Mesdames, Messieurs L’indépendance des quatre iles comorienne fut proclamée le 6 juillet 1975. L’espoir suscité par cette nouvelle page q...
Mesdames, Messieurs
L’indépendance des quatre iles comorienne fut proclamée le 6 juillet 1975. L’espoir suscité par cette nouvelle page qui s’écrivait devant cette jeunesse en quête de fierté et d’espoir fut immense. Cette fierté venait de bousculer l’histoire, et le peuple comorien avait avec la force du droit, renversé les forces obscures de l’oppression. Cet espoir venait de briser les chaines de l’impuissance collective, et le peuple comorien avait démontré au monde sa soif de liberté et sa volonté de construire son propre chemin, dans ce grand moment des indépendances africaines. Une génération avec des rêves pleins la tête qui souhaitait se tourner vers l’avenir pour affronter et surmonter les plaies de l’esclavage et de la colonisation. Une génération qui au lendemain de cette grande victoire se voyait injustement déposséder d’une ile sœur: Mayotte . Une spoliation territoriale qui plongea l’archipel des Comores dans cette « indépendance d’occupation ».
Cette indépendance qui se négocia trop souvent dans ces petits couloirs de l’Elysée où Jacques Foccart imposait sa lecture africaine.
Une occupation en règle dont Bob Denard fut trop longtemps le digne dépositaire.
Triste indépendance…
Toutefois quarante ans se sont écoulés, et même si la politique pernicieuse de la France a saigné à blanc les espoirs du peuple comorien, les responsabilités doivent enfin être abordés sans concession, ni pudibonderie.
Mayotte : le drame insulaire
Le général de Gaulle disait que la France n’avait pas d’amis, elle n’avait que des intérêts. Une phrase que le peuple comorien pourrait graver dans le marbre, tant il est vrai que tout au long de ces quarante années cette amitié fut malmenée par la France qui a jalousement préservé ses intérêts et par l'extrême crédulité de l'establishment politique comorien. Aujourd’hui la question de Mayotte est donc pleine et entière et les responsables politiques de France comme ceux des Comores qui feignent de ne pas voir ces milliers de morts engloutis par ces vagues successives de mépris et de trahison, ne peuvent plus se boucher le nez ! Ces morts n’ont plus personne pour défendre leurs mémoires, ces enfants face contre mer n’ont plus personne pour prononcer leurs noms, pour se souvenir de ces sourires entachés par la condition misérable de leurs existences. Pour dire simplement qu’ils étaient des êtres humains appartenant à la nation comorienne, à la nation humaine et que la France ne peut pas continuer à bafouer l’intégrité territoriale comorienne et le droit international. Sinon comment expliquer cette attitude qui consiste à réclamer des sanctions contre la Russie tout en semant la mort dans l’océan indien ? De même, comment interpréter le mutisme des autorités comoriennes soumises à loi de la peur regardant le peuple comorien crever en mer ? Ce peuple qui désespère et qui n’hésite pas à braver la mort pour vivre dans cette dignité que nous recherchons tous. Pour ces hommes et ces femmes plongés dans l’enfer de la vie, vous devez agir, prendre des mesures coercitives à l’encontre de ceux qui portent atteintes à la dignité de ces vies.
Education : Le drame scolaire
Une nation se juge à la qualité de son éducation et que dire de cette institution qui aux Comores ne fonctionne pas. Que dire de ces enfants livrés à l’ignorance, à l’obscurantisme et à un avenir incertain. L’éducation devrait être la pierre angulaire de la reconquête de toutes les instituions comoriennes. Cette nouvelle éducation devrait considérer l’ensemble des savoirs comme constitutifs du bien national et devrait également promouvoir l’enseignement professionnel et artisanal pour créer des emplois durables dans cette économie qui cherche toujours son premier souffle. Sans oublier tous ces étudiantes et étudiants disséminées aux quatre coins de la planète sans ressource, si ce n’est les maigres économies de leurs familles. Intolérable condition…
Le drame sanitaire…
Parmi les urgences des Comores, la gestion de nos structures sanitaires est une catastrophe d’Etat. En quarante années d’ « indépendance d’occupation » aucun hôpital digne de nom ne fonctionne correctement. La médecine publique de proximité est inexistante. Faudrait-il rappeler à nos responsables politiques que nos politiques de santé conditionnent la survie et la pérennité du peuple comorien. Lorsque des femmes meurent et perdent leurs enfants faute d’électricité, lorsque des pathologies s’aggravent faute d’hygiène et de personnels compétents, c’est un crime que l’on commet contre le peuple comorien et cette situation n’est plus tolérable, n’est plus acceptable ! Je sais que certains d’entre vous n’hésiteront point à prendre l’avion pour se soigner en dehors des frontières comoriennes faisant valoir la prééminence de l’argent roi, mais pour tous ceux qui ne peuvent pas partir, c’est la maladie du sans sou ni maille qui ronge ces petites vies, ces petites mains, ces corps sans force qui finissent par devenir des corps sans vie…Intolérable condition.
Mesdames, Messieurs les candidat(e)s
Quarante ans après cette "indépendance d’occupation" les Comores doivent retrouver impérativement les chemins de la prospérité économique, de l’indépendance politique, de l’autosuffisance alimentaire et de la dignité humaine. Je compte sur vous pour enfin nous parler d’une grande ambition partagée pour le peuple comorien . A voir l’état de délabrement de nos institutions de nos routes du niveau de vie car le peuple ne peut plus attendre!
Gouverner c’est prévoir en ce qui nous concerne c’est aussi revoir.
Revoir de fond en comble un système dépassé obsolète, prévoir le renouvellement d’une classe politique mal préparé aux enjeux du moment et construire un avenir commun entre l’archipel des Comores et l’ensemble de ses ressortissants. Le monde nous regarde, et vous devez être à la hauteur de ce moment clef pour la paix, la cohésion et l’histoire du peuple comorien.
Marseille, capitale de la diaspora comorienne le 18 juin 2015
Haidari Nassurdine
Ancien élu PS de Marseille d'origine comorienne
et Président de Conseil Représentatif des Associations Noires PACA
L’indépendance des quatre iles comorienne fut proclamée le 6 juillet 1975. L’espoir suscité par cette nouvelle page qui s’écrivait devant cette jeunesse en quête de fierté et d’espoir fut immense. Cette fierté venait de bousculer l’histoire, et le peuple comorien avait avec la force du droit, renversé les forces obscures de l’oppression. Cet espoir venait de briser les chaines de l’impuissance collective, et le peuple comorien avait démontré au monde sa soif de liberté et sa volonté de construire son propre chemin, dans ce grand moment des indépendances africaines. Une génération avec des rêves pleins la tête qui souhaitait se tourner vers l’avenir pour affronter et surmonter les plaies de l’esclavage et de la colonisation. Une génération qui au lendemain de cette grande victoire se voyait injustement déposséder d’une ile sœur: Mayotte . Une spoliation territoriale qui plongea l’archipel des Comores dans cette « indépendance d’occupation ».
Cette indépendance qui se négocia trop souvent dans ces petits couloirs de l’Elysée où Jacques Foccart imposait sa lecture africaine.
Une occupation en règle dont Bob Denard fut trop longtemps le digne dépositaire.
Triste indépendance…
Toutefois quarante ans se sont écoulés, et même si la politique pernicieuse de la France a saigné à blanc les espoirs du peuple comorien, les responsabilités doivent enfin être abordés sans concession, ni pudibonderie.
Mayotte : le drame insulaire
Le général de Gaulle disait que la France n’avait pas d’amis, elle n’avait que des intérêts. Une phrase que le peuple comorien pourrait graver dans le marbre, tant il est vrai que tout au long de ces quarante années cette amitié fut malmenée par la France qui a jalousement préservé ses intérêts et par l'extrême crédulité de l'establishment politique comorien. Aujourd’hui la question de Mayotte est donc pleine et entière et les responsables politiques de France comme ceux des Comores qui feignent de ne pas voir ces milliers de morts engloutis par ces vagues successives de mépris et de trahison, ne peuvent plus se boucher le nez ! Ces morts n’ont plus personne pour défendre leurs mémoires, ces enfants face contre mer n’ont plus personne pour prononcer leurs noms, pour se souvenir de ces sourires entachés par la condition misérable de leurs existences. Pour dire simplement qu’ils étaient des êtres humains appartenant à la nation comorienne, à la nation humaine et que la France ne peut pas continuer à bafouer l’intégrité territoriale comorienne et le droit international. Sinon comment expliquer cette attitude qui consiste à réclamer des sanctions contre la Russie tout en semant la mort dans l’océan indien ? De même, comment interpréter le mutisme des autorités comoriennes soumises à loi de la peur regardant le peuple comorien crever en mer ? Ce peuple qui désespère et qui n’hésite pas à braver la mort pour vivre dans cette dignité que nous recherchons tous. Pour ces hommes et ces femmes plongés dans l’enfer de la vie, vous devez agir, prendre des mesures coercitives à l’encontre de ceux qui portent atteintes à la dignité de ces vies.
Education : Le drame scolaire
Une nation se juge à la qualité de son éducation et que dire de cette institution qui aux Comores ne fonctionne pas. Que dire de ces enfants livrés à l’ignorance, à l’obscurantisme et à un avenir incertain. L’éducation devrait être la pierre angulaire de la reconquête de toutes les instituions comoriennes. Cette nouvelle éducation devrait considérer l’ensemble des savoirs comme constitutifs du bien national et devrait également promouvoir l’enseignement professionnel et artisanal pour créer des emplois durables dans cette économie qui cherche toujours son premier souffle. Sans oublier tous ces étudiantes et étudiants disséminées aux quatre coins de la planète sans ressource, si ce n’est les maigres économies de leurs familles. Intolérable condition…
Le drame sanitaire…
Parmi les urgences des Comores, la gestion de nos structures sanitaires est une catastrophe d’Etat. En quarante années d’ « indépendance d’occupation » aucun hôpital digne de nom ne fonctionne correctement. La médecine publique de proximité est inexistante. Faudrait-il rappeler à nos responsables politiques que nos politiques de santé conditionnent la survie et la pérennité du peuple comorien. Lorsque des femmes meurent et perdent leurs enfants faute d’électricité, lorsque des pathologies s’aggravent faute d’hygiène et de personnels compétents, c’est un crime que l’on commet contre le peuple comorien et cette situation n’est plus tolérable, n’est plus acceptable ! Je sais que certains d’entre vous n’hésiteront point à prendre l’avion pour se soigner en dehors des frontières comoriennes faisant valoir la prééminence de l’argent roi, mais pour tous ceux qui ne peuvent pas partir, c’est la maladie du sans sou ni maille qui ronge ces petites vies, ces petites mains, ces corps sans force qui finissent par devenir des corps sans vie…Intolérable condition.
Mesdames, Messieurs les candidat(e)s
Quarante ans après cette "indépendance d’occupation" les Comores doivent retrouver impérativement les chemins de la prospérité économique, de l’indépendance politique, de l’autosuffisance alimentaire et de la dignité humaine. Je compte sur vous pour enfin nous parler d’une grande ambition partagée pour le peuple comorien . A voir l’état de délabrement de nos institutions de nos routes du niveau de vie car le peuple ne peut plus attendre!
Gouverner c’est prévoir en ce qui nous concerne c’est aussi revoir.
Revoir de fond en comble un système dépassé obsolète, prévoir le renouvellement d’une classe politique mal préparé aux enjeux du moment et construire un avenir commun entre l’archipel des Comores et l’ensemble de ses ressortissants. Le monde nous regarde, et vous devez être à la hauteur de ce moment clef pour la paix, la cohésion et l’histoire du peuple comorien.
Marseille, capitale de la diaspora comorienne le 18 juin 2015
Haidari Nassurdine
Ancien élu PS de Marseille d'origine comorienne
et Président de Conseil Représentatif des Associations Noires PACA