Après lui avoir privé de tous ses crédits budgétaires liées aux fonctions, il se murmure à haute voix que le gouverneur Mouigni Baraka Said...
Après lui avoir privé de tous ses crédits budgétaires liées aux fonctions, il se murmure à haute voix que le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilih projetterait de détourner l’intérim du gouvernorat de Ngazidja au profit de l’un de ses lieutenants; le candidat malheureux aux précédentes législatives, M. Mohamed Soulé Islam. Dans un deal entre les deux hommes, Mohamed Soulé aurait renoncé à se porter candidat au poste de gouverneur au profit de M. Youssouf Mohamed Boina, en échange d’un poste de commissaire et de l’intérim du gouvernorat pendant les élections.
Or, l’intérim du gouverneur de l’île de Ngazidja revient de droit au Président du Conseil de l’île. Ce sont la constitution et la loi statutaire de l’île de Ngazidja qui en ont décidé ainsi. En effet; l’article 7-2 alinéa 6 de la constitution prévoit-et cette règle ne souffre d’aucune ambiguïté- qu’en cas de vacance ou d’empêchement définitif du gouverneur au delà de neuf cent jours d’exercice du mandat, l’intérim est assuré par le Président du Conseil de l’ile jusqu’-au terme du mandat.
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De plus, les dispositions de l’article 24 de la loi statutaire de l’ile de Ngazidja abondent dans ce sens en reprenant les termes de l’article 7-2 de la constitution. C’est seulement « en cas d’absence ou d’empêchement temporaire », que « le Gouverneur de l’ile est remplacé par un commissaire de son choix » (Article 24 alinéa 1 de la loi statutaire)
Sur quelle base légale le gouverneur Mouigni Baraka voudrait-il « piquer » au président du conseil de l’île de Ngazidja l’intérim du gouvernorat ? Il semblerait que Mouigni Baraka se réfère à l’article 84 du code électoral relatif aux interdictions imposées aux agents publiques et dont le dernier alinéa est formulé en ces termes : « Les candidats aux élections doivent prendre congé de leur poste public électif ou nominatif dès publication de la liste définitive des candidatures sous peine de disqualification ». Oui « prendre congé » qui signifie cesser, se détacher de, quitter ce poste. Et alors ? En quoi cette disposition autoriserait-elle le gouverneur de Ngazidja à disposer de la constitution comorienne et de la loi statutaire à sa guise ? Depuis quand la loi prime-t-elle sur la constitution et la loi statutaire ? Et si les conseillers du gouverneur commençaient par lui apprendre à respecter la hiérarchie des normes et la constitution !
Ce n’est pas parce que ses relations avec le président du conseil ne seraient pas au beau fixe qu’il devrait s’autoriser à violer de façon flagrante la loi fondamentale et la loi statutaire de l’ile. Comment comprendre que ce même Mouigni Baraka exige le respect de la constitution sur la tournante et s’ingénier lui-même à la dévoyer pour ce qui est de son intérim ?
Chercherait-on du côté de Mdroudjou à déstabiliser le pays à la veille des élections ? Car, d’aucuns exhorteraient le président du Conseil à se proclamer gouverneur par intérim, conformément aux dispositions de l’article 7-2 de la constitution et 24 de la loi statutaire de l’île au cas où Mouigni Baraka tenterait de violer la constitution en confiant l’intérim à quelqu’un d’autre. Personne n’ignore le désordre que cela pourrait créer.
Azir Bounou, Itsandra-Hamanvou