Le président syrien Bachar el-Assad, dont la France réclame le départ du pouvoir, s'est démarqué samedi 14 novembre de l'élan généra...
Le président syrien Bachar el-Assad, dont la France réclame le départ du pouvoir, s'est démarqué samedi 14 novembre de l'élan général de solidarité suscité par le carnage de la veille à Paris. Il a déclaré que la politique française en Syrie avait contribué à « l'expansion du terrorisme ». Ailleurs au Proche-Orient et dans le monde arabe, les réactions étaient quant à elles marquées par la compassion et la dénonciation du terrorisme.
Devant l'ampleur du drame et la gravité des événements, l'heure n'est pas à la politique. Au Liban et dans le monde arabe, la grande majorité des réactions ont exprimé l'effroi et l'indignation. Mais pour Bachar el-Assad, l'occasion était trop belle pour être manquée. Le président syrien s'est démarqué de l'élan général de solidarité, en estimant que la politique française en Syrie et celle des Occidentaux en général, avaient contribué à « l'expansion du terrorisme ».
« La France a connu ce que nous vivons en Syrie depuis cinq ans », a dit le chef de l'Etat syrien devant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani. Le président Assad a rappelé qu'il avait « averti » sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, et qu'il avait conseillé à l'époque aux Occidentaux de « ne pas prendre à la légère ce qui se passe en Syrie ». « Malheureusement, les responsables européens n'ont pas écouté », a-t-il ajouté.
Le président syrien est resté intraitable, malgré l'ampleur de l'attaque du vendredi 13 novembre à Paris. Il a de nouveau exclu toute collaboration sécuritaire avec la France, notamment en matière de lutte antiterroriste, sans collaboration politique préalable.
Cette position est-elle partagée par d'autres dirigeants ou personnalités politiques au Moyen-Orient ? Bachar el-Assad exprime en tout cas la position des responsables de son régime est d'une partie des Syriens. Certainement que, dans d'autres pays de la région, beaucoup pensent comme lui, mais peu sont ceux qui l'expriment ouvertement.
En revanche, toujours en Syrie, des dizaines de groupes de rebelles ont dénoncé vigoureusement les attentats meurtriers, y voyant une attaque contre les « valeurs de l'humanité ».
Au Liban voisin, le chef du Hezbollah, dont les troupes combattent aux côtés de l'armée syrienne, a fermement condamné les attentats de Paris. Hassan Nasrallah a dénoncé les «criminels » du groupe Etat islamique, et a exprimé sa « solidarité » avec la France, ajoutant au passage que le Moyen-Orient souffrait aussi du « tremblement de terre » provoqué par cette organisation terroriste. Hassan Nasrallah prenait d'ailleurs la parole au surlendemain d'un autre attentat revendiqué par l'EI, qui a fait 44 morts dans banlieue sud de Beyrouth.
D'autres alliés du président syrien ont condamné les attaques de Paris, comme le président iranien Hassan Rohani qui les a qualifiées de « crimes contre l'humanité » et a appelé tous les pays du monde à unir leurs efforts pour combattre le terrorisme.
Les monarchies arabes du Golfe, Arabie saoudite en tête, ont également prôné une coopération internationale pour éradiquer « ce fléau dangereux et destructeur ». François Hollande s'est entretenu avec le roi d'Arabie saoudite, qui dénonce des « actes odieux ».
Condamnations également de la part des deux plus grands mouvements islamistes palestiniens, le Hamas et le Jihad islamique, qui, rappelons-le, sont menacés jusque dans la bande de Gaza par l'expansion de l'Etat islamique. L'imam de la mosquée Al-Azhar, la plus haute institution de l'islam sunnite, Ahmed Al-Tayeb, a quant lui appelé « le monde entier à s'unir pour faire face à ce monstre du terrorisme ».
Devant l'ampleur du drame et la gravité des événements, l'heure n'est pas à la politique. Au Liban et dans le monde arabe, la grande majorité des réactions ont exprimé l'effroi et l'indignation. Mais pour Bachar el-Assad, l'occasion était trop belle pour être manquée. Le président syrien s'est démarqué de l'élan général de solidarité, en estimant que la politique française en Syrie et celle des Occidentaux en général, avaient contribué à « l'expansion du terrorisme ».
Bachar el-Assad. Photo © AFP |
« La France a connu ce que nous vivons en Syrie depuis cinq ans », a dit le chef de l'Etat syrien devant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani. Le président Assad a rappelé qu'il avait « averti » sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, et qu'il avait conseillé à l'époque aux Occidentaux de « ne pas prendre à la légère ce qui se passe en Syrie ». « Malheureusement, les responsables européens n'ont pas écouté », a-t-il ajouté.
Le président syrien est resté intraitable, malgré l'ampleur de l'attaque du vendredi 13 novembre à Paris. Il a de nouveau exclu toute collaboration sécuritaire avec la France, notamment en matière de lutte antiterroriste, sans collaboration politique préalable.
Condamnations du « terrorisme » dans le monde arabo-musulman
Cette position est-elle partagée par d'autres dirigeants ou personnalités politiques au Moyen-Orient ? Bachar el-Assad exprime en tout cas la position des responsables de son régime est d'une partie des Syriens. Certainement que, dans d'autres pays de la région, beaucoup pensent comme lui, mais peu sont ceux qui l'expriment ouvertement.
En revanche, toujours en Syrie, des dizaines de groupes de rebelles ont dénoncé vigoureusement les attentats meurtriers, y voyant une attaque contre les « valeurs de l'humanité ».
Au Liban voisin, le chef du Hezbollah, dont les troupes combattent aux côtés de l'armée syrienne, a fermement condamné les attentats de Paris. Hassan Nasrallah a dénoncé les «criminels » du groupe Etat islamique, et a exprimé sa « solidarité » avec la France, ajoutant au passage que le Moyen-Orient souffrait aussi du « tremblement de terre » provoqué par cette organisation terroriste. Hassan Nasrallah prenait d'ailleurs la parole au surlendemain d'un autre attentat revendiqué par l'EI, qui a fait 44 morts dans banlieue sud de Beyrouth.
D'autres alliés du président syrien ont condamné les attaques de Paris, comme le président iranien Hassan Rohani qui les a qualifiées de « crimes contre l'humanité » et a appelé tous les pays du monde à unir leurs efforts pour combattre le terrorisme.
Les monarchies arabes du Golfe, Arabie saoudite en tête, ont également prôné une coopération internationale pour éradiquer « ce fléau dangereux et destructeur ». François Hollande s'est entretenu avec le roi d'Arabie saoudite, qui dénonce des « actes odieux ».
Condamnations également de la part des deux plus grands mouvements islamistes palestiniens, le Hamas et le Jihad islamique, qui, rappelons-le, sont menacés jusque dans la bande de Gaza par l'expansion de l'Etat islamique. L'imam de la mosquée Al-Azhar, la plus haute institution de l'islam sunnite, Ahmed Al-Tayeb, a quant lui appelé « le monde entier à s'unir pour faire face à ce monstre du terrorisme ».
Avec le correspondant de RFI à Beyrouth, Paul Khalifeh