La nature a fait que les Comores sont constituées d’îles et les hommes politiques de l’archipel depuis belle lurette ne parviennent pas...
La nature a fait que les Comores sont constituées d’îles et les hommes politiques de l’archipel depuis belle lurette ne parviennent pas à transcender les particularismes insulaires et avoir une vision globale d’union pour l’ intérêt général des Comoriens. Les trois tournantes qui se sont déroulées ces dernières années reflètent bien l’appellation de l’archipel en UNION DES COMORES. Dans l’esprit des auteurs de la constitution actuelle, cette union bancale est possible à condition que chaque île obtient sa part de gouvernance.
On constate que toute la classe politique comorienne s’est convertie aux intérêts insulaires voire personnels au détriment de ce qui peut être utile ou bénéfique pour le pays. Au lieu de recommencer la tournante après les trois alternances, il aurait fallu consulter les comoriens par voie référendaire pour savoir, si les comoriens souhaitent la continuité de cette constitution ou non. L’hypothèse d’un Etat uni et indivisible et que tout (e) comorien(ne) quelque ce soit son île pourrait candidater à l’élection présidentielle est renvoyée aux calendes grecques. Aux Comores, on se définit d’abord par son île avant d’être comorien, d’où la question suivante : quel sens donne t - on au terme nation ? Ou bien quelle est la conception comorienne de la nation ?
Dans l’archipel l’idéal national est né au lendemain de l’indépendance comorienne, est-ce que cet idéal a pris une connotation politique et juridique à partir des Lumières européens ? Deux philosophes européens ont eu deux points de vues divergents sur le terme de nation .Pour Jean-Jacques Rousseau, la nation implique une association volontaire des citoyens. Elle se définit par un contrat social passé entre ses membres se confond avec la souveraineté politique .Pour le philosophe allemand Herder, la nation est une réalité vivante, elle s’impose à l’individu par le partage d’une langue, c’est l’origine de la culture commune qui fondent la nation.
A l’heure actuelle les esprits s’échauffent sur l’archipel depuis la prétendue candidature de l’ex-président SAMBI, c’est la confusion totale, la majorité présidentielle, en l’occurrence le ministre de l’intérieur et porte parole du gouvernement se lance dans des intimidations et l’opposition répond par des outrages verbales bref tout le monde perd son latin le comorien lambda plongé dans sa misère quotidienne ne s’y trouve pas dans ce méli-mélo politicien.
Par ailleurs il faut noter que le seul point positif de la tournante est d’endiguer le séparatisme, mais la crise économique, la montée chronique du chômage, le délabrement des infrastructures routières et enfin la crise énergétique, ces problèmes récurrents constituent des obstacles majeurs qui handicapent le pays depuis quarante ans d’indépendance. Des doutes subsistent sur cette candidature SAMBI, les Comoriens ont le mauvais souvenir des onze ans de règne du feu AHMED ABDALLAH avec sa dictature molle. Le retour d’un pouvoir fort aux relents dictatoriaux fait peur mais la conjoncture internationale n’est pas favorable aux potentats d’hier
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY
Photo d’illustration ©kwelimag - 06 juillet 2007 à Mohéli