Le tout nouveau directeur du centre hospitalier national El-maarouf prend ses fonctions dès ce samedi à 10h. Nommé depuis le 27 novembre pa...
Le tout nouveau directeur du centre hospitalier national El-maarouf prend ses fonctions dès ce samedi à 10h. Nommé depuis le 27 novembre par le président de la république, Zain-el Abidine aura du pain sur la planche dans cet hôpital secoué par un mouvement de grèves depuis le mois de juin. Mardi dernier le corps médical s'était réuni in cognito à El-maarouf et a décidé de ne pas interrompre le grève sans le retour de leurs confrères, les docteurs Djabir et Chakour renvoyés depuis août pour "insubordination et outrage à l'hierarchie".
Toutefois, les médecins, dont 22 sont privés de leur salaire par le ministère de la santé, depuis le 30 novembre, comptent renforcer le service médical minimum au sein de l'hôpital. Toujours est-il que le nouveau directeur se dit être conscient des difficultés qui l'attendent et prêt à prendre le taureau par les cornes. En tout cas, d'après un petit entretien que j'ai eu avec Fouad Mohadji, je crois comprendre que les deux médecins en questions ne remettront jamais leurs pieds à El-maarouf "tant que Fouad est le ministre de la santé".
Pour rappel, après que Djabir et Chakour aient été suspendus le 3 août et remis à la disposition du ministère de la santé, ce dernier s'est débarrassé à son tour des deux hommes en les mettant à la disposition de la fonction publique, le lendemain. Avec tous ces blablas, force est de se demander si notre ministre de la santé est intéressé par sa mission. L'on peut citer quelques éléments clés susceptibles d'éclairer l'opinion quant aux vraies motivations de Fouad. Le mardi 8 décembre dernier, lors d'un atelier sur les 5èmes journées hospitalières aux Comores (5èmes JoHoCo), le ministre a accusé le conseil national d'ordre des médecins et chirurgien-dentistes d'être inactif. Ça m'a indigné car j'en sais quelques choses.
Le 24 août 2015, date à laquelle l'officier de police Echata Assoumani est décédée entre les mains d'un médecin malgache qui n'avait pas le droit d'exercer aux Comores (article 175 du code de la santé publique), ce conseil conseil avait remis une notification à Léon-Feng Jean Claude, en mains propres, quelques heures avant d'opérer l'officier qui souffrait d'un fibrome, pour lui rappeler son état illégal sur l'exercice de la médecine. Une décision qui, quatre jours auparavant, avait parvenu au ministère de la santé mais qui a préféré fermer les yeux. Le 24 juillet puis le 4 août, le même médecin avait fait l'objet d'une convocation du conseil des médecins mais il ne se présentera jamais. Le ministère, sur tout cela, n'a pas bougé le petit doigt pour soutenir le conseil dans ses démarches. Au contraire, on apprendra plus tard, hélas, que le médecin en exercice illégal bénéficiait de la protection de certains fonctionnaires du ministère de la santé. Autrement dit, Fouad, du moins son ministère, met des bâtons dans les roues du conseil et l'accuse en même temps d'être immobile.
Après le décès d'Echata, le conseil déposera une plainte contre tous les médecins en exercice illégal. Une plainte qui ne bénéficiera jamais de l'appui du ministère. Encore un cas aussi pire, après le drame du 24 août le même médecin continuera à exercer à Mdé dans le Bambao. Sans avoir jamais été interpellé par le ministère, Léon-Feng exerça en toute tranquillité jusqu'au jour de son départ. Le plus burlesque dans cette affaire ce n’est pas tant le contrôle judiciaire que la ‘‘la sympathique fête" comme pot d’adieu qu’il a donnée dans son domicile à Hamramba (Moroni) où des autorités étaient conviées le 30 septembre, date de son départ à Madagascar. Pendant tout ce temps, le médecin ne s'est jamais inquiété.
Le ministère de la santé montrant une attitude d'indifférence. C'est pour dire que Mr Abidine durant son séjour à El-maarouf doit se trouver un autre sain à qui se vouer. Comme lui aurait dit le président de la république, entame tes démarches sans compter sur Fouad... en "fais ton boulot selon ta vision". Question El-maarouf n'intéresse pas le ministre. Les voyages et ateliers, oui. Par Toufé Maecha