Le projet de délibération sur la nomenclature budgétaire et cadre organique des communes qui avait fait l'objet d'ordre du jour de l...
Le projet de délibération sur la nomenclature budgétaire et cadre organique des communes qui avait fait l'objet d'ordre du jour de la session ordinaire ouverte le 27 avril, et clôturée mardi 26 mai, a été voté à l'unanimité par les conseillers de l'île autonome de Ngazidja présents lors de l'avant-dernière séance lundi dernier. Un nouveau tableau pour les municipalités s'est donc dessiné. Mais comment les communes vont-elles devoir remplir les cases de ce tableau pour qu'elles restent en vie grâce à une population aux mœurs médiévales ?
Une bouffé d'oxygène donc pour les nouveaux maires qui ne pourraient pas mieux fonctionner sans cadre organique ni budget, auxquels toutes les mairies, du moins à Ngazidja, doivent de se conformer. « C'est une fierté pour nous d'avoir réussi dans notre première mission d'envergure», se félicite Issimaila Msaidié, président de la commission spéciale qui était chargée du dossier.
Tandis que la nomenclature budgétaire est adoptée tel qu'elle a été remise par le gouverneur, le cadre organique a connu quelques amendements. Le cas, par exemple, des attributions du secrétaire général de la commune, au lieu de « le secrétaire général est nommé par arrêté du gouverneur de l'Ile », les conseillers de Ngazidja ont amendé comme suit : «le secrétaire général est nommé par arrêté du gouverneur de l'Ile, en tenant compte des propositions du Maire ». Sur la nomenclature budgétaire, les taxes funéraires, d'abatage, balayage et enlèvement d'ordures, et impôt sur la propriété, constituent, entre autres, les recettes de la commune. En attendant sa promulgation et sa mise en application, le texte est adopté par les représentants des ''Wangazidja'', et ces derniers devront s'y soumettre. Soumission ? C'est là que le bât blesse.
Au pays d'un peuple réfractaire aux impôts, la tâche du maire et ses percepteurs est loin d'être une sinécure. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'une campagne de sensibilisation est jugée nécessaire par le conseil de l'Ile dans les différentes communes, en vue de faire mettre le pied de la population sur l'étrier. « Changer des mœurs est un combat laborieux, mais ça vaut le coup, car sans cela, les communes sont menacées de disparition », analyse de son coté le conseiller Issimaila Msaidié. Euh oui, ça vaut le coup, bien sûr.
Ça vaut le coup puisque, comme l'a compris le conseiller Issimaila, sans recettes la commune ne pourra plus couvrir ses dépenses propres. Citons, à titre d'exemple, le traitement des salaires, l'achat des biens et services, déplacements, missions, prestation et services, énergie et communication, et les imprévus. Tels sont, parmi tant d'autres, les dépenses que doit effectuer une commune pour assurer son fonctionnement. Sans quoi, elles ne tiendront plus débout. Elles vont disparaître, pour être clair.
L'incertitude est de mise, surtout quand on sait que le très récalcitrant ''Mgazidja'' va être obligé par sa commune de payer des taxes sur ses propres biens (terrain, maison, commerce…) Encore faut-il le citer ici, le ''Mgazidja'' est désormais obligé à payer des taxes quand il/elle enterre son proche (taxe funéraire), quand il/elle fait du mariage (taxes sur certaines cérémonies coutumières autorisées), et beaucoup d'autres aspects encore générateurs de fisc pour le compte de la commune à laquelle on appartient.
Mais espérons qu'on ne prendra pas du temps à nous mettre sur les rails, à nous adapter car, je pense, ça vaut le coup de changer de routine afin qu'on puisse faire bouger les lignes. Je reprends ici, pour finir, les slogans du nouveau parti politique RIFAID-Comores, dirigée par le journaliste Wadaane Mahamoud : changer de vision, changer de pratique, changer de cap.
Par Toufé Maecha, quotidien Al-fajr
Une bouffé d'oxygène donc pour les nouveaux maires qui ne pourraient pas mieux fonctionner sans cadre organique ni budget, auxquels toutes les mairies, du moins à Ngazidja, doivent de se conformer. « C'est une fierté pour nous d'avoir réussi dans notre première mission d'envergure», se félicite Issimaila Msaidié, président de la commission spéciale qui était chargée du dossier.
Tandis que la nomenclature budgétaire est adoptée tel qu'elle a été remise par le gouverneur, le cadre organique a connu quelques amendements. Le cas, par exemple, des attributions du secrétaire général de la commune, au lieu de « le secrétaire général est nommé par arrêté du gouverneur de l'Ile », les conseillers de Ngazidja ont amendé comme suit : «le secrétaire général est nommé par arrêté du gouverneur de l'Ile, en tenant compte des propositions du Maire ». Sur la nomenclature budgétaire, les taxes funéraires, d'abatage, balayage et enlèvement d'ordures, et impôt sur la propriété, constituent, entre autres, les recettes de la commune. En attendant sa promulgation et sa mise en application, le texte est adopté par les représentants des ''Wangazidja'', et ces derniers devront s'y soumettre. Soumission ? C'est là que le bât blesse.
Au pays d'un peuple réfractaire aux impôts, la tâche du maire et ses percepteurs est loin d'être une sinécure. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'une campagne de sensibilisation est jugée nécessaire par le conseil de l'Ile dans les différentes communes, en vue de faire mettre le pied de la population sur l'étrier. « Changer des mœurs est un combat laborieux, mais ça vaut le coup, car sans cela, les communes sont menacées de disparition », analyse de son coté le conseiller Issimaila Msaidié. Euh oui, ça vaut le coup, bien sûr.
Ça vaut le coup puisque, comme l'a compris le conseiller Issimaila, sans recettes la commune ne pourra plus couvrir ses dépenses propres. Citons, à titre d'exemple, le traitement des salaires, l'achat des biens et services, déplacements, missions, prestation et services, énergie et communication, et les imprévus. Tels sont, parmi tant d'autres, les dépenses que doit effectuer une commune pour assurer son fonctionnement. Sans quoi, elles ne tiendront plus débout. Elles vont disparaître, pour être clair.
L'incertitude est de mise, surtout quand on sait que le très récalcitrant ''Mgazidja'' va être obligé par sa commune de payer des taxes sur ses propres biens (terrain, maison, commerce…) Encore faut-il le citer ici, le ''Mgazidja'' est désormais obligé à payer des taxes quand il/elle enterre son proche (taxe funéraire), quand il/elle fait du mariage (taxes sur certaines cérémonies coutumières autorisées), et beaucoup d'autres aspects encore générateurs de fisc pour le compte de la commune à laquelle on appartient.
Mais espérons qu'on ne prendra pas du temps à nous mettre sur les rails, à nous adapter car, je pense, ça vaut le coup de changer de routine afin qu'on puisse faire bouger les lignes. Je reprends ici, pour finir, les slogans du nouveau parti politique RIFAID-Comores, dirigée par le journaliste Wadaane Mahamoud : changer de vision, changer de pratique, changer de cap.
Par Toufé Maecha, quotidien Al-fajr