Il y avait tous les signes des grandes occasions : les jus naturels étaient modérément sucrés et les Excellences gouvernementaux et diploma...
Il y avait tous les signes des grandes occasions : les jus naturels étaient modérément sucrés et les Excellences gouvernementaux et diplomatiques avaient précédé les Honorables invités. La plupart des cravates ne s’arrêtaient pas au-dessus du nombril. Il fallait bien, bien promener le regard, pour tomber sur la suprême marque de succès politico-professionnel des jeunes loups des ministères, des commissariats insulaires et des ateliers de validation de l’Union des Comores : l’étiquette sur la manche de la veste. Même les amuse-gueule lors du dîner trouvaient le temps de sourire dans les assiettes.
On était entre des gens bien. Pour la lecture du Coran on avait retenu les services d’Abdallah Seo. Celui qui, places Badjanani et Mtsangani, arrivant au micro du madjlis fait taire les palabres, comme si ses psalmodies purifient les âmes alourdies par l'opportunisme politico-social et les dettes coutumières. Mais ce soir sa voix n’allait pas planer au-dessus du Kalawe, l’ancien port aux boutres, et psalmodier les bienfaits du mariage. Il nous embarqua avec surat Al Rahman dans une euphorie, où nous attendait l’ANRTIC et TELMA. Al Rahman est la surat préférée de mon adolescence. Promesse de retrouver après ma belle conduite ici-bas, de belles et chastes femmes aux colliers de rubis et de corail sur des tapis moelleux.
C’est la surat qui a donné le nom de Rubis (Lulu) à ma tante et à ma nièce, comme quoi dans ma famille je ne dois pas être le seul à adorer la réciter. Mon père, homme pieux, lettré, tolérant, et, comme maman, doué d’un humour fin, me disait avec une douce bonhomie : Bo Mhama, il y a des sourates plus courtes, si tu veux aller jouer. Vrai. Mais si réciter Alam nashraha, ou les « Kul » additionne les points pour le paradis, seule à mon avis sourate Al Rahman donne une réalité virtuelle de l’ultime lieu de retraite pour nous autres promis aux bienfaits du seigneur.
C’est la sourate annonciatrice de la pub comparative, de la com, des actions-bonus et des stock-options. Conduisez-vous bien, faites le bon choix (entre Comores Telecom et Telma ?) investissez en bonnes actions et vous aurez plus que vous n’imaginez. Hier soir Telma « qui fait toujours ce qu’elle promet » dixit son énergique Directeur Général Patrick Pisal-Hamida, nous a promis la 4G, le paiement par mobile, la VOIP libérée, bref… la citoyenneté internet mondiale. J’ai fini par applaudir.
Devrons-nous en douter ? Revenons a Al Rahman et au Seigneur qui rappelait au simple pêcheur ses bienfaits et réalisations pour l’apostropher ensuite brutalement «Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous? » (Fa bi Ayyi Ala irabi kuma Tuka dhiban ». Si ce que Telma a réalisé à Madagascar et dans la région a un sens, alors il y a de l’espoir.
Espérons que Comores Telecom, aura à cœur de relever le défi de Comores Telma.
Le Directeur de l’ANRTIC, Mohamed Hassan Alfeine, a livré la licence. Dans un an, si les promesses se réalisent les clients peuvent délivrer un Master 2, au niveau venu. Ce matin au bureau, l’ADSL de Comores Télécom, s’est réveillé après 5 jours de sommeil complet. Nous avons repris en cœur : "Fa bi Ayi Ala Irabi kuma Tukadhiban". Grâce à qui ? A la concurrence ?
Merci Seigneur
Said Mchangama