Les élections des représentants de la nation et des Conseillers des Iles autonomes, tenues le 25 janvier 2015 aux Comores, affirment l’an...
Les élections des représentants de la nation et des Conseillers des Iles autonomes, tenues le 25 janvier 2015 aux Comores, affirment l’ancrage des Comores dans le gouffre où elles se trouvent. Pessimistes, sont les hommes d’esprit. Depuis la « fabrication » de la Commission Electorale Nationale « Indépendante », CENI, depuis les irrégularités incessantes constatées, et opérées par cette fameuse commission… les élections s’annonçaient sous la voie abusive. Tout le monde en était conscient.
Depuis que les politiques des années 1990 ont occupé l’espace politique comorien, depuis l’ère Mwangaza-RDR, l’ère du régime gendrocratique, les Comores ne cessent de s’assombrir de plus en plus : vente et mort des sociétés d’état, détournements de fonds publics, abus de pouvoir, manque de contrôle dans le service de l’immigration, mande de proximité entre le peuple et les affaires de l’état… Et le comble est que, conscient de ce malheur, le peuple choisit ne pas se détacher de cette classe qui a planté les Comores au pied du mur.
Ces derniers élections témoignent combien le peuple comorien est aussi excentrique. Tout le monde crie « au voleur », et même des noms des malfrats tombent des bouches. A part les détournements de fonds publics, il y a aussi les détournements des projets, les procès inachevés… Mais quand même, ces hommes ont eu le culot de monter sur scène, tenir les micros… pour promettre ceux dont ils disposaient hier et qui n’ont pas eu le cœur de les donner. Des pouvoirs toujours en panne. Dépassé par l’hygiène de la capitale, les désœuvrements des jeunes, la santé publique, les routes impraticables, une croissance au rabais… tachés aussi des malversations… ces pouvoirs ont osé sans scrupule présenter leurs hommes et femmes pour ces dernières échéances avec la certitude que la population fera d’eux des gagnants. Oui ceux qui ont rendu notre pays déshérité sont devenus vainqueurs au moment où tout le monde crie hypocritement le changement dans le bon sens.
« Et après ? »
Les élections se sont déroulées. Des irrégularités dans des bureaux de vote, et une grande partie œuvrée par la CENI, ont été relevées. Un peu de recule. Depuis l’aube des enregistrements des candidatures, cette Commission a semé un désordre impressionnant. Tout cela, une projection. Les membres des bureaux de vote, ont été désignés illégalement avec la mise en place des membres choisis par copinage et non par compétence. Des nombreux électeurs conçus sympathisants d’autres candidats que ceux des pouvoirs n’ont pas reçu leurs cartes de votes. Des personnes appelées à voter ou inscrites dans des bureaux de vote autres que leurs bureaux respectifs. Aussi des Procès-verbaux dépourvus de décomptes, des assistants qui n’ont pas signé les PV, des gommages, des blancs, des surcharges sur les PV, des surplus des points, alors que ça devrait être si bas, des PV des conseillers des îles dans des enveloppes des députés, des résultats en hausse que le suffrage exprimé et le nombre de votant… bref, une incompétence totale… dosée de la magouille en faveur des hommes du régime en place.
« Bonnets blancs et blancs bonnets »
Certes, certaines analyses montrent que les gagnants de ces élections sont les partis de l’opposition. Et après avoir fait une vue profonde… aucun candidat de l’opposition n’est élu dès le premier tour, ni autorisé de passer au deuxième tour. Les heureux appartiennent tous aux partis des pouvoirs. Qui peut dire qu’un ministre de la défense, un directeur du cabinet d’un chef d’Etat, qui peut dire qu’un chef de l’état-major… tous en exercice, sont membres de l’opposition au régime dans lequel ils exercent ces fonctions ? Donc la CRC est loin d’être parti de l’opposition depuis deux ans.
Outre, comment un vice-président en charge de la santé… un président de l’assemblée nationale d’une majorité avec lequel le chef de l’Etat gouverne, un secrétaire général à cette même assemblée, des conseillés techniques à la présidence… toujours en exercice, sont aussi opposants au pouvoir dont ils sont membres… ? Le parti Juwa de Sambi n’est pas sur les bancs de l’opposition, ni moins l’un des partis malheureux de ces élections, Orange.
Il est temps que les comoriens se détrompent. Comme le RDC, l’UPDC, l’Orange… CRC et Juwa ne sont pas partis de l’opposition. Une des preuves… est la facilité, de vote de Sambi à Batsa, en Ngazidja… sans tambour ni trompette, or que son bureau respectif est à Mutsamudu. La pluie de billets de banque à l’œuvre de l’UPDC était aussi chez la CRC et le Juwa… formations dont les leaders sont devenus milliardaires par la sueur du peuple. Et là donc c’est déshabiller Paul pour habiller Pierre.
« Silence, on magouille »
Enfin, le parti du chef de l’Etat et de son Vice-président en charge de finances a constaté que malgré les magouilles de tous échelons, il est mis à ventre plat. Et vite, il a appliqué le plan B. Verrouiller instantanément la machine. Un soi-disant nettoyage des résultats… et quatre jours après, la tendance est renversée. Des bureaux de votes annulés, pour sauver quelques soldats de l’UPCD. Quelques candidats du régime, qui tombaient du haut, se sont relevés péniblement. Les résultats tardifs faisant élire les deux candidats du pouvoir à Moheli, et quelques deuxièmes tours à Anjouan et à Ngazidja. La CRC qui a été inscrite au deuxième tour, en écrasant l’UPDC, dans la 19ème circonscription, Bambao, est victime d’une usurpation. Humilié, honni et puni, le parti de Mamadou a du mal à supporter le poids de la défaite.
C’est ainsi que ses lieutenants dans le Bambao ont fait écrouler murs et portails en fer, pour au moins une respiration, un deuxième tour. Dépendants des hommes de signatures, la CENI a cédé à pas mal des caprices au détriment de la démocratie. Des magouilleurs avec Omar Tamou au moment où il y’avait de la lumière du courant électrique, il y a vingt et cinq ans, qui ont magouillé avec Sambi au moment où la lumière était à la pipette, il y a neuf ans et n’en parlons plus ces jours où la lumière est presque inexistante. Tant que ces hommes sont toujours sur la scène politique du pays, les Comores sont loin de connaitre un changement dans le bon sens.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus