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La chaîne de télévision Viva, propriété de Andry Rajoelina, a été en partie coupée mardi par les autorités, quelques heures après l'interpellation d'une députée de la formation politique de l'ex-homme fort de Madagascar.
Ces incidents surviennent en pleine confrontation politique entre le président Hery Rajaonarimampianina, isolé et privé de majorité, et le parlement qui a voté sa destitution il y a 15 jours. La Haute Cour constitutionnelle doit encore se prononcer et pourrait invalider le vote.
« Huit de nos quinze antennes relais de télévision, en dehors d'Antananarivo, sont maintenant hors service après la coupure par l'État du courant d'alimentation de ces équipements », a indiqué Fetra Rakotondrasoa, rédacteur en chef de la télévision Viva. « La radio-télévision Viva a émis depuis quelque temps au niveau national en utilisant des équipements de l'État en violation des textes en vigueur », a pour sa part répliqué le gouvernement.
La coupure, effective depuis mardi midi, n'est pas sans rappeler un épisode très similaire qui s'était produit fin 2008. L'antenne de Viva avait alors été suspendue, provoquant des manifestations des partisans d'Andry Rajoelina, alors maire de la capitale malgache. Le mouvement de rue avait progressivement pris de l'ampleur jusqu'à aboutir au renversement en mars 2009 du président Marc Ravalomanana.
Une offensive contre le Mapar ?
Pour Augustin Andriamananoro, vice-président du parti d'Andry Rajoelina (le Mapar), la coupure des relais de télévision est un acte visant personnellement Andry Rajoelina. « On empêche d'abord sa télévision d'émettre en dehors d'Antananarivo, puis on intercepte les fonds de son parti », a-t-il dénoncé.
Dans la nuit de lundi à mardi, la gendarmerie et la police malgaches avaient également interpellé une députée du Mapar et fouillé sa voiture, provoquant des incidents avec une vingtaine de parlementaires. Après avoir brisé une vitre de la voiture et usé de gaz lacrymogènes pour disperser l'attroupement, les forces de l'ordre ont saisi deux cartons de billets contenant 200 millions d'ariary, l'équivalent de 66 000 euros, selon la police.
La députée, Mme Lanto Rakotomanga, sortait d'une réunion à laquelle assistait Andry Rajoelina. Selon le parti de la députée, l'argent devait servir à rembourser les cautions avancées par les candidats aux élections municipales prévues le 31 juillet. « Il s'agit de remboursements de cautions que les candidats maires du Mapar ont versé à l'État. La provenance de l'argent, c'est la caisse du Mapar », a assuré l'avocat de la députée, Me Sylvestre Razafimahefa. La députée n'a pas été emmenée par les forces de l'ordre mais hospitalisée, après avoir été incommodée par les gaz lacrymogènes.
Par JeuneAfrique.com
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