Bonjour Madame Riama Moussa, tout d’abord merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliqu...
Bonjour Madame Riama Moussa, tout d’abord merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer votre parcours ?
Merci, très brièvement, je suis Riama Moussa, originaire d’Iconi - Grande Comore. J’ai eu mon Bac en 1996 et fait mes études à l’Ecole des Bibliothécaires Archivistes et Documentalistes de Dakar au Sénégal, option Archives. J’ai commencé à travailler à ABB Herlicq à Dakar tout de suite après mon diplôme, puis 2 ans à la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) à Yaoundé au Cameroun.
A mon retour aux Comores en 2001, je me suis mise à mon compte en tant que consultante en gestion des archives et mise en place de système de classement. Je suis intervenue dans diverses structures telles que : la Banque Centrale des Comores, la Chambre des Commerce et la C.A.O.N.
En 2004, j’étais responsable de la Bibliothèque de l’Université, fonction que j’ai occupé jusqu’en septembre 2005, année où j’ai intégré l’Alliance Française de Moroni.
Quels sont les 3 mots qui vous caractérisent le mieux ?
Les 3 mots qui me caractérisent sont : sincérité, exigence et loyauté.
La sincérité parce que je suis très sincère sur tout ce que je fais, ce que je dis et je ne supporte pas la sournoiserie et les mensonges. Je préfère la vérité, amère soit-elle. Et je considère le mensonge comme une atteinte à mon intelligence.
Je suis exigeante sur tout : dans mon travail, envers moi-même et en vers mon entourage familiale et professionnelle. J’aime que les choses soient correctes et bien faites.
Loyale : je suis très loyale et reste redevable aux personnes qui m’ont rendu service. Je n’oublie jamais un service rendu et ceux qui me connaissent savent qu’on peut toujours compter sur moi.
Vous êtes présidente de l’Association des Bibliothèques des Comores et responsable de la Médiathèque de l’Alliance Française de Moroni, comment arrivez-vous à concilier votre activité professionnelle et votre vie familiale ?
D’une manière générale une personne qui a une vie professionnelle, associative et familiale n’arrive pas à s’en sortir seule. Elle a toujours à coté quelqu’un qui lui sert de point d’appui sur certaines choses. Pour moi, c’est ma mère, une femme très dynamique et compréhensive. C’est grâce à elle que j’arrive à faire tout ce travail. Elle m’aide beaucoup.
Il y a des périodes où ma famille ne me voit presque pas puisque je suis très prise par le travail associatif et professionnel. Heureusement, elle me soutient et comprend que j’ai besoin de ce dynamisme dans ma vie. Ainsi, j’arrive à m’en sortir parce que j’arrive à gérer mes responsabilités associatives et mon travail.
Par chance aussi, j’interviens dans des domaines complémentaires. A l’Alliance, j’ai les moyens de faire en sorte que les usagers viennent vers moi. Dans l’association, si les conditions me le permettent, c’est moi qui va vers ceux qui ont besoin de mon aide. J’ai toujours le soutien de mes supérieurs, ce qui fait que je peux mener des projets dans le cadre de mon travail en partenariat avec l’association. Ainsi, le temps que je consacre à mes activités professionnelles est très bénéfique pour l’association.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’Association des Bibliothèques des Comores ? Quelles sont ses ambitions ?
L’Association des Bibliothécaires des Comores est une association à but non lucratif créée en 2008 suite à une formation sur le métier des bibliothécaires organisée par l’Association ASAD basée à Marseille et coordonnée par l’Alliance au niveau local. Le résultat de cette formation a permis de créer une association permettant d’améliorer les techniques de gestion des bibliothèques, de promouvoir la lecture publique, de vulgariser l’apprentissage de la lecture au-delà de la capitale et des grandes villes, de donner aux animateurs qui sont en général des bénévoles les outils pour mieux faire vivre les bibliothèques et d’attirer beaucoup plus d’usagers.
La formation, à elle seule ne suffit pas à avoir une bibliothèque attractive. Nous faisons également des demandes de don de livres afin d’enrichir nos fonds. Pour nous, l’épanouissement de la lecture publique est un combat. Faire aimer la lecture et aider à améliorer le niveau de français dans les écoles est notre manière de contribuer au développement de ce pays.
Selon vous, quelle seraient les initiatives à mettre en place pour une meilleure qualité de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture aux Comores ?
Pour moi, il y a déjà un potentiel non négligeable au niveau des associations qui composent l’ABC. Il existe le projet AFC et les Alliances qui restent des points focaux importants. Les substances existent mais il faut surtout les dynamiser. Je pense que pour tirer les maximums de retombé de ces ressources, il faut responsabiliser les gens et les fidéliser. J’estime qu’il serait mieux de désigner une personne permanente, compétente qui serait capable d’assurer la coordination du projet AFC. Elle pourrait se déplacer sur le terrain et suivre de près ce qui ce fait dans les bibliothèques.
Le projet AFC dispense des formations, fournis des livres et des supports d’animations. Mais au final, il n’y a personne qui contrôle ce qui se fait. Au niveau de l’ABC et de l’Alliance, nous les motivons, en demandant ce qu’ils font et ce qu’ils ont prévu de faire ;
Par contre s’il y avait une personne permanente qui s’occupe de ce travail, je suis convaincue que le résultat serait intéressant. Le bénévolat doit rester une ressource supplémentaire mais pas un système de fonctionnement.
Le fait que vous soyez une femme a-t-il eu une incidence sur votre carrière professionnelle ? Quelle est votre perception de la parité hommes-femmes ?
Dans l’exercice de ma profession oui. Quand j’étais responsable de la bibliothèque universitaire, un de mes collaborateurs n’appréciait pas de recevoir des ordres venant d’une femme. C’était une situation désagréable mais sans impact sur ma carrière.
Personnellement je n’aime pas trop m’appesantir sur ce sujet car je pense que les gens qui donne de l’importance à ce genre de sujet, leur problème ce trouve ailleurs. Pour moi, être un homme ou une femme n’a pas vraiment d’importance. L’essentiel est que la personne maitrise son sujet.
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui aux jeunes Comoriens, hommes et femmes, qui souhaitent contribuer au développement de leur pays ?
Je dirais à chaque personne qui veut contribuer au développement de son pays de croire en ce qu’elle veut faire et de persévérer. Rien n’est facile. Parfois, il y a l’incompréhension ou les moyens font défaut. Il faut tenter le coup et frapper à toutes les portes. Un jour quelqu’un finira bien par vous comprendre, vous tendre la main et vous aider à réaliser vos objectifs.
Quels sont vos prochains défis professionnels et personnels ?
Mon défi professionnel à court termes est de banaliser l’utilisation de la bibliothèque numérique aux usagers de notre bibliothèque en créant des veilles intéressantes et des siteothèques qui répondent à leur besoin.
Au niveau de l’ABC, je souhaiterai organiser un championnat national de lecture et trouver des dons de livre pour les bibliothèques qui n’ont pas bénéficié cette année. Souvent, nous rencontrons des jeunes très motivés mais dès qu’il entre dans la vie active, ils ne sont plus disponibles. J’aimerais pourvoir les encourager davantage afin qu’ils s’investissent tout en gardant du temps pour eux.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?
Bonne continuation et bonne chance me suffira
Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé, nous vous souhaitons une bonne continuation et une bonne réussite dans vos projets aussi bien personnels que professionnels.
Merci, très brièvement, je suis Riama Moussa, originaire d’Iconi - Grande Comore. J’ai eu mon Bac en 1996 et fait mes études à l’Ecole des Bibliothécaires Archivistes et Documentalistes de Dakar au Sénégal, option Archives. J’ai commencé à travailler à ABB Herlicq à Dakar tout de suite après mon diplôme, puis 2 ans à la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) à Yaoundé au Cameroun.
A mon retour aux Comores en 2001, je me suis mise à mon compte en tant que consultante en gestion des archives et mise en place de système de classement. Je suis intervenue dans diverses structures telles que : la Banque Centrale des Comores, la Chambre des Commerce et la C.A.O.N.
En 2004, j’étais responsable de la Bibliothèque de l’Université, fonction que j’ai occupé jusqu’en septembre 2005, année où j’ai intégré l’Alliance Française de Moroni.
Quels sont les 3 mots qui vous caractérisent le mieux ?
Les 3 mots qui me caractérisent sont : sincérité, exigence et loyauté.
La sincérité parce que je suis très sincère sur tout ce que je fais, ce que je dis et je ne supporte pas la sournoiserie et les mensonges. Je préfère la vérité, amère soit-elle. Et je considère le mensonge comme une atteinte à mon intelligence.
Je suis exigeante sur tout : dans mon travail, envers moi-même et en vers mon entourage familiale et professionnelle. J’aime que les choses soient correctes et bien faites.
Loyale : je suis très loyale et reste redevable aux personnes qui m’ont rendu service. Je n’oublie jamais un service rendu et ceux qui me connaissent savent qu’on peut toujours compter sur moi.
Vous êtes présidente de l’Association des Bibliothèques des Comores et responsable de la Médiathèque de l’Alliance Française de Moroni, comment arrivez-vous à concilier votre activité professionnelle et votre vie familiale ?
D’une manière générale une personne qui a une vie professionnelle, associative et familiale n’arrive pas à s’en sortir seule. Elle a toujours à coté quelqu’un qui lui sert de point d’appui sur certaines choses. Pour moi, c’est ma mère, une femme très dynamique et compréhensive. C’est grâce à elle que j’arrive à faire tout ce travail. Elle m’aide beaucoup.
Il y a des périodes où ma famille ne me voit presque pas puisque je suis très prise par le travail associatif et professionnel. Heureusement, elle me soutient et comprend que j’ai besoin de ce dynamisme dans ma vie. Ainsi, j’arrive à m’en sortir parce que j’arrive à gérer mes responsabilités associatives et mon travail.
Par chance aussi, j’interviens dans des domaines complémentaires. A l’Alliance, j’ai les moyens de faire en sorte que les usagers viennent vers moi. Dans l’association, si les conditions me le permettent, c’est moi qui va vers ceux qui ont besoin de mon aide. J’ai toujours le soutien de mes supérieurs, ce qui fait que je peux mener des projets dans le cadre de mon travail en partenariat avec l’association. Ainsi, le temps que je consacre à mes activités professionnelles est très bénéfique pour l’association.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’Association des Bibliothèques des Comores ? Quelles sont ses ambitions ?
L’Association des Bibliothécaires des Comores est une association à but non lucratif créée en 2008 suite à une formation sur le métier des bibliothécaires organisée par l’Association ASAD basée à Marseille et coordonnée par l’Alliance au niveau local. Le résultat de cette formation a permis de créer une association permettant d’améliorer les techniques de gestion des bibliothèques, de promouvoir la lecture publique, de vulgariser l’apprentissage de la lecture au-delà de la capitale et des grandes villes, de donner aux animateurs qui sont en général des bénévoles les outils pour mieux faire vivre les bibliothèques et d’attirer beaucoup plus d’usagers.
La formation, à elle seule ne suffit pas à avoir une bibliothèque attractive. Nous faisons également des demandes de don de livres afin d’enrichir nos fonds. Pour nous, l’épanouissement de la lecture publique est un combat. Faire aimer la lecture et aider à améliorer le niveau de français dans les écoles est notre manière de contribuer au développement de ce pays.
Selon vous, quelle seraient les initiatives à mettre en place pour une meilleure qualité de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture aux Comores ?
Pour moi, il y a déjà un potentiel non négligeable au niveau des associations qui composent l’ABC. Il existe le projet AFC et les Alliances qui restent des points focaux importants. Les substances existent mais il faut surtout les dynamiser. Je pense que pour tirer les maximums de retombé de ces ressources, il faut responsabiliser les gens et les fidéliser. J’estime qu’il serait mieux de désigner une personne permanente, compétente qui serait capable d’assurer la coordination du projet AFC. Elle pourrait se déplacer sur le terrain et suivre de près ce qui ce fait dans les bibliothèques.
Le projet AFC dispense des formations, fournis des livres et des supports d’animations. Mais au final, il n’y a personne qui contrôle ce qui se fait. Au niveau de l’ABC et de l’Alliance, nous les motivons, en demandant ce qu’ils font et ce qu’ils ont prévu de faire ;
Par contre s’il y avait une personne permanente qui s’occupe de ce travail, je suis convaincue que le résultat serait intéressant. Le bénévolat doit rester une ressource supplémentaire mais pas un système de fonctionnement.
Le fait que vous soyez une femme a-t-il eu une incidence sur votre carrière professionnelle ? Quelle est votre perception de la parité hommes-femmes ?
Dans l’exercice de ma profession oui. Quand j’étais responsable de la bibliothèque universitaire, un de mes collaborateurs n’appréciait pas de recevoir des ordres venant d’une femme. C’était une situation désagréable mais sans impact sur ma carrière.
Personnellement je n’aime pas trop m’appesantir sur ce sujet car je pense que les gens qui donne de l’importance à ce genre de sujet, leur problème ce trouve ailleurs. Pour moi, être un homme ou une femme n’a pas vraiment d’importance. L’essentiel est que la personne maitrise son sujet.
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui aux jeunes Comoriens, hommes et femmes, qui souhaitent contribuer au développement de leur pays ?
Je dirais à chaque personne qui veut contribuer au développement de son pays de croire en ce qu’elle veut faire et de persévérer. Rien n’est facile. Parfois, il y a l’incompréhension ou les moyens font défaut. Il faut tenter le coup et frapper à toutes les portes. Un jour quelqu’un finira bien par vous comprendre, vous tendre la main et vous aider à réaliser vos objectifs.
Quels sont vos prochains défis professionnels et personnels ?
Mon défi professionnel à court termes est de banaliser l’utilisation de la bibliothèque numérique aux usagers de notre bibliothèque en créant des veilles intéressantes et des siteothèques qui répondent à leur besoin.
Au niveau de l’ABC, je souhaiterai organiser un championnat national de lecture et trouver des dons de livre pour les bibliothèques qui n’ont pas bénéficié cette année. Souvent, nous rencontrons des jeunes très motivés mais dès qu’il entre dans la vie active, ils ne sont plus disponibles. J’aimerais pourvoir les encourager davantage afin qu’ils s’investissent tout en gardant du temps pour eux.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?
Bonne continuation et bonne chance me suffira
Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé, nous vous souhaitons une bonne continuation et une bonne réussite dans vos projets aussi bien personnels que professionnels.
Par AmbaFrance
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