Mais pourquoi donc le président sénégalais Macky Sall a-t-il décidé d'envoyer au Yémen, à l'autre bout du continent, trois fois plu...
Mais pourquoi donc le président sénégalais Macky Sall a-t-il décidé d'envoyer au Yémen, à l'autre bout du continent, trois fois plus de soldats qu'il n'en a déployé au Mali voisin ?
Officiellement, le Sénégal a répondu à une demande du roi Salmane qui, début avril, « a sollicité (le président Sall) en vue d'une contribution de notre pays à la lutte commune menée par la coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite (contre la rébellion chiite au Yémen) », a expliqué, lundi 4 mai, le ministre des affaires étrangères Mankeur Ndiaye. Le président Sall « a pris la décision d'engager nos forces de défense et de sécurité (2100 hommes) au sein de la coalition internationale » en étant « conscient de l'ampleur des bouleversements géopolitiques qui pourraient découler d'une détérioration de la situation sur le terrain » mais aussi « dans l'intérêt bien compris des deux pays », a expliqué le ministre.
Un ancien ministre des affaires étrangères originaire d'un pays voisin du Sénégal hésite entre rire et indignation. « Ils sont conscients de l'ampleur des bouleversements géopolitiques liés à la guerre au Yémen mais ils ne l'étaient pas tant que cela durant la crise chez leur voisin malien où ils ont envoyé trois fois moins de soldats et essentiellement des troupes du génie ». Un parlementaire français ajoute : « Le Sénégal ferait mieux de mettre ses soldats à la disposition des crises africaines ».
Officiellement, le Sénégal a répondu à une demande du roi Salmane qui, début avril, « a sollicité (le président Sall) en vue d'une contribution de notre pays à la lutte commune menée par la coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite (contre la rébellion chiite au Yémen) », a expliqué, lundi 4 mai, le ministre des affaires étrangères Mankeur Ndiaye. Le président Sall « a pris la décision d'engager nos forces de défense et de sécurité (2100 hommes) au sein de la coalition internationale » en étant « conscient de l'ampleur des bouleversements géopolitiques qui pourraient découler d'une détérioration de la situation sur le terrain » mais aussi « dans l'intérêt bien compris des deux pays », a expliqué le ministre.
Un ancien ministre des affaires étrangères originaire d'un pays voisin du Sénégal hésite entre rire et indignation. « Ils sont conscients de l'ampleur des bouleversements géopolitiques liés à la guerre au Yémen mais ils ne l'étaient pas tant que cela durant la crise chez leur voisin malien où ils ont envoyé trois fois moins de soldats et essentiellement des troupes du génie ». Un parlementaire français ajoute : « Le Sénégal ferait mieux de mettre ses soldats à la disposition des crises africaines ».
Le diplomate africain a une explication : « L'argent ! Le Sénégal va monnayer très cher sa participation », avance-t-il. Selon lui, Macky Sall espère faire revenir le Sénégal « dans les bonnes grâces de Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et ainsi bénéficier des largesses financières » du nouveau souverain devenu roi en janvier après la mort d'Abdallah. Il rappelle que les relations entre les deux pays s'étaient dégradées au temps du précédent président Abdoulaye Wade (2000-2010) et de feu Abdallah. « Les Saoudiens avaient fini par se lasser des visites intempestives de Wade en Arabie saoudite pour leur demander de l'argent. »
Le diplomate se demande finalement si le calcul des autorités sénégalaises est le bon. « Si les soldats Sénégalais sont déployés au Yémen, ils auront des pertes humaines. Ce ne sera pas très populaire au Sénégal », avance-t-il.
Par Christophe Châtelot - lemonde.fr
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.