Ce 9 décembre 2015, le monde célèbre la journée internationale de lutte contre la Corruption. Le thème arrêté cette année est : Rompezla ch...
Ce 9 décembre 2015, le monde célèbre la journée internationale de lutte contre la Corruption. Le thème arrêté cette année est : Rompezla chaîne de la corruption.
La corruption est un phénomène social, politique et économique complexe, qui touche tous les pays. Elle sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l'instabilité gouvernementale. Elle s'attaque aux fondements des institutions démocratiques en faussant les élections, en corrompant l'État de droit et en créant des appareils bureaucratiques dont l'unique fonction réside dans la sollicitation de pots-de-vin. Elle ralentit considérablement le développement économique en décourageant les investissements directs à l'étranger et en plaçant les petites entreprises dans l'impossibilité de surmonter les « coûts initiaux » liés à la corruption.
Le 31 octobre 2003, l'Assemblée générale a adopté la Convention des Nations Unies contre la corruption (résolution 58/4), et a prié le Secrétaire général de charger l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) d’assurer le secrétariat de la Conférence des États Parties à la Convention.
Aux Comores, la dernière célébration officielle de cette journée date de 2011. Elle a été présidée par le Président Ikililou Dhonine qui venait d’être élu.A cette occasion, devant un auditoire composé de hauts fonctionnaires de l'Etat, d'élus, des représentants des partis politiques, des officiers de police judiciaires, des magistrats notamment ceux de la Cour de compte, des membres de membres de la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption, le Président Ikililou Dhoinine, avait réaffirmé, sa volonté de lutter contre la corruption dans ce pays. Il avait rappelé les actions engagées depuis son investiture notamment la promulgation, de la loi relative à la transparence des activités publique, économique, financière et sociale de l'Union des Comores et de la mise en place nomination de la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC).
Ces actions traduisaient selon lui, sa volonté et sa détermination, d'assurer une meilleure gouvernance et une meilleure gestion des maigres ressources du pays et d'y enraciner la culture démocratique, le respect du bien public, l'obligation de résultats et la reddition des comptes. Il avait rappelé que le dispositif de lutte contre la corruption qui devrait être complété par d'autres mesures notamment, la nomination d'Inspecteurs généraux des Ministères, la nomination d'auditeurs internes ou la mise en place du système interne du Mécanisme africain de l'évaluation par les paires et l'assainissement des mesures de passation des marchés publiques. Le Président de l'Union avait souligné que le rôle de Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption ne devrait pas se limiter à l'action d'enquête, de dispense de conseils mais elle devrait aussi œuvrer pour la surveillance et le suivi de la mise en œuvre de la politique de lutte contre la corruption.
La Commission devrait mener des actions de sensibilisation envers la population et tous les publics, sur le danger que constitue la corruption afin d'engager tout le monde dans le combat. Pour tenir ces engagements, il avait déclaré que la corruption doit être éradiquée et la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion quotidienne des affaires publiques inscrites dans les pratiques et les mœurs. La corruption est un fléau qui n'épargne personne et dont les effets néfastes se font d'abord et surtout sentir sur les couches les plus pauvres de la population qui composent la majorité de nos concitoyens avait il ajouté.
4 ans après, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de nos attentes. La corruption a pris des proportions inquiétantes dans notre pays. Le Président de l'Union n'a pas respecté ses engagements. Le 20e rapport annuel de l'ONG allemande Transparency International a classé les Comores à la 142e place avec une notre de 28 sur 100. Des actions vigoureuses et immédiates tardent à venir notamment l'application des jugements et arrêts définitifs rendus par les tribunaux et Cours qui ont prononcé la confiscation des produits, biens, matériels provenant des actes de corruption avérés.
La corruption est devenue une véritable menace pour la stabilité et la sécurité du pays. Elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice et compromet le développement durable et l'état de droit.Le pays est malheureusement aux mains d'une caste de corrompus qui ne s'encombre d'aucune espèce de morale pour piller avec outrance et cynisme les maigres ressources de l'Etat. Cette caste s’apprête à renforcer leurs emprises lors des prochaines élections du Président de l’Union et des Gouverneurs. Il est temps de rompre cette chaine de corruption en les virant !!! Par ComoresDroit