Jeudi 10 décembre 2015, la Communauté Internationale de Moroni (CIM) tient réunion au Palais du Peuple avec toutes les parties impliquées d...
Jeudi 10 décembre 2015, la Communauté Internationale de Moroni (CIM) tient réunion au Palais du Peuple avec toutes les parties impliquées dans les présidentielles de 2016. L’objectif affiché : tous les partis politiques doivent accepter les décisions de la Cour Constitutionnelle (CC)! Pour qui n’est pas au fait des vrais enjeux, cela tombe sous le sens. Car enfin, ne va-t-il pas de soi que les arrêts de la CC s’imposent à tous.
Depuis novembre, à travers des communiqués, la CIM s’inquiète du tour que semblent prendre les élections de 2016. On menace des empêcheurs de tourner en rond, on chante la stabilité retrouvée aux Comores depuis l’instauration de la Tournante.
Tout comorien ne peut que se réjouir de l’intérêt porté à son minuscule pays par une Communauté Internationale soucieuse de la quiétude du peuple. Mais cela ne va pas non plus sans soulever des fortes inquiétudes.
Comment se fait-il que cette CIM, garante formelle des institutions actuelles, n’a-t-elle pas réagi sur la Tournante à Maore ? Ne fallait-il pas prévenir en rappelant qu’un bilan devait être tiré avant de sauter le tour de Maore ? Une fois la décision prise de priver Maore de son tour par le président Ikililou, n’y avait-il pas une voie diplomatique pour recadrer les choses, même formellement ou tout simplement signifier l’impuissance des Comores face à la puissante France ? A moins que la CIM soit noyautée par la France qui clame, à qui veut l’entendre, que Mayotte est française malgré les positions officielles de la Communauté Internationale telle qu’elle s’exprime dans le concert des nations, à l’ONU ?
L’Union Africaine loue la stabilité retrouvée aux Comores tout en soutenant l’initiative du Mouvement du 11 août pour un bilan des quarante années d’indépendance. Souvenons-nous : Azali président de l’Union n’avait aucune prise sur Ndzuani dirigée exclusivement par le séparatiste Mohamed Bacar. Sambi président ne pouvait même pas se rendre à Ndzuani, son ile natale. Il a fallu une guerre pour débarrasser le pays de la direction séparatiste de Ndzuani. Azali président était en guerre sourde avec son vice-président Cambi.
Sambi était en guerre ouverte avec son vice-président Idi. Ikililou président est en guerre chaude avec son vice-président Fouad. Ikililou aurait fait face à une tentative de coup d’Etat et des personnes sont encore détenues pour cela. Depuis 2012, Maore s’est encore éloignée en devenant département français et une région ultra périphérique européenne. La situation économique et sociale s’est sérieusement dégradée. La corruption a pris des proportions inégalée jusqu’ici. Un vautour qui a volé au vu et au su de tout le monde est élu député ! Le pays est privé d’eau, d’électricité et s’enfonce dans la misère. Peut-on alors parler de stabilité ?
La question que l’on se pose sur cette CIM est de savoir si elle est au service de ceux qui gouvernent ? Va-t-elle cautionner l’immense escroquerie qui s’annonce en guise d’élections et dont l’objectif affiché est de passer le « relais » à Mamadou ? Chacun attend des preuves de l’impartialité de cette CIM qui s’implique de plus en plus dans les affaires intérieures du pays.
Idriss (12/12/2015)