Bonjour Madame Hadidja Alimoundhir, tout d’abord merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et no...
Bonjour Madame Hadidja Alimoundhir, tout
d’abord merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter
en quelques mots et nous expliquer votre parcours ?
Je m’appelle Hadidja Alimoundhir, je suis née le 15
mars 1961, à Domoni (Anjouan). J’ai fait mes études primaires et
secondaires à Anjouan où j’ai obtenu plusieurs diplômes : CEPE, BEPC,
BAC D. Je suis ensuite partie à l’étranger faire mes études supérieures
au centre de formation des techniciens météo et circulation aérienne du
Maroc et puis à l’Université de Madagascar à Votovorona, où j’ai obtenu
un diplôme de Technicien Supérieur et ingéniorat en météorologie.
J’ai débuté ma carrière professionnelle en décembre
1987 en tant que prévisionniste et protectionniste dans les services de
météorologie de l’Aéroport international Prince Saïd Ibrahim de la
Grande Comore. Et depuis, janvier 2004, j’ai intégré l’Agence pour la
sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar où j’ai
commencé comme chef bureau, puis chargée des services météorologiques.
Parallèlement, je suis très engagée dans le sport
et pour les femmes. J’ai donc beaucoup milité et je milite encore dans
de nombreuses associations telles que : Femme en mouvement, Fédération
d’Athlétisme, COSIC, Officiel d’athlétisme, COMCO, et une équipe de
basket-ball.
Quels sont les 3 mots qui vous caractérisent le mieux ?
L’humanisme
L’honnêteté
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre carrière sportive en tant coureuse du 100 mètre ?
J’ai participé à de nombreuses compétitions
nationales et internationales pendant près de 30 ans soit en tant
qu’athlète ou comme responsable :
1er Jeux de l’Océan Indien en 1979 à l’île de la RéunionJeux d’Afrique en 1993 à Durban
4ème Jeux des îles de l’Océan Indien en 1993 aux Seychelles
Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996
2ème Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien (CJSOI) en 1999 aux Seychelles
6ème Jeux de la CJSOI en 2003 à l’île Maurice en tant que responsable de la Délégation Dames
Jeux Olympique d’Athènes en 2004 comme responsable de la Délégation Dames
Dubai Women’s Run en 2011 en tant que responsable
8ème jeux de la CJSOI, en 2012 aux Comores comme Officiel
Vous êtes chargée des services
météorologiques à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en
Afrique et à Madagascar et fortement impliquée dans la société civile
notamment à travers l’association « Femmes en mouvement » dont vous êtes
la présidente. Comment arrivez-vous à concilier votre activité
professionnelle, votre activité associative et votre vie familiale ?
Avant d’être mariée, après le travail, je passais
mon temps à faire du sport. De 15 h à 18h, je faisais de l’athlétisme et
du 18h à 20h du basket-ball. J’ai eu la chance d’avoir un mari sportif
qui me comprenne et m’encourage dans mon envie de faire du sport et des
compétitions. Ce n’est pas du tout facile de combiner le travail,
l’association, les préparations pour les Jeux et la famille, mais je
m’accroche. Ca me fatigue mais je fais tout avec amour.
Quelles sont les ambitions de l’association « Femmes en mouvement » ?
L’ambition de l’association « Femme en mouvement »
est d’encourager les femmes à faire du sport et cela à n’importe quel
âge. C’est très important l’activité physique, notamment pour la santé.
La course que nous organisons le 1er mars à Moroni, a comme but premier
l’incitation au sport par les femmes.
Quels sont vos prochains défis professionnels et personnels ?
Je voudrai finir ma carrière en beauté puisqu’il me reste encore un peu plus de 6 ans.
Le fait que vous soyez une femme a-t-il eu
une incidence sur votre carrière d’athlète de haut-niveau ? Quelle est
votre perception de la parité hommes-femmes aux Comores ?
Pendant ma longue carrière d’athlète de haut-niveau,
je n’ai eu aucune incidence dans le fait que je sois une femme.
Cependant, aux Comores, c’est vrai que peu de femmes pratiquent le sport
et cela dû principalement à la religion.
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui
aux jeunes Comoriens, hommes et femmes, qui souhaitent contribuer au
développement de leur pays, notamment grâce au sport ?
Avant tout je leur conseille de faire du sport pour
rester en bonne santé. Il est également important de privilégier la
sociabilité. Nous devons nous regrouper régulièrement pour partager et
échanger sur nos idées et ne pas se décourager face aux difficultés que
nous rencontrons. J’ajouterai qu’il faut apprendre à pardonner dans la
vie. Malgré le manque d’infrastructure aux Comores, nous devons nous
battre pour l’honneur de notre pays
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?
Bonne chance et du courage
Merci beaucoup pour le temps que vous nous
avez accordé, nous vous souhaitons une bonne continuation et une bonne
réussite dans vos projets aussi bien personnels que professionnels.
Par AmbaFrance