Punir les non-jeûneurs pendant le mois sacré du ramadan, voici l’intention déclarée par le lieutenant-colonel Chigou, actuel commandant de ...
Punir les non-jeûneurs pendant le mois sacré du ramadan, voici l’intention déclarée par le lieutenant-colonel Chigou, actuel commandant de la gendarmerie nationale des Comores dans l’émission radio d’Abdallah Agwa.
À signaler que le lieutenant-colonel ne précise pas l’origine institutionnelle de cette volonté.
(Article à lire ici : Ramadan: Le commandant de la gendarmerie nationale promet des sanctions pour les " non-jeûneurs").
Nous voudrions souligner le danger que représente une telle proposition sur notre manière de vivre notre foi et sur les rapports que nous avons constitutionnellement adopté entre l’Etat et la religion.
En tant que croyants, mettons nous d’accord sur le fait que cette intention de punir tous les non-jeûneurs est contraire à notre manière comorienne de pratiquer la foi. L’Islam n’est pas une question de paraître, le jeûne est une épreuve de soi par soi, comme la prière n’est pas juste une gymnastique quotidienne. Dans le domaine de la croyance musulmane, personne ne peut être juge à l’exception d’Allah. De plus, la foi telle que pratiquée par la société comorienne n’est pas sous le régime de la force. Obliger des individus à jeûner ne consolide, ni ne fait naître la foi, pour la simple raison qu’en tant que croyants, nous savons que notre foi en l’Islam ne pourrait être changée par la force. Penser à consolider ou à créer la foi par la force ne révèle qu’une chose : l’absence de foi de celui qui veut la forcer.
À signaler que le lieutenant-colonel ne précise pas l’origine institutionnelle de cette volonté.
(Article à lire ici : Ramadan: Le commandant de la gendarmerie nationale promet des sanctions pour les " non-jeûneurs").
Nous voudrions souligner le danger que représente une telle proposition sur notre manière de vivre notre foi et sur les rapports que nous avons constitutionnellement adopté entre l’Etat et la religion.
En tant que croyants, mettons nous d’accord sur le fait que cette intention de punir tous les non-jeûneurs est contraire à notre manière comorienne de pratiquer la foi. L’Islam n’est pas une question de paraître, le jeûne est une épreuve de soi par soi, comme la prière n’est pas juste une gymnastique quotidienne. Dans le domaine de la croyance musulmane, personne ne peut être juge à l’exception d’Allah. De plus, la foi telle que pratiquée par la société comorienne n’est pas sous le régime de la force. Obliger des individus à jeûner ne consolide, ni ne fait naître la foi, pour la simple raison qu’en tant que croyants, nous savons que notre foi en l’Islam ne pourrait être changée par la force. Penser à consolider ou à créer la foi par la force ne révèle qu’une chose : l’absence de foi de celui qui veut la forcer.
En tant que citoyens, n’oublions pas que le caractère religieux de notre État est une imposition que nous, citoyens, lui faisons, mais ce n’est pas pour autant qu’il doit se permettre de nous imposer sa conception de l’Islam. En effet, selon notre constitution, c’est l’État qui doit « puiser dans l’Islam, religion d’État, l’inspiration permanente des principes et règles qui régissent l’Union » (l’article 1 de la Loi référendaire portant révision de la Constitution de l’Union des Comores du 23 décembre 2001). D’un point de vue juridique, l’État comorien est musulman.
Toutefois, nous devons faire la différence entre l’État et le citoyen. Ainsi, selon la logique de la constitution, l’Islam étant la religion d’État, elle est un de ses critères constitutifs, mais l’Islam n’est pas un critère constitutif de la citoyenneté. Il s’agit de la même logique que pour un État laïc ou athée, les citoyens sont libres de croire en Dieu. Le caractère musulman de l’État impose aux fonctionnaires et aux institutions de se conduire selon les principes puisés dans l’Islam mais en aucun cas cela ne leur permet d’obliger les citoyens à se conduire selon leurs interprétations de la religion d’Etat et au nom de ce dernier.
Nous ne nous attarderons ni sur l’aspect démagogique d’une telle proposition, ni sur son irréalisme, et encore moins sur son inapplicabilité.
Le mouvement Wanatsi wacomori
(facebook : wanatsi wachicomori)
Nous ne nous attarderons ni sur l’aspect démagogique d’une telle proposition, ni sur son irréalisme, et encore moins sur son inapplicabilité.
Le mouvement Wanatsi wacomori
(facebook : wanatsi wachicomori)
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