi dans cette étude sachant qu'à cette période-là l'électorat sambiste en Grande-Comore bénéficiait à Bourhane. La candidature de Fahami ne sera connu que tardivement faisant de celle-ci une mais par défaut. Avec les fraudes constatées pour ce double scrutin où comme par hasard, le premier dans le primaire présidentiel est le Vice-président du président sortant, le candidat en tête pour le gouvernorat de Ngazidja est issu aussi du pouvoir (UPDC), notre analyse a bel et bien été prévoyant et s'est tout simplement justifiée. Avec un score de plus 15% dans un scrutin fraudé au profit du pouvoir en place, Azali Assoumani a certainement fait un très bon score qui va au delà de ces 15% alors qu'il n'est plus au pouvoir depuis 2006.
L'intellectuel comorien, est-il en train de lâcher du lest face à la puissance de ceux qui incarnent le pouvoir ?
Se sentant froissés depuis, étant peureux de voir se dessiner la victoire des Comores fortes avec Azali Assoumani, nos détracteurs au pouvoir ne savent pas quoi faire aujourd'hui car les mensonges, les fraudes, les trompe-l'œil vont devoir afficher leurs limites dans ce second tour. Ce qui est encore désolant, de nombreux intellectuels continuent à soutenir bizarrement un pouvoir lui-même à son impasse qu'il a créé seul à force de garder le pouvoir et continuer à s'en assouvir au mépris du peuple comorien. Ces intellectuels, soutien inlassable du pouvoir en place ne se rendent-ils pas compte que Mamadou devrait démissionner en tant que candidat ? Comment ont-ils pu fermer les yeux pour ne se saisir de rien sur les propos et les décisions et l'engagement de l'actuel ministre de l'intérieur ? Ce dernier, n'est-il pas lui-même candidat puisqu'il est le Vice-président de Mohamed Soilihi, lui-aussi Vice-président et ministre des finances du quinquennat Ikililou ?
Il me semble que, face au maintien des ces hommes du pouvoir à leurs postes respectifs, face aux mensonges, face aux manœuvres frauduleuses impliquant toute une administration au service de l'État et une communauté internationale complice, nous devrions commencer à se poser des questions sur les motivations qui animent ces intellectuels comoriens pour continuer à soutenir ce pouvoir candidat : l'intellectuel comorien se sentirait-il trop marginalisé au point qu'à force d'attendre le beau temps espéré, ce dernier finit par ne jamais arriver ? Mais à quand le déclic juste qui nous sortira de l'ombre lorsque l'intellectuel, au lieu de s'abstenir dans une pareille situation comorienne, il fait l'avocat du démon ? – Oui, il faut nommer les choses ; un ministre, un vice président tous candidats qui continuent d'influencer le processus électoral, d'en user des biens de l'État pour s'y maintenir, c'est une réalité propre au démon.
Assister à ces scènes où l'intellectuel comorien ferme ses yeux grand-ouverts, ça intrigue. Et puis, va-t-on reprocher à d'autres de soutenir d'autres ? – Certainement oui, sauf que la logique n'est pas la même ; les soutiens du pouvoir ont fait le choix de ne rien voir quand leurs candidats toujours en poste se servent de leur pouvoir, des biens étatiques jusqu'à aujourd'hui pour garder leur pouvoir. Comme l'anémomètre sous l'influence du vent, ces intellectuels marchent droit dans leurs bottes scandant « YE RAYIS NDAYE », et mettant de côtés des fortes valeurs qu'ils incarnent dont seule l'honnêteté est le leitmotiv possible.
Quand Azali reste le seul espoir pour stopper l'hémorragie
Face à la menace qui pèse sur eux, de voir leurs masques tomber (à force de continuer à croire au tigre en papier), certains choisissent la stratégie que j'appellerais la Stratégie de la pioche. Elle consiste à nous sortir des vieux articles parfois aux formats brouillons sortis entre 99 et 2003.
Or, sur Azali, les Comoriens n'ont pas retenu ni 1999 ni 2003 mais tout une partie de notre Histoire commune, surtout ce que le président a fait pour ce pays depuis 99 à 2006: car malgré les difficultés au départ, il a fait preuve d'un grand homme en se donnant les moyens pour ramener une stabilité dont vous vous réjouissez aujourd'hui entre insulaires capricieux. Azali Assoumani leur fait peur pour la simple raison qu'il est bien élu dans cette première phase. Celui que la une de la gazette du 22 février classe en premier du trio Azali-Fahami-Mohamed Soilihi a fait un très bon score qui, certainement dépasse les prévisions de notre étude de novembre 2015. C'est un ancien président. il connait les mécanismes du pouvoir et ce qu'il faut pour faire rebondir l'État. Il inspire nos adversaires dont la vieille stratégie de pioche consiste à nous sortir des pages et des paperasses de partout, des écrits qu'eux-mêmes en tant qu'hommes intelligents en savent et reconnaissent les limites quand on juge les faits dans et à travers le présent et l'immédiat qui se présentent en nous aujourd'hui.
Oui, le présent, c'est le manque de lumière dans le processus électoral pourtant mis en cause par des observateurs de terrain nationaux. Le présent, c'est les manques d'électricité partout depuis 2007 alors qu'à l'époque Azali, on parlait de délestages. Aujourd'hui, les délestages touchent Moroni et une partie de son agglomération. Les autres régions HAMNA! Le pouvoir en place a volé le scrutin puisque jamais il ne sera voté sur un bilan catastrophique des 10 dernières années. Le présent, mes chers amis, c'est aussi le retour aux vielles pratiques consistant à faire payer des centaines de milliers de francs comoriens dans des guichets douaniers alors qu'à l'époque Azali, on le faisait au trésor. On sait très bien que ces pratiques leur facilitent la tâche, de piocher aisément dans les caisses de l'État et s'en servir à tout moment.
En votant Azali au premier tour, les comoriens font fi à la stratégie de la pioche et veulent espérer
Le présent des Comoriens, c'est la vente des passeports et de la citoyenneté sans que l'État en tire vraiment profit. Le présent, c'est la dégradation de la vie des Comoriens qui ne disposent plus ni d'hôpitaux publics ni privés fiables. Le présent, c'est le pouvoir reconduit en 2011 mais qui n'a jamais réussi à rajouter quelque chose à ce que le pouvoir Azali a mis en place entre 99 et 2006. Je voudrais qu'on débatte sur ça. Mais on a envie de se demander : si Azali Assoumani n'avait pas été au pouvoir avant eux, que seraient les Comores à leur arrivée et après ?
Les Solution sur les caprices entre insulaires, c'est Azali Assoumani, Ortc, c'est Azali, aéroport hahaya rénové, c'est Azali, les banques qui nous ont ouverts au monde, c'est Azali, le retour de l'université, c'est Azali, la rénovation du ministère des affaires étrangères, c'est Azali, la téléphonie mobile, c'est Azali … Azali, Azali, Azali. Mais qu'est ce que vous avez fait pour ce pays et qui puisse vous permettre aujourd'hui d'espérer être reconduits sans fraudes?
Dites nous ce que vous défendez en réalité en étant des soutiens inclassables, peut-être inclassables pour ces hommes qui nous ont pourri ce présent durant toute une décennie.
Le peuple des Comores sait très bien que le gouvernement en place a tout pour être désavoué et rejeté dans les urnes. Les Comoriens ont une reconnaissance très vive envers Azali Assoumani. C'est ce peuple qui a ramené l'ancien chef d'État au premier tour saccagé par le gouvernement. Ce peuple des Comores ne veulent pas leur pays ni en feu ni en sang. Il refuse la violence et privilégie avant tout les urnes. C'est le même peuple qui, dans les urnes a désapprouvé Mamadou, continuera à désapprouver son clan sachant que ces hommes aux pouvoir voudront à tout prix s'y accrocher malgré le désamour dû à un quotidien socioéconomique catastrophique, malgré un rejet démocratique affirmé depuis le 21 février.
Avant que cela leur soit trop tard, les cadres du parti Juwa devaient ainsi se rendre compte de l'urgence qu'il y a chez le peuple comorien qui fait fi au clan Mamadou. La stratégie du NINI risque donc d'effondre et effacer ces grosses têtes du parti sambiste car le peuple des Comores a une seule préoccupation : se débarrasser du pouvoir actuel. Les consignes qu'ils donneront comme leur silence risquent de ne rien affecter ni impacter face à cette volonté populaire dans l'ensemble des trois îles: la volonté de botter en touche le pouvoir en place.
De l'Histoire récente de notre pays, les Comoriens n'en ont pas retenu les petites phrases, les articles annexes dont les auteurs eux-mêmes réviseront le contenu vu leur présent aujourd'hui. La preuve ? – nombreux, même ceux qui ont chanté hier la mort d'Ali Soilihi avec aisance, ils sont les premiers à le reconnaître et l'appeler MONGOZI! Alors, NA MRAMBIYE ZA NGUINA!
37 ans, essayiste, Abdoulatuf BACAR est enseignant en Lettres Modernes françaises. Il est l'auteur d'une critique littéraire sur le roman comorien d'expression française "Comment se lit le roman postcolonial? cas des îles Comores" paru aux édition de la Lune en 2008. Son dernier ouvrage "Lettres de l'extérieur" est publié chez le même éditeur en 2015.
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