Les audience solennelle ont succédé aux appels du pied : rien n’y a fait… A la veille de son départ, Marie-Laure Piazza ne peut que regrette...
Les audience solennelle ont succédé aux appels du pied : rien n’y a fait… A la veille de son départ, Marie-Laure Piazza ne peut que regretter de ne pas avoir pu tisser de lien avec les services sociaux du Conseil général sur la question des mineurs en danger.
La relation avec les élus, c’est ce qui aura le plus enflammé la présidente du Tribunal de Grande Instance: « je n’ai jamais pu rencontrer le président du Conseil général ! ». Ce n’est pas que ce contact lui manque, mais plutôt ce qu’il induit en aval : « ce sont les travailleurs sociaux du Conseil général qui doivent signaler les mineurs en danger au procureur. Or, les seuls signalements sont faits par le milieu scolaire ».
Le procureur Garrigue, dont une des missions est la protection de l’enfance, avait en effet souligné que le nombre de signalements égalait ceux du département de la Creuse, au nombre d’habitants deux fois moindre que Mayotte où, de plus, la moitié de la population a moins de 18 ans.
« Un mineur se retrouvait à la barre pour un délit alors qu’il avait fait l’objet d’un signalement pour prostitution au Conseil général qui n’en a pas tenu compte ! », déplorait Marie-Laure Piazza dans sa dernière conférence de presse ce lundi matin, « nous avons de moins en moins de signalements alors que la situation empire ».
Les médias ne peuvent qu’être observateurs d’une situation qui stagne, où le Conseil général, appuyé par le Défenseur des Droits, renvoie à l’Etat la responsabilité de la lutte contre l’immigration clandestine, et donc des enfants qui en sont issus, et où ce dernier explique l’assumer avec le financement d’associations comme Tama ou Apprentis d’Auteuil, Croix Rouge etc.
Or, précisément, ces associations devraient être agréées par le Conseil général dont le social représente 75% du budget dans les autres départements, entre 5 et 10% à Mayotte. « En tant que département unique, nous devons aussi assumer d’autres domaines dévolus à la région », se défendent les conseillers généraux pour expliquer la maigreur du budget.
Une fois au tribunal, les carottes sont cuites
Depuis que les finances sont redevenues excédentaires, le conseiller général Jacques-Martial Henry chargé du social l’assure, le département va reprendre en main ce secteur. Mais ça urge.
Service du Conseil général, l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) vient de se doter d’une directrice, « mais de quels moyens dispose-t-elle ? », interroge Marie-Laure Piazza qui déplore que ces enfants délaissés, « dont beaucoup sont mahorais », finissent devant la juge des enfants, « alors qu’ils ne demandaient qu’à être nourris et vêtus ».
L’absence de foyer social, ou même d’urgence, est mal vécu du côté du tribunal, car chez les cadres en charge du social au CG on freine, « à peine un foyer serait il ouvert, qu’il faudrait en construire un autre ! », en référence au flot continuel d’immigration.
Une prise en charge devient néanmoins urgente, « on nous demande de nous occuper des mineurs une fois qu’ils commettent les infractions, quand les carottes sont cuites ! Or, on note une détérioration de leur condition de vie. Il faut faire de la prévention ».
Des élus qui ne viennent plus aux invitations du tribunal, des juges qui se désespèrent… « Le procureur a eu la chance de rencontrer le président du Conseil général », lance Marie-Laure Piazza comme une bouée à la mer.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
La relation avec les élus, c’est ce qui aura le plus enflammé la présidente du Tribunal de Grande Instance: « je n’ai jamais pu rencontrer le président du Conseil général ! ». Ce n’est pas que ce contact lui manque, mais plutôt ce qu’il induit en aval : « ce sont les travailleurs sociaux du Conseil général qui doivent signaler les mineurs en danger au procureur. Or, les seuls signalements sont faits par le milieu scolaire ».
Le procureur Garrigue, dont une des missions est la protection de l’enfance, avait en effet souligné que le nombre de signalements égalait ceux du département de la Creuse, au nombre d’habitants deux fois moindre que Mayotte où, de plus, la moitié de la population a moins de 18 ans.
« Un mineur se retrouvait à la barre pour un délit alors qu’il avait fait l’objet d’un signalement pour prostitution au Conseil général qui n’en a pas tenu compte ! », déplorait Marie-Laure Piazza dans sa dernière conférence de presse ce lundi matin, « nous avons de moins en moins de signalements alors que la situation empire ».
Les médias ne peuvent qu’être observateurs d’une situation qui stagne, où le Conseil général, appuyé par le Défenseur des Droits, renvoie à l’Etat la responsabilité de la lutte contre l’immigration clandestine, et donc des enfants qui en sont issus, et où ce dernier explique l’assumer avec le financement d’associations comme Tama ou Apprentis d’Auteuil, Croix Rouge etc.
Or, précisément, ces associations devraient être agréées par le Conseil général dont le social représente 75% du budget dans les autres départements, entre 5 et 10% à Mayotte. « En tant que département unique, nous devons aussi assumer d’autres domaines dévolus à la région », se défendent les conseillers généraux pour expliquer la maigreur du budget.
Une fois au tribunal, les carottes sont cuites
La souffrance mise en scène par des ados |
Depuis que les finances sont redevenues excédentaires, le conseiller général Jacques-Martial Henry chargé du social l’assure, le département va reprendre en main ce secteur. Mais ça urge.
Service du Conseil général, l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) vient de se doter d’une directrice, « mais de quels moyens dispose-t-elle ? », interroge Marie-Laure Piazza qui déplore que ces enfants délaissés, « dont beaucoup sont mahorais », finissent devant la juge des enfants, « alors qu’ils ne demandaient qu’à être nourris et vêtus ».
L’absence de foyer social, ou même d’urgence, est mal vécu du côté du tribunal, car chez les cadres en charge du social au CG on freine, « à peine un foyer serait il ouvert, qu’il faudrait en construire un autre ! », en référence au flot continuel d’immigration.
Une prise en charge devient néanmoins urgente, « on nous demande de nous occuper des mineurs une fois qu’ils commettent les infractions, quand les carottes sont cuites ! Or, on note une détérioration de leur condition de vie. Il faut faire de la prévention ».
Des élus qui ne viennent plus aux invitations du tribunal, des juges qui se désespèrent… « Le procureur a eu la chance de rencontrer le président du Conseil général », lance Marie-Laure Piazza comme une bouée à la mer.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte