De la prison ferme pour la capture d’un dugong en début de semaine. La femelle de cette espèce protégée était une des dernières de Mayotte. ...
De la prison ferme pour la capture d’un dugong en début de semaine. La femelle de cette espèce protégée était une des dernières de Mayotte. Dans le même temps, plusieurs associations écrivent une lettre ouverte au préfet et au président du conseil départemental.
Cinq jours après qu’un pêcheur ait ramené un dugong mort à terre, la justice a frappé, une peine exemplaire. Jugé en comparution immédiate ce vendredi, l’homme qui avait capturé l’animal dans ses filets a été condamné à 8 mois de prison qui se répartissent en 3 mois ferme et 5 mois de sursis simple. Le juge d’application des peines sera maintenant chargé de statuer sur la façon dont le condamné effectuera cette décision de justice.
A la demande du parquet, le Parc naturel marin avait fait réaliser une autopsie de l’animal pour disposer d’une preuve que sa mort résultait d’un acte intentionnel et non d’une capture accidentelle. Car, bien évidemment, la réponse pénale n’était pas être la même en fonction des cas.
La destruction volontaire d’une espèce protégée est punie d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende (code de l’Environnement).
Autrefois abondant, les dugongs ne seraient plus qu’une dizaine dans le lagon même si leur effectif exact est méconnu. Cet événement porte donc un rude coup à la conservation de l’animal à Mayotte, d’autant plus que l’animal concerné était une femelle mais la réponse judiciaire est maintenant clairement affirmée.
Cette condamnation intervient alors que ce vendredi matin, la fédération Mayotte Nature Environnement, l’association Oulanga Na Nyamba et les Naturalistes de Mayotte ont écrit une lettre ouverte au préfet et au président du conseil départemental.
Le Premier ministre ayant confirmé le soutien de l’Etat pour que le lagon intègre la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ces associations dénoncent des engagements de l’Etat «en contradiction évidente avec la situation observée sur le terrain depuis le début de l’année».
Pour elles, l’Etat dit qu’il faut protéger sans qu’il s’en donne les moyens avec pour conséquence la recrudescence des actes de braconnages depuis le début de l’année.
Les associations constatent que malgré «l’implication» des différents services de l’Etat, «les efforts ne sont pas suffisants pour contrecarrer l’exploitation illégale des espèces emblématiques à Mayotte, que ce soit sur le plan humain, technique ou financier».
Elles demandent que soient renforcés «les moyens de répression pour condamner systématiquement la vente et la consommation d’espèces protégées. Plusieurs plages identifiées sur l’île ont un intérêt particulier pour la reproduction des tortues marines, espèces protégées et menacées. (…) Dans le but de conserver l’intégrité de ces sites, il est aujourd’hui important de poursuivre les projets d’arrêtés préfectoraux de protection de biotopes, qui sont en souffrance depuis plusieurs années», demandent les associations.
Elles veulent également que soit envisagée la création de réserves naturelles nationales, permettant «un cadre réglementaire strict et des budgets pour la gestion de ces sites».
Et elles préviennent : «si nous ne commençons pas à trouver des solutions concrètes à la problématique du braconnage des tortues, ces espèces connaitront le même sort que celui des dugongs».
RR Le Journal de Mayotte
Cinq jours après qu’un pêcheur ait ramené un dugong mort à terre, la justice a frappé, une peine exemplaire. Jugé en comparution immédiate ce vendredi, l’homme qui avait capturé l’animal dans ses filets a été condamné à 8 mois de prison qui se répartissent en 3 mois ferme et 5 mois de sursis simple. Le juge d’application des peines sera maintenant chargé de statuer sur la façon dont le condamné effectuera cette décision de justice.
A la demande du parquet, le Parc naturel marin avait fait réaliser une autopsie de l’animal pour disposer d’une preuve que sa mort résultait d’un acte intentionnel et non d’une capture accidentelle. Car, bien évidemment, la réponse pénale n’était pas être la même en fonction des cas.
La destruction volontaire d’une espèce protégée est punie d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende (code de l’Environnement).
Autrefois abondant, les dugongs ne seraient plus qu’une dizaine dans le lagon même si leur effectif exact est méconnu. Cet événement porte donc un rude coup à la conservation de l’animal à Mayotte, d’autant plus que l’animal concerné était une femelle mais la réponse judiciaire est maintenant clairement affirmée.
Dugong mort sur la plage ©A. Guilleux (Agence des aires marines protegees) |
Lettre ouverte au préfet
Cette condamnation intervient alors que ce vendredi matin, la fédération Mayotte Nature Environnement, l’association Oulanga Na Nyamba et les Naturalistes de Mayotte ont écrit une lettre ouverte au préfet et au président du conseil départemental.
Le Premier ministre ayant confirmé le soutien de l’Etat pour que le lagon intègre la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ces associations dénoncent des engagements de l’Etat «en contradiction évidente avec la situation observée sur le terrain depuis le début de l’année».
Pour elles, l’Etat dit qu’il faut protéger sans qu’il s’en donne les moyens avec pour conséquence la recrudescence des actes de braconnages depuis le début de l’année.
Les associations constatent que malgré «l’implication» des différents services de l’Etat, «les efforts ne sont pas suffisants pour contrecarrer l’exploitation illégale des espèces emblématiques à Mayotte, que ce soit sur le plan humain, technique ou financier».
Des moyens supplémentaires
Elles demandent que soient renforcés «les moyens de répression pour condamner systématiquement la vente et la consommation d’espèces protégées. Plusieurs plages identifiées sur l’île ont un intérêt particulier pour la reproduction des tortues marines, espèces protégées et menacées. (…) Dans le but de conserver l’intégrité de ces sites, il est aujourd’hui important de poursuivre les projets d’arrêtés préfectoraux de protection de biotopes, qui sont en souffrance depuis plusieurs années», demandent les associations.
Elles veulent également que soit envisagée la création de réserves naturelles nationales, permettant «un cadre réglementaire strict et des budgets pour la gestion de ces sites».
Et elles préviennent : «si nous ne commençons pas à trouver des solutions concrètes à la problématique du braconnage des tortues, ces espèces connaitront le même sort que celui des dugongs».
RR Le Journal de Mayotte