Dévoiement d’un processus électoral et demande de son arrêt par l’opposition insulaire Mohamed Ali Saïd, Gouverneur de l’île de Mohél...
Dévoiement d’un processus électoral et demande de son arrêt par l’opposition insulaire
Mohamed Ali Saïd, Gouverneur de l’île de Mohéli, n’est pas homme à s’embarrasser de scrupules et de précautions quand il veut atteindre un but, qu’il s’agisse de détourner l’argent du peuple, de faire son commerce avec l’argent du peuple, de voyager pour commerce personnel aux frais de la Princesse, de vendre au Gouvernorat la camelote de ses boutiques mafieuses, de surfacturer au Gouvernorat des produits inutiles et non inscrits sur la loi des finances, de museler ses opposants, de menacer tous ceux qui refusent de penser comme lui, d’insulter qui il veut, de prendre par la force ce qui n’est pas à lui, de faire siens des terrains partout à Mohéli, de pousser et couvrir telle femme de lui proche à gagner frauduleusement et chaque mois 1.200 euros (600.000 francs comoriens) en France, au titre du RSA et autres droits sociaux, alors que la voleuse vit aux Comores, mais va en France de temps en temps pour le pointage à Pôle Emploi puisqu’elle a la nationalité française. La liste des méfaits de cet homme est longue comme la malédiction du damné. Cette fois, il s’est lancé dans une nouvelle aventure mafieuse, celle qui doit lui permettre de faire élire frauduleusement ses candidats. Ses manières grossières et sauvages sont tellement vulgaires que le Tout-Mohéli est en émoi et en colère.
Biométrie ou pas, il a confectionné des listes électorales devant lui permettre de truquer vulgairement ces élections censées préparer son départ du Gouvernorat dans la honte, un Gouvernorat d’où il détruit la vie des Mohéliens depuis 2007, dans l’indifférence totale, allant jusqu’à faire tuer par l’une de ses voitures le bébé du journaliste Mouayad Salim Boinaidi, un tranquille père de famille qui n’a même pas jugé utile de porter plainte contre le satrape de Bonovo, l’homme qui a droit de vie et de mort sur toute personne se trouvant à Mohéli. On s’en souvient: quand sa voiture a tué ce pauvre bébé, il n’a même pas présenté ses condoléances à la famille en deuil. Les Mohéliens ont tellement peur de lui qu’ils croient qu’il tue et fragilise ses ennemis par la sorcellerie! Si on est arrivé à une telle situation, c’est que ce Gouverneur sauvage a littéralement tué l’île de Mohéli. Il n’a pas hésité à limoger Mme Hidayat Salim Madi, au prétexte que celle-ci s’est portée candidate sur les listes du Parti Udzima, et l’intéressée est tellement terrorisée par le Gouverneur qu’elle ne veut même pas qu’on parle de ses malheurs administratifs en public. Quelle démocratie et quel État de Droit! C’est le Vice-président Fouad Mohadji qui l’a accusé d’être en conflit même avec les vêtements qu’il porte! Les pauvres vêtements ont raison, vu le traitement inhumain que le Gouverneur leur inflige. Voyez ses images. Regardez les vêtements qu’il porte et vous comprendrez tout.
Logiquement, l’opposition mohélienne et les candidats indépendants sont montés au créneau, et c’est Abdallah Saïd Sarouma dit «Chabouhane», dit «Baguiri», dit «Gris-gris» (au premier plan sur la photo) qui a résumé les accusations de toute une classe politique devant les membres de la Commission électorale insulaire, par un sévère réquisitoire: «Nous sommes venus encore une troisième fois aujourd’hui demander l’arrêt pur et simple du processus électoral et la dissolution de la Commission électorale de l’île», expliquant que «nous avions demandé notre implication dans la distribution de ces cartes d’électeurs. Mais, sans surprise, tout s’est passé comme on le craignait». Ah! Ah? «Comme on le craignait»? Comment ça? Voilà la mascarade qui a eu lieu. Un gus de la fameuse Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) venant de Grande-Comore arrive à Mohéli avec quelques cartes d’électeurs qui, au lieu d’être réceptionnées par la Commission électorale insulaire, ont atterri clandestinement dans les locaux d’un organisme d’État que les Comoriens n’arrivent même pas à situer sur «l’organigramme de l’appareil électoral»: la Commission électorale communale indépendante. Une «Commission électorale communale indépendante»? Il paraît que ça existe. Comme s’il y avait des communes aux Comores. Cette fois, c’est vraiment la fin. La fin des haricots. Du coup, la Commission électorale insulaire et les candidats sont interdits d’approcher les quelques cartes d’électeurs livrées à Mohéli. On assiste donc à une opération de mafia électorale, organisée de bout en bout avec l’aval du Gouverneur Mohamed Ali Saïd de Mohéli.
Les acteurs politiques mohéliens ont plein de défauts, aussi graves les uns que les autres, mais ils n’ont jamais été paranoïaques et mythomanes. Donc, si cette fois, ils sont si méfiants, c’est que tout indique que le Gouverneur Mohamed Ali Saïd, «le bon démocrate», qualifié de «dictateur africain peu fréquentable» par un journal des Pyrénées-Orientales, est en train de fabriquer de fausses listes électorales sur lesquelles ne se retrouveront pas les patriotes qui voient en lui un danger pour les Comores, en général, Mohéli, en particulier. Leurs cartes d’électeurs, au cas où ils en auront, ne serviront à rien, puisque ces électeurs ne figureront pas sur les listes électorales confectionnées par le Gouverneur. La fraude a déjà commencé, et devant les membres de la Commission électorale insulaire, Abdallah Saïd Sarouma crie son indignation: «La même chose est prévue avec les listes d’émargement et les Procès verbaux, nous avons des sources concordantes, c’est pourquoi nous avions demandé notre implication mais la Commission électorale insulaire ne nous prend pas au sérieux peut-être», concluant son plaidoyer par un solennel et définitif: «Vous êtes incompétents. Nous demandons donc votre dissolution». En face d’Abdallah Saïd Sarouma, on voit le juriste Abdoulhaffar Soilihi Mohamed, Président de la Commission électorale insulaire, visiblement gêné, en tout cas le regard baissé à la recherche d’une poussière imaginaire sur ses chaussures bien cirées et sur le pli impeccable de son pantalon taillé sur la belle étoffe. Un timide, cet Abdoulhaffar Soilihi Mohamed-là. Il n’aurait jamais dû accepter d’être mêlé à des magouilles électorales. Bon. Soyons justes! Il a déjà chassé de la Commission électorale insulaire un membre qui n’y était que pour se plier aux ordres du Gouverneur sauvage de Mohéli et le renseigner. Un bon point pour le juriste Abdoulhaffar Soilihi Mohamed.
Il y a un autre motif de colère de l’opposition mohélienne: l’usage des moyens de l’État par les candidats de l’Union pour le Développement des Comores (UPDC), «parti cocotte-minute» par excellence, perfidement qualifié de «Rats des Comores» par le Vice-président Fouad Mohadji. Ce qu’en dit l’opposant Mohamed Archad à ce sujet est tout simplement horrible et horrifiant: «Leur candidat de la quatrième circonscription se déplace en sirène avec un escorte en tenue militaire. Les voitures administratives sont recouvertes des posters de leurs candidats, et partent en meeting. Les limogeages à la Société Comores Télécom, MAMWÉ et Hydrocarbure se poursuivent tous les jours, et aucune structure n’intervient pour arrêter ces injustices». Ces comportements sont abusifs et expliquent bien la dictature qui a été installée à Mohéli, où le Gouverneur peut faire ce qu’il veut, en violation de la Loi, «sans qu’une branche d’arbre ne déchire son vêtement», comme on dit à Mohéli. Cela signifie que Mohéli est devenue une zone tribale sur laquelle ne s’applique aucune loi. L’opposition sur l’île a donc raison de demander l’arrêt du processus électoral, surtout à un moment où on se pose des questions sur la manière de résoudre le problème des cartes électorales et quand l’internaute Nadjim, très affecté et déçu, nous apprend que depuis un mois, la Grande-Comore est en rupture de stocks d’imprimés pour les actes de naissance, et qu’on n’en délivre plus pour les nouveau-nés. Charmante mentalité…
Par ARM