Bientôt 2016, des élections présidentielles auront lieu, les tendances politiques se réveillent, les alliances se nouent et les idéologies d...
Bientôt 2016, des élections présidentielles auront lieu, les tendances politiques se réveillent, les alliances se nouent et les idéologies doivent aussi se nourrir du débat. Ma réflexion ici est une suite logique de la thèse défendue dans mon livre « les Comores réinventées » publié en 2012 aux éditions EDILIVRE.
La présidence tournante est au centre du débat public.
Tout remonte à un moment où les interrogations se sont soulevées contre la souveraineté de l'Etat et les acteurs qui l'anime. Le séparatisme de 1997 est une période difficile dont les comoriens ne souhaiteraient jamais y revivre. C'est l'un des rares moments de l'histoire politique contemporaine des Comores où l'Etat est menacé d'effondrement et de déterritorialisation. C'est donc la fin d'une République Fédérale Islamique des Comores jugé inégale, partielle et partiale.
Les assises pour la réconciliation nationale avaient comme objectif de créer un nouveau système, de forger des règles de conduite et de concevoir une nouvelle démocratie adaptable au contexte, non seulement insulaires des îles, mais aussi social. L'évidence a fait que la trajectoire commune de ces îles a développé dans l'esprit du comorien un syndrome d'insularité dont les origines sociales marquent son quotidien. Il est exceptionnellement rare qu'un Comorien, dans certaines circonstances où il est appelé à s'identifier, de se présenter comme étant purement et simplement Comoriens. L'instinct dominant est de dire spontanément : « Je suis de telle île », « je suis de tel village ».
Aux Comores l'Individu a le sentiment d'appartenir à une île et à un village. C'est un critère de distinction sociale présent qu'il fallait peut-être adapté avec le système politique d'après séparatisme. Ce phénomène d'identification et de distinction sociale accompagné d'un ostracisme national contraint le pays à un déséquilibre de développement économique et social. Il menace en même temps l'Unité Nationale. Ainsi est venue l'idée de la présidence tournante comme le remède amer contre le séparatisme quoiqu'elle soit incompatible avec la démocratie.
Nul doute, l'unité nationale est une condition sine qua none pour l'existence et la survie de « l'Etat comorien ». C'est donc un principe fondamental. Par conséquent, toute norme renforçant ce principe doit donc être considéré comme étant supra-constitutionnel. Et puisque la présidence tournante a pu, pendant plus d'une décennie, stabiliser l'unité nationale, il revient à avouer qu'elle est aujourd'hui un acquis constitutionnel ayant une force juridique supra-constitutionnelle. C'est un des normes introduits dans la nouvelle république comorienne de 2001 et soutenu par une tendance républicaine.
Mais au-delà de cette tendance normative de la présidence tournante relative à l'unité nationale, s'implique une autre qui l'a dissocie de la démocratie. Ce dernier insiste sur le choix de la majorité du peuple et aussi la possibilité de chaque citoyen d'être éligible partout dans le territoire. Etant donné que le peuple souverain doit s'exprimer sans aucune division ou distinction, il revient à remettre en cause la présidence tournante qui oblige au primaire un vote par une île.
L'esprit original et originel de la présidence tournante est de permettre à chaque île composant les Comores de gouverner en tenant compte du choix de l'île. Et puisqu'aux Comores, dans les réalités sociales, l'île est la propriété d'un Individu, il est donc conçu que la présidence soit assurée par cet Individu issu de cette île.
D'un coup, non seulement le choix de la majorité est menacée mais aussi le droit de chaque citoyen d'être éligible partout dans le territoire comorien. Ainsi la présidence tournante se confronte avec la démocratie qui est un concept importé dont les valeurs sont universelles et variables sur les principes.
Il revient donc aujourd'hui de faire le choix entre l'unité nationale et la démocratie. Ce choix permettra de garder ou de supprimer la présidence tournante en 2016. Faudrait-il supprimer une norme supra-constitutionnelle pour mettre fin à l'unité nationale fragilement retrouvée ? Je ne crois plus qu'un comorien, nationaliste qu'il est, convoitera des principes de démocratie importée contre l'unité nationale. Peut-être pas à l'unanimité, mais la majorité comprend que cette unité est la source de notre paix, de notre stabilité, qui ne sont que la richesse des Comores d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Le débat reste ici ouvert, les tendances peuvent se rajouter mais sachions que dans tout cela 2016 est décisive.
La présidence tournante est au centre du débat public.
Tout remonte à un moment où les interrogations se sont soulevées contre la souveraineté de l'Etat et les acteurs qui l'anime. Le séparatisme de 1997 est une période difficile dont les comoriens ne souhaiteraient jamais y revivre. C'est l'un des rares moments de l'histoire politique contemporaine des Comores où l'Etat est menacé d'effondrement et de déterritorialisation. C'est donc la fin d'une République Fédérale Islamique des Comores jugé inégale, partielle et partiale.
Les assises pour la réconciliation nationale avaient comme objectif de créer un nouveau système, de forger des règles de conduite et de concevoir une nouvelle démocratie adaptable au contexte, non seulement insulaires des îles, mais aussi social. L'évidence a fait que la trajectoire commune de ces îles a développé dans l'esprit du comorien un syndrome d'insularité dont les origines sociales marquent son quotidien. Il est exceptionnellement rare qu'un Comorien, dans certaines circonstances où il est appelé à s'identifier, de se présenter comme étant purement et simplement Comoriens. L'instinct dominant est de dire spontanément : « Je suis de telle île », « je suis de tel village ».
Aux Comores l'Individu a le sentiment d'appartenir à une île et à un village. C'est un critère de distinction sociale présent qu'il fallait peut-être adapté avec le système politique d'après séparatisme. Ce phénomène d'identification et de distinction sociale accompagné d'un ostracisme national contraint le pays à un déséquilibre de développement économique et social. Il menace en même temps l'Unité Nationale. Ainsi est venue l'idée de la présidence tournante comme le remède amer contre le séparatisme quoiqu'elle soit incompatible avec la démocratie.
Nul doute, l'unité nationale est une condition sine qua none pour l'existence et la survie de « l'Etat comorien ». C'est donc un principe fondamental. Par conséquent, toute norme renforçant ce principe doit donc être considéré comme étant supra-constitutionnel. Et puisque la présidence tournante a pu, pendant plus d'une décennie, stabiliser l'unité nationale, il revient à avouer qu'elle est aujourd'hui un acquis constitutionnel ayant une force juridique supra-constitutionnelle. C'est un des normes introduits dans la nouvelle république comorienne de 2001 et soutenu par une tendance républicaine.
Mais au-delà de cette tendance normative de la présidence tournante relative à l'unité nationale, s'implique une autre qui l'a dissocie de la démocratie. Ce dernier insiste sur le choix de la majorité du peuple et aussi la possibilité de chaque citoyen d'être éligible partout dans le territoire. Etant donné que le peuple souverain doit s'exprimer sans aucune division ou distinction, il revient à remettre en cause la présidence tournante qui oblige au primaire un vote par une île.
L'esprit original et originel de la présidence tournante est de permettre à chaque île composant les Comores de gouverner en tenant compte du choix de l'île. Et puisqu'aux Comores, dans les réalités sociales, l'île est la propriété d'un Individu, il est donc conçu que la présidence soit assurée par cet Individu issu de cette île.
D'un coup, non seulement le choix de la majorité est menacée mais aussi le droit de chaque citoyen d'être éligible partout dans le territoire comorien. Ainsi la présidence tournante se confronte avec la démocratie qui est un concept importé dont les valeurs sont universelles et variables sur les principes.
Il revient donc aujourd'hui de faire le choix entre l'unité nationale et la démocratie. Ce choix permettra de garder ou de supprimer la présidence tournante en 2016. Faudrait-il supprimer une norme supra-constitutionnelle pour mettre fin à l'unité nationale fragilement retrouvée ? Je ne crois plus qu'un comorien, nationaliste qu'il est, convoitera des principes de démocratie importée contre l'unité nationale. Peut-être pas à l'unanimité, mais la majorité comprend que cette unité est la source de notre paix, de notre stabilité, qui ne sont que la richesse des Comores d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Le débat reste ici ouvert, les tendances peuvent se rajouter mais sachions que dans tout cela 2016 est décisive.