Des militaires français mais aussi tchadiens et guinéens sont accusés de viols sur mineurs en Centrafrique. C'est un responsable de l...
Des militaires français mais aussi tchadiens et guinéens sont accusés de viols sur mineurs en Centrafrique. C'est un responsable de l'ONU qui a organisé la fuite d'un rapport, assurant que l'enquête n'avançait pas.
L'affaire aurait été gardée secrète pendant plusieurs mois. Mercredi, le quotidien britannique The Guardian
a révélé qu'un document confidentiel de l'ONU avait été transmis aux
autorités françaises. Ce rapport, rédigé à l'été 2014 par une équipe
onusienne, fait état de viols sur mineurs par des soldats français basés en Centrafrique. François Hollande a assuré ce jeudi qu'il serait "implacable" si ces abus sexuels étaient avérés.
Le ministère de la Justice a indiqué mercredi qu'une enquête préliminaire pour viols sur mineurs de moins de 15 ans avait été ouverte au mois de juillet 2014. Une source à L'Elysée indiquait mercredi à L'Express que les plus hautes autorités de l'Etat étaient au courant de cette affaire depuis l'ouverte de l'enquête préliminaire. De même sur place où beaucoup étaient au courant de ces agissements. "Dans ce camp, c'était 'un secret de polichinelle'", concède un responsable de l'ONU, dont les propos sont relayés par Libération.
Le procureur de la République de Bangui, Ghislain Grésenguet, s'indignait mercredi sur RFI d'avoir été écarté. "Le parquet est totalement indigné de ne pas avoir été mis au courant de ces faits extrêmement graves qui ne pourraient être passés sous silence."
Une source judiciaire rapporte ce jeudi à l'AFP qu'une "petite minorité" d'entre eux aurait été identifiée. Europe 1 avance le chiffre de trois. Aucun n'a, pour l'instant, été entendu, selon l'AFP.
En attendant les conclusions de l'enquête, Anders Kompass a été placé "en congé administratif avec plein salaire".
Avec AFP
Quelles sont les accusations portées à l'encontre des militaires français?
Les faits se seraient déroulés à Bangui, la capitale centrafricaine, entre décembre 2013 et juin 2014 dans le camp de réfugiés de l'aéroport de M'Poko, un lieu où s'étaient réfugiés des milliers de civils. Les militaires français sont accusés d'avoir violé de jeunes garçons en échange d'argent et de nourriture. Le rapport évoque également des "actes de sodomie". Les victimes seraient environ une dizaine. Ces enfants étaient censés être protégés par les militaires français dans le cadre de l'opération Sangaris.
Le ministère de la Justice a indiqué mercredi qu'une enquête préliminaire pour viols sur mineurs de moins de 15 ans avait été ouverte au mois de juillet 2014. Une source à L'Elysée indiquait mercredi à L'Express que les plus hautes autorités de l'Etat étaient au courant de cette affaire depuis l'ouverte de l'enquête préliminaire. De même sur place où beaucoup étaient au courant de ces agissements. "Dans ce camp, c'était 'un secret de polichinelle'", concède un responsable de l'ONU, dont les propos sont relayés par Libération.
Le procureur de la République de Bangui, Ghislain Grésenguet, s'indignait mercredi sur RFI d'avoir été écarté. "Le parquet est totalement indigné de ne pas avoir été mis au courant de ces faits extrêmement graves qui ne pourraient être passés sous silence."
Combien de militaires seraient concernés?
Au total, 14 militaires français sont mis en cause dans cette affaire. Et cinq soldats étrangers, précise Le Monde. Un soldat tchadien et deux équato-guinéens sont également impliqués.
Une source judiciaire rapporte ce jeudi à l'AFP qu'une "petite minorité" d'entre eux aurait été identifiée. Europe 1 avance le chiffre de trois. Aucun n'a, pour l'instant, été entendu, selon l'AFP.
Sur quoi se base le rapport?
Le document s'appuie sur le témoignage de plusieurs mineurs. A ce stade de l'enquête, on en dénombre six. Lesquels seraient âgés de 9 à 13 ans. Quatre d'entre eux se disent victimes directes et deux se disent témoins de faits d'abus sexuels. Selon The Guardian, les enfants ont fourni "de bonnes descriptions des soldats impliqués". Sur Europe 1, Paula Donovan, directrice d'une ONG donne plus de détails concernant ces témoignages. "Certains enfants ont été capables de donner les surnoms par lesquels les soldats leur demandaient d'être appelés. Mais aussi d'identifier des caractéristique physiques précises: la couleur de peau, la couleur des cheveux, les tatouages.
Qui est l'homme à l'origine de la fuite du rapport?
Le rapport, estampillé confidentiel, aurait été transmis aux autorités françaises par Anders Kompass, un responsable de l'ONU. D'origine suédoise, il aurait agi face à l'absence de réaction de l'ONU, précise The Guardian. Le quotidien britannique précise en outre que l'un des supérieurs d'Anders Kompass était au courant des intentions de ce dernier, et ne s'y est pas opposé.
En attendant les conclusions de l'enquête, Anders Kompass a été placé "en congé administratif avec plein salaire".
Avec AFP